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>> communiquer de la Saxe avec la Pologne, a >> grandement humilié la nation prussienne; et » les Polonais ont gémi d'être trompés dans >> leurs espérances.

» L'Empereur stipulait l'occupation des for»teresses de la Prusse, pour être certain que >> cette puissance ne chercherait point à rallu» mer la guerre. La campagne de 1809 a fait >> voir combien sa politique avait été prévoyan» te; elle lui avait fait prendre la ferme résolu» tion de travailler sans relâche à terminer cette » organisation de l'Europe, qui doit mettre fin » à des guerres désastreuses.

>> L'Empereur a pensé qu'il devait se montrer » formidable par le nombre de troupes qu'il >> pousse vers la Vistule, par l'occupation des >>forteresses de la Prusse, afin de commander » la fidélité de ses alliés, et d'obtenir, par les >> négociations, ce que peut-être il ne faudrait >> attendre que de la guerre.

>> Dans ces circonstances, les dangers sont >> imminens. Ce n'est pas sans péril que l'on »porte des armées à 5 cents lieues de leur terri>>toire; et la Pologne doit attendre autant de » ses propres forces, que de l'appui de l'Empe>> reur. Si la guerre s'engage, les Polonais, je le » répète, ne doivent la considérer que comme » un moyen ajouté à leurs propres ressources.

» Ils doivent se rappeler les temps où, par leur » patriotisme et par leur courage, ils résistèrent >> aux nombreuses armées qui attaquaient leur >> indépendance.

» Les peuples du grand duché veulent le re>> tablissement de la Pologne; c'est à eux qu'il appartient de préparer les voies par lesquelles >> les provinces usurpées pourront arriver à pro» noncer leur volonté. Le gouvernement du » grand duché doit, aussitôt que les événemens le » permettent, faire confédérer sous les banniè» res de l'indépendance les démembremens de >> leur malheureuse patrie. S'il est des Polonais, » sous la domination de la Russie ou sous celle » de l'Autriche, qui se refusent à retourner à la » mère patrie, il faut renoncer à les y contrain>>dre. La Pologne doit tirer sa force de son es» prit public, de son patriotisme, autant que >> des institutions qui constitueront le nouvel état >> social.

» L'objet de votre mission est donc d'éclairer, » d'encourager, de diriger dans leurs opérations » les patriotes polonais. Vous rendrez compte » de vos négociations au ministre des relations >> extérieures, il instruira l'Empereur de vos » succès. Vous m'enverrez des extraits de vos » rapports.

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» Les malheurs et la faiblesse de la républi>> que de Pologne ont été causés par une aristo»cratie qui n'avait ni règle, ni mesure. A cette époque, comme aujourd'hui, la noblesse était puissante, la bourgeoisie soumise, et le peuple n'était rien. Mais au milieu de ces désor» dres, il y avait dans cette nation un amour » pour la liberté et pour l'indépendance, qui >> soutint long-temps sa débile existence. Ces >> sentimens doivent avoir crû par le temps et par » l'oppression. Le patriotisme est un sentiment » naturel aux Polonais; même aux individus des >> grandes maisons. L'Empereur tiendra sans res»trictions la promesse qu'il a faite, par l'article » 25 du traité du 9 juillet 1807, de faire régir >> le grand duché par des constitutions qui assu>> rent sa liberté et les priviléges des peuples, » se conciliant avec la tranquillité des états voi» sins. Il y aura, pour la Pologne, indépendance » et liberté. Quant au choix du souverain, il ré»sultera du traité que Sa Majesté signera avec >> les puissances. Sa Majesté ne prétend au trône » de la Pologne ni pour elle, ni pour sa famille. »Dans le grand œuvre de la restauration de la -> Pologne, elle n'a en vue que le bonheur des -> Polonais, et la tranquillité de l'Europe. Sa » Majesté vous autorise à faire cette déclaration, » à la faire formellement lorsque vous le juge

>> rez utile aux intérêts de la France et de la Po

>> logne.

>> Sa Majesté m'a ordonné de vous transmettre >> cette note et ces instructions, dont elle a pris » connaissance, afin que vous puissiez en faire » la matière de vos entretiens avec les ministres » étrangers qui seront à Varsovie ou à Dresde.

» L'Empereur fait adresser des notes au mi»nistre de la guerre et à celui des affaires étran» gères du grand-duché. S'il était besoin de res>> sources pécuniaires, Sa Majesté viendrait au >> secours du trésor de la Pologne, par des as

signations sur les domaines de l'extraordinaire » qu'elle possède encore en Pologne et en Ha

» novre. »

Samedi 26.

Fluxion violente. - Anecdotes intérieures et domesti

ques.

On disait l'Empereur fort souffrant. Il m'a fait demander dans sa chambre. Je l'ai trouvé, la tête empaquetée d'un mouchoir, dans son fauteuil, fort près d'un grand feu qu'il s'était fait allumer. « Quel est le mal le plus vif, la dou>> leur la plus aiguë, demandait-il? » Je lui répondais que c'était toujours celle du moment. << Eh bien! c'est donc le mal de dents, m'a-t-il

>> dit. »>En effet, il avait une violente fluxion; sa joue droite était enflée et fort rouge. J'étais. seul, en ce moment, auprès de lui; je me suis mis à lui chauffer, alternativement, une flanelle et une serviette qu'il appliquait tour à tour sur la partie souffrante, et il disait en ressentir beaucoup de bien. A cela se joignait encore une forte toux nerveuse, des bâillemens et un frisson, présage de la fièvre.

« Ce que c'est que l'homme, pourtant, disait» il; la moindre fibre attaquée suffit pour le dé» ranger entièrement! D'un autre côté, en dé>> pit de tous les maux, il faut parfois l'assommer ». si l'on veut qu'il finisse. Quelle singulière ma>> chine! Et j'ai peut-être 30 ans encore à être >> enfermé dans cette triste enveloppe! >>

Il attribuait sa fluxion à sa dernière sortie, au grand air qui l'affectait singulièrement. « La na»ture est toujours le meilleur conseiller, di>> sait-il je suis sorti malgré moi, en dépit de >> mon instinct, et seulement pour obéir à la

>> raison. >>>

Le docteur est arrivé, et lui a trouvé un commencement de fièvre. L'Empereur a passé de la sorte tout le reste du jour, souffrant par moment des douleurs très-aiguës; allant alors et revenant, alternativement, de son fauteuil à

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