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tifications en seront échangées à Paris, dans dix jours, ou plus tôt si faire se peut.

» Fait à Paris, le 11 avril mil huit cent quatorze. Signé : Caulaincourt, duc de Vicence; le maréchal duc de Tarente, Macdonald; le maréchal duc d'Elchingen, Ney*; le prince de Metternich. »>

prince

Les mêmes articles ont été signés séparément, et sous la même date, de la part de la Russie, par le comte de Nesselrode; et de la part de la Prusse, par le baron de Hardemberg.

Déclaration en forme d'accession au nom de Louis XVIII.

« Je, soussigné, ministre-secrétaire d'État au » département des affaires étrangères, ayant >> rendu compte au Roi de la demande que leurs » Excellences messieurs les plénipotentiaires » des Cours alliées ont reçu de leur souverain >> l'ordre de faire relativement au traité du 11 » avril, auquel le gouvernement provisoire a » accédé; il a plu à Sa Majesté de l'autoriser de » déclarer, en son nom, que les clauses du » traité à la charge de la France, seront fidè

* Il est à remarquer que, par égard pour l'Empereur Alexandre, le maréchal Ney s'abstient ici de son titre de prince de la Moscowa.

>>lement exécutées. Il a, en conséquence, l'hon» neur de le déclarer par la présente, à leurs >> Excellences. Paris, le 31 mai 1814. Signé : le » prince de Bénévent. »

Le grand triumvirat de l'Europe dicte ce traité de Fontainebleau, l'Angleterre y accède, une déclaration du Roi de France promet d'en remplir ce qui le concerne; et malgré tant de garanties, on pourrait presque dire qu'aucun des articles ne fut observé. Certes, il est difficile de se jouer plus ouvertement de toute bonne foi, et de compromettre plus solennellement des signatures augustes, dont chacun de ceux qu'elles concernaient devrait avoir individuellement à cœur qu'elles demeurassent reconnues ici-bas comme infaillibles et sacrées. Aussi, des violations si manifestes furent-elles le fond de la justification morale de l'entreprise de Napoléon en 1815. Une foule de voix, en Europe, s'éleva pour témoigner cette opinion; des membres distingués des deux chambres du parlement d'Angleterre, soutiens infatigables des grands principes, le proclamèrent hautement; d'éminens publicistes de toutes les contrées furent de cet avis, et nombre d'individus en demeurèrent frappés. Je terminerai d'aussi graves autorités par une opinion individuelle qui, pour. n'être rien moins que sérieuse, n'en était peut

être pas moins juste. Un Autrichien de haut rang, qui se trouvait en 1815, par curiosité, au milieu de nous, et fort exaspéré de son naturel contre Napoléon, me faisant visite dans le temps où les progrès de l'Empereur, sur la capitale, commençaient à faire une vive impression, au point de le décider déjà à prendre la fuite, me disait gravement et de la meilleure foi du monde : « Certainement jusqu'ici il a occupé » le trône de votre pays à titre d'usurpateur; » la chose est incontestable! Mais, ajoutait-il » en bégayant diplomatiquement, si pourtant aujourd'hui il venait à conquérir la France, après que tous les monarques l'ont reconnu » pour souverain, et lui ont donné le droit de >> faire la guerre en ne tenant pas les conditions » qu'ils lui ont faites, la chose serait alors bien

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différente; et ma foi!... pour moi !... je crois >> que dans ce cas... il pourrait se faire.... qu'on >> pût soutenir, avec quelques raisons, qu'il est peut-être devenu légitime. Oui, pour moi du » moins... il me semble que je le crois. >>

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Lettre de lord Castlereagh à lord Bathurst, relative au traité de Fontainebleau. ( Recueil de Shoell.

« ......

Paris, le 13 avril 1814.

Je me borne, en conséquence, pour le

» moment, à vous expliquer ce qui s'est passé

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par rapport à la destinée future et à l'établissement de Napoléon et de sa famille.

» V. S. connaît déjà, par lord Cathcart, l'acte › d'abdication signé par Buonaparte, le 4 de ce mois, et l'assurance qui lui a été donnée par › l'Empereur de Russie et par le gouvernement »provisoire, d'une pension de 6 millions de

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francs, avec un asile dans l'île d'Elbe. Buona» parte avait déposé cet acte entre les mains de » M. de Caulaincourt et des maréchaux Ney et » Macdonald, pour l'échanger contre un enga»gement formel de la part des alliés, relatif à » l'arrangement proposé. Les mêmes personnes » étaient autorisées à consentir à un armistice et » à déterminer une ligne de démarcation qui » puisse en même-temps être satisfaisante pour » les alliés, et prévenir l'effusion inutile du sang humain.

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» A mon arrivée, je trouvai cet arrangement » sur le point d'être adopté. On avait discuté >> une convention qui aurait dû être signée le jour même, si l'on n'avait annoncé l'approche >> des ministres alliés. Les motifs qui portaient à >> hâter la conclusion de cet acte, étaient l'in» convénient, sinon le danger, qu'il y avait à ce » que Napoléon demeurât à Fontainebleau, en>> touré de troupes qui lui restaient toujours » fidèles; la crainte d'intrigues dans l'armée et

» la capitale, et l'importance qu'avait, aux yeux » de beaucoup d'officiers, un arrangement fa»vorable à leur chef, qui leur permît de l'a>>bandonner sans se déshonorer.

» Dans la nuit après mon arrivée, les quatre >> ministres eurent une conférence sur la con» vention préparée avec le prince de Bénévent. » J'y fis connaître mes objections, en exprimant » en même-temps le désir qu'on ne crût pas que » j'y insistais, au risque de compromettre la >> tranquillité de la France, pour empêcher l'exé>>cution de la promesse donnée, à cause de l'ur»gence des circonstances, par la Russie.

>> Le prince de Bénévent reconnut la solidité » de plusieurs de mes objections; mais il déclara >> en même-temps qu'il croyait que le gouverne>> ment provisoire ne pouvait avoir d'objet plus >> important que d'éviter tout ce qui pouvait >> même pour un instant, prendre le caractère >> de la guerre civile; et qu'il pensait aussi qu'une >> mesure de ce genre était essentielle pour faire >> passer l'armée du côté du gouvernement dans >> une disposition qui permît de l'employer. D'a>> près cette déclaration et celle du comte de » Nesselrode, portant qu'en l'absence des al» liés, l'Empereur, son maître, avait senti la » nécessité d'agir pour le mieux, en leur nom, >> aussi bien qu'en son propre nom, je m'abstins

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