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On venait de perdre l'Allemagne; il ne restaite plus qu'à sauver la France, ou à suecom ber avec elle.

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Napoléon est de retour à Paris le g novcmbre 1815. Il met toute son activité à tirer parti dès moyens qui lui restent.

Ses premiers mots au sénat sont ceux-ci: ,,Toute l'Europe marchait avec nous il ,,un an; toute l'Europe marche aujourd'hui

,,contre nous."

Une levée de trois cent mille hommes est aussitôt décrétée. dopr

Des ingénieurs sont envoyés sur les routes et dans les places du nord. Ils sont chargés de relever les vieilles murailles qui servaient de remparts à l'ancienne France, de tracer des redoutes sur les hauteurs propres à servir de

point de ralliement dans nos retraites, de fortifier les défilés où le courage national pourra disputer le passage, enfin de tout préparer pour la coupure des digues et des ponts qu'il faudra abandonner.

Des commandes sont faites aux dépôts de remontes, aux fonderies, aux manufactures d' armes, aux ateliers d'habillement; partout.

Mais il faut de l'argent: la trésorerie n'en a plus. Napoléon en fait prendre dans son trésor privé. En vain on propose de réserver cette ressource pour des placements secrets qui assureraient le sort de sa famille contre les grands revers dont elle est menacée: ces conseils sont rejetés comme trop personnels, et le baron de La Bouillerie, trésorier de la couronne, est chargé de porter trente millions en écus dans les caisses de la trésorerie. Ce secours ranime le crédit. Tous les services reprennent leur activité.

Des conseils d'administration, des conseils de guerre, des conseils de finances, se succèdent d'heure en heure aux Tuileries. Les journées sont trop courtes; mais Napoléon a la ressource des nuits. Il consacre ses veilles à lire ce que les ministres n'ont pas eu le temps de lui dire, à signer ce qui n'a pu être expédié dans la journée, et à méditer ses plans.

L'armée d'Allemagne vient de rentrer dans nos limites par les ponts de Mayence. Il faut lui assigner une position où elle puisse prendre le repos dont elle a besoin. Dans ce moment, elle forme sa ligne derrière le Rhin, et cette ligne, qu'elle prolonge chaque jour 'da

yantage, va bientôt s'étendre depuis Huningue jusqu'aux sables de la Hollande; mais l'affaiblissement de nos régiments et l'épuisement de nos magasins ne permettent guère de penser à défendre un front de cette étendue. Déjà ceux qui ne voient que la question militaire s'alarment de ce que nos troupes vont être disséminées. Nous ne pouvons sérieusement songer à défendre le Rhin: dès lors ils voudraient qu'on se hâtât de l'abandonner. Napo léon se décide par d'autres considérations: nous sommes faibles, mais cette faiblesse est un secret qu'il faut garder le plus long-temps possible. Les alliés, étonnés de nous avoir vaincus, viennent de s'arrêter à l'aspect de notre territoire (1), si long-temps sacré pour eux. De son côté, la France semble avoir conser vé, de la longue habitude de vaincre, reste de confiance qui la soutient contre l'excès de ses revers. Il faut bien se garder de porter atteinte à ces illusions protectrices. Quand l'ennemi attaquera, il fera temps de reculer. Notre armée reçoit donc l'ordre de conserver ses quartiers le long du Rhin. L'ennemi va respecter cette barrière assez longtemps pour justifier la hardiesse qui s'y confie; et le prestige de nos aigles encore debout sur la rive gauche prêtera un dernier appui aux négociations qui vont être renouées.

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(1) Le repos apparent de quatre femaines à Francfort était confacré à l'arrangement de bien grands interêts. Note de l'éditeur allemand.

CHAPITRE II.

PROPOSITIONS DE FRANCFORT.

(Suite de novembre. )

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Des ouvertures pour la paix venaient d'être

faites.

Le 5 novembre, le prince régent d'Angle terre avait déclaré dans le parlement,,qu'il „n'était ni dans l'intention de l'Angleterre, ni ,,dans celle des puissances alliées de demander à ,,la France aucun sacrifice incompatible avec ,,son honneur et ses justes droits."

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Le 14 novembre, le baron de Saint-Aignan arrive à Paris, chargé par les allies de faire des communications qui confirment ces dispofitions pacifiques. M. de Saint-Aignan, écu yer de l'empereur, était dans ces derniers temps ministre de France à la cour de Weimar. Une bande de partisans l'avait enlevé de sa résidence; mais sa réputation personnelle, son alliance avec le duc de Vicence, et l'intérêt que lui portait la cour de Weimar, avaient concouru à sa délivrance. M. de Metternich avait pensé à profiter de son retour en France pour faire parvenir des propositions à Napoléon, Il avait donc appelé M. de Saint-Aignan à Francfort. Le 9 novembre, dans un entretien confidentiel, auquel assistaient M. de Nesselrode, ministre de Russie, et lord Aberdeen, ministre d'Angleterre, M. de Metternich avait posé les bases d'une pacification générale, et M. de Saint-Aiguan les avait re

cueillies sous sa dictée. Ce sont ces bases que M. de Saint-Aignan apporte à Napoléon(1).

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Les alliés offraient la paix à condition que la France abandonnerait l'Allemagne, l'Espagne, la Hollande, l'Italie, et se retirerait derrière ses frontières naturelles des Alpes, des Pyrénées et du Rhin.

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Après les conditions proposées à Prague quatre mois auparavant, celles-ci devaient paraître bien dures. Abandonner l'Allemagne, ce n'était que se soumettre à ce que les derniers événements de la guerre avaient à peu près décidé; abandonner l'Espagne, ce n'était que convertir en obligation formelle la disposition volontaire où l'on était déjà de céder à la resistance des Espagnols: mais renoncer à la Hollande, que nous possédions encore tout entière, et qui semblait nous offrir tant de ressources; mais abdiquer la souveraineté de l'Italie, qui était encore intacte, et dont les forces suffisaient pour faire diversion à toute la puissance autrichienne, c'étaient des sacrifices immenses, que Napoléon ne pouvait faire qu'à une paix prompte, franche et qui préservât la France de toute invasion étrangère. Cependant ce n'était pas la cessation des hostilités qui était offerte à Napoléon pour prix de son adhésion aux bases proposées; c'était seulement l'ouverture d'une négociation. Ce point est important et mérite qu'on veuille bien y

(1) Les pièces de cette négociation ont été imprimées dans le numéro du Moniteur qui devait paraître le 20 janvier 1814, et qui a été retiré après l'impression. Voyez le Moniteur supprimé, à la suite de cette première partie.

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