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contre toute violence qui lui serait faite sur ses limites; elle avait placé des bataillons qui formaient un cordon que M. de Watteville commandait...(1): mais M.Senft de Pilsac était à Zurich, préparant au nom des alliés la révolution qui devait délivrer la Suisse, c'està-dire Penlever à l'influence de la France, pour la placer sous celle de la coalition. L'agent de M. de Metternich n'était que trop se Condé par l'impatience qu'avaient les anciennes familles oligarchiques de rentrer dans la pos session exclusive du pouvoir.)

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Le 20 décembre au matin, le général Bubna n'hésite plus à se présenter sur la frontiè re des Suisses; il est à la tête de cent soixante mille hommes. Il déclare que cette armée va passer le Rhin dans la nuit, entre Rhinfeld êt Bale. Aussitôt les bataillons du général Watteville se replient; le mouvement général des alliés se démasque, et les opérations militaires de la campagne commencent.

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Trois grandes armées se présentent pour entrer en France.

C'est d'abord celle du prince de Schwar zenberg, qui vient de pénétrer par la Suisse, sous la conduite du général Bubna (2): elle est composée d'Autrichiens, de Bavarois et de Wurtembergeois; les gardes impériales d'Autriche et de Russie s'y trouvent, On l'appelle la grande armée. Les généraux Barclay de

(1) L'auteur ne parle ici que des démarches faites os tensiblement, N. de l'éd. all. (2) Le général Bubna ne commandoit que l'avant-garde N. de l'éd. alt.

Tolly, Witgenstein, de Wrede, le prince de Wurtemberg, le général Bubna, le prince de Hesse-Hombourg, les généraux Gyulay, Bianchi, Colloredo, et le prince Lichtenstein, y ont les principaux commandements. L'empereur, Alexandre, le roi de Prusse et l'empe reur d'Autriche, suivent en personne, les mouvements de cette armée, qui doit commencer par envahir l'Alsace et la Franche-Comté...

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La seconde armée est commandée par maréchal Blücher: c'est l'armée prussienne de Silésie; des divisions russes et saxonnes y ont été ajoutées. Ces troupes, rassemblées autour de Francfort, attendent sur les bords du Rhin que le prince de Schwartzenberg ait réussi dans son entreprise sur la Suisse. Du moment que le maréchal Blücher recevra la nouvelle que les Autrichiens ont surpris le passage du Rhin, il tentera de son côté le passage à Manheim, et se jettera sur la Lor

raine.

Les généraux Saint-Prieft, Langeron, York, Sacken et Kleift sont les lieutenants de Blü cher.

La troifième armée, composée des troupes du prince de Suède, des Russes du général Voronzof et du général Wintzingerode, et des Prussiens du général Bulow, vient de traverser le Hanovre et la Hesse; elle a détruit le royaume de Weftphalie. Renforcée par les Anglais du général Graham, elle est destinée à prendre la Hollande, et doit ensuite pénétrer en Belgique.

Il est convenu qu'on ne s'arrêtera pas de-..

vant les places de guerre, et qu'ou passera par-dessus toutes nos anciennes lignes de défense. C'est un hourra général qu'il s'agit de faire sur Paris.

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Le 21 décembre à Loerrach, les souverains alliés publient les proclamations qui donnent le signal des hostilités.

CHAPITRE IV.

UN PARTI D'OPPOSITION ÉCLATE A PARIS.

RENVOIT LE CORPS, LEGISLATIF.
INTERJEUR.

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NAPOLÉON CONSPIRATION

(Fin de Décembre 1813.).

La nouvelle de l'entrée du prince Schwartzenberg en Suisse arrive à Paris peu de jours après l'ouverture du corps législatif. Des cé moment, tout espoir de paix est perdu. Devant le développement de tant de forces, le prestige des nôtres tombe; et désormais ce n'est plus qu'à force de soumissions... ou d' énergie qu'on pourra sauver la France. Se soumettre à tout, ou tout risquer! dans cette rigoureuse alternative, le choix de Napoléon ne pouvait être douteux. Bien des gens ont regretté qu'on n'eût pas cédé bien des gens auraient regretté qu'on ne se fût pas défendu. Ne vaut-il pas mieux périr que de se soumettre au joug de Pétranger (1)? Est-ce d'ailleurs un moyen d'arrêter l'ennemi que de de montrer à quel point de faiblesse on est tombé? Enfin les souverains resteront-ils sur nos fron

(1) Le sénateur Lambrechts, Principes politiques, 1815,

tières pour nous écouter, s'ils apprennent de notre bouche même qu'ils sont les maîtres de venir dicter la loi dans Paris?

Un beau désespoir peut encore nous secourir. Tout est donc mis en oeuvre par le gouvernement pour porter les esprits à de grandes résolutions. ,,Entourée de débris, la Frau,,ce lève une tête encore menaçante: elle était ,,moins puissante, moins forte, moins riche, ,,moins féconde en ressources en 1792, quand ses „levées en masse délivrèrent la Champagne!... ,,en l'an vII, quand la bataille de Zurich ,,arrêta une nouvelle invasion de toute l'Euro,,pe!... en l'an VIII, quand la bataille de Marengo acheva de sauver la patrie (1)!" Napoléon tient dans ses mains les mêmes ressorts; mais, il faut en convenir, ils ont perdu leur trempe républicaine. La plupart de nos chefs sont fatigués; cependant le feu sacré anime toujours la jeunesse française et brille encore sur quelques fronts chauves consacrés à la gloire: c'est le dernier espoir de la patrie!

Napoléon veut, avant tout, se concilier la confiance des députés des departements. Il n'a pu leur annoncer la paix, il veut du moins, les convaincre qu'il a fait ce qui dépendait de lui pour la négocier mais sa parole ne suffit plus; il se croit obligé de communiquer les pièces à une commission tirée du sénat et de la chambre des députés. MM. de Lacepède, Talleyrand, Fontanes, Saint-Marsan, Barbé Marbois et Beurnonville, sont les commissai

(1) Discours du comte Regnault de Saint-Jean-d'Angely au corps législatif.

res du sénat; MM. le duc de Massa, Raynouard, Lainé, Callois, Flaugergues et Maine de Biran, sont les commissaires du corps législatif. Ils se réunissent, le 4 décembre, chez l'ar chicancelier; les conseillers d'état Regnault de Saint-Jean-d'Angely et d'Hauterive leur communiquent les pièces.

En prouvant que le gouvernement avait fait tout ce qu'il pouvait faire pour negocier, Napoléon avait espéré qu'un cri d'honneur en appellerait aux armes: mais le sénat, sur le rapport de ses commissaires, le prie de faire un dernier effort pour obtenir la paix.,,C'est ,,le voeu de la France et le besoin de l'huma,,nité. Si l'ennemi persiste dans ses refus, ,,ajoute le sénat, eh bien! nous combattrons ,,pour la patrie, entre les tombeaux de nos ,,pères et les berceaux de nos enfants!"

Dans sa réponse au sénat, Napoléon cherche à expliquer de nouveau ses véritables dispositions:,,Il n'est plus question, dit-il, de ,,recouvrer les conquêtes que nous avons per,,dues. Je ferai sans regret les sacrifices qu' ,,exigent les bases préliminaires proposées par ,,l'ennemi, et que j'ai acceptées; mais si l'en,,nemi ne signe pas la paix sur les bases qu'il ,,a lui-même offertes, il faut le combattre!"

Le corps législatif se prête encore moins que le sénat à donner son assentiment au parti extrême vers lequel Napoléon semble pencher. Sur la proposition du député Lainé, qui est rapporteur des commissaires, l'assemblée exige que le gouvernement se lie pour l'avenir par des engagements qui sont la censure du

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