lets anglais montât en postillon; mais Archambaud protestait qu'il serait moins sûr qu'en menant seul depuis le départ de son frère il n'avait cessé, disait-il, de s'exercer au milieu de ces arbres, pour s'assurer qu'il pouvait répondre de lui. Alors l'Empereur est monté, et nous avons fait deux tours. En revenant il a été visiter la demeure du Grand-Maréchal, qu'il ne connaissait pas encore.
La soirée s'est terminée par la lecture de quelques passages de la Médée de Longepierre, que l'Empereur a interrompue pour la comparer à celle d'Euripide, qu'il s'est fait apporter. Il a dit, à ce sujet, qu'il avait commandé jadis qu'on lui donnât, sur le théâtre de la Cour, une de ces pièces grecques dans son intégrité, en choisissant la meilleure traduction, et se rapprochant du reste le plus possible de l'original dans les manières, les coutumes, les formes, la décoration. Il ne se rappelait pas quelle circonstance, quel obstacle en avait arrêté l'exécution.
Rentré dans sa chambre, et ne se trouvant pas disposé à dormir, il s'est jeté, après quelques tours, sur son canapé : il a ouvert un recueil ou espèce d'almanach politique qui se trouvait sous sa main; il est tombé sur la liste de nos maréchaux qu'il a passés en revue, les accompagnant de citations et d'anecdotes con