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>> mures à droite); mais je ne puis taire le senti» ment pénible que j'éprouve en voyant qu'une » combinaison de police, un piége tendu aux braves >> habitants du Haut-Rhin, peut-être même aux » détenus, rappelant ainsi les conspirations factices » des prisons, ont été célébrés, comme autrefois » nos plus glorieux faits d'armes, et qu'une dis>>tribution solennelle de récompenses a été sub»stituée aux sabres d'honneur d'une autre époque. >> (Vives acclamations à gauche. Voix à droite : » Ce sont là des déclamations; au budget, à la question!)

» Messieurs, je n'ai pas plus que mes honorables » amis la prétention d'obtenir de vous un seul » vote. Les majorités peuvent améliorer, les mino>> rités avertissent... ( Voix à droite A la bonne

en garnison à Neufbrisach et à Colmar, une insurrection dont le premier acte eût été la délivrance des accusés de Belfort. D'un autre côté, un plan était concerté avec le gouvernement pour amener le flagrant délit. En conséquence, le 2 juillet 1822, deux sous-officiers eurent l'autorisation d'amener au lieutenant-colonel deux escadrons qui feignirent de s'insurger et traversèrent avec lui plusieurs villages aux cris de vive l'empereur! vive le colonel Caron! On espérait qu'il serait rejoint par plusieurs officiers fugitifs qui ne se présentèrent point. Après qu'on l'eut saisi et garrotté, au milieu de cette expédition ainsi provoquée et facilitée, la cour de Colmar évoqua l'affaire qui fut renvoyée, par arrêt de la cour de cassation, au conseil de guerre de Strasbourg. Un second accusé, M. Roger, comparut aussi avec le colonel Caron, qui fut condamné à mort le 30 septembre et exécuté. Les deux sous-officiers devinrent sous-lieutenants et recurent en outre 1,500 fr. pour leur équipement. D'autres récompenses furent distribuées dans les deux escadrons.

>> heure, cela est juste!) La contre-révolution, » maîtresse de tous les pouvoirs de l'État, de toutes » les institutions, de toutes les influences, sou» tenue par la coalition européenne, de tous les

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despotismes (murmures à droite), de toutes les >> aristocraties, de tous les préjugés et de tous les abus, en un mot, de tout ce qui vit en dehors » des nations (nouveaux murmures; vives sensa» tions à gauche) et forme exception au véritable >> ordre social, tâche encore d'endormir le peuple » sous la sécurité des jouissances matérielles qu'il » doit à la révolution; ce n'est même que par une » anticipation irréfléchie, par la force d'un naturel incorrigible, qu'il lui arrive déjà de blesser les » citoyens dans les sentiments de leur dignité, et » qu'elle laisse percer, avant le temps, cette horreur d'égalité qui fut toujours son principal >> mobile.

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» Mais elle attaque ouvertement toutes les garan» ties, et nommément les garanties judiciaires; » détruisant les unes, corrompant les autres; dé>>clarant que celles qu'on avait annoncées ont été

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promises en vain ; et il est bon, dans la crise où vous nous avez placés, où vous vous êtes placés >> vous-mêmes, que le peuple français (mouvement » à droite) soit bien averti qu'après la ruine de

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ces garanties préservatrices que vous ne voulez point, que vous ne pouvez plus défendre, on ne » manquera pas de lui déclarer, comme on a fait à » Pilnitz et à Coblentz, que tous les droits, que

>> toutes les libertés, tous les avantages conquis » sur l'ancien régime par la révolution nationale » de 89 (violents murmures; l'orateur répète), par » la révolution nationale de 1789, n'ont été que » d'illégitimes, passagères et révocables usurpa» tions.

» Je crois, messieurs, que, lorsqu'on a lieu de » penser qu'une grande partie des crédits demandés » est dirigée dans ce sens, il devient très-convenable » d'en limiter le plus possible la quotité. (Vive » adhésion à gauche. Un grand nombre de voix : » L'impression! l'impression!)

» Voix générales à droite : Non! non! non!

» L'impression est mise aux voix et rejetée. Une longue agitation succède *. »

La session de 1822 finit peu de jours après ce discours, et trois mois après le général Lafayette fut réélu par le collége électoral de Meaux.

DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE.

ACCUSATION DE COMPLOT

CONTRE

M. SAUQUAIRE-SOULIGNÉ ET MADAME CHAUVET *.

(Audience du 7 février 1824.)

« A dix heures et demie l'accusée (madame Chau» vet) est introduite. Après la formation du jury >> et la lecture de l'acte d'accusation, un huissier

* M. Sauquaire-Souligné, le même qu'on a vu figurer dans le procès du 14 mars 1821 (voy. p. 193 de ce vol.) s'était réfugié, en 1822, en Angleterre et de là en Portugal, d'où il écrivit à M. Chauvet, de Saumur, plusieurs lettres qui exprimaient le désir d'une révolution en France. M. Chauvet se rendit à l'invitation qui lui fut faite par M. Sauquaire de le rejoindre; madame Chauvet accompagna son mari ; mais, étant revenue seule en France, on l'avait arrêtée et l'on avait saisi sur elle des lettres de M. Sauquaire et de quelques autres réfugiés. L'une de ces lettres écrite par un sieur Philipps, maitre de langues à Londres, et adressée au général Lafayette, annonçait que madame Chauvet donnerait à celui-ci, verbalement, des renseignements sur ses amis. C'est en particulier sur cette lettre que le général Lafayette fut interrogé, comme témoin, à l'audience du 7 février: Madame Chauvet fut acquittée; M. Sauquaire et ses coaccusés contumaces furent condamnés à mort.

>> fait l'appel des témoins. Le premier inscrit sur la >> liste est M. le marquis de Lafayette.

» LE GÉNÉRAL LAFAYETTE : Je ferai observer à » la cour que, sur la liste des témoins, ainsi que » dans l'arrêt de renvoi qu'on vient de lire, on me >> donne un titre que depuis l'assemblée constituante » de 1790 j'ai cessé de porter.

>> M. LE PRÉSIDENT: Appelez M. de Lafayette. » Le général Lafayette se rend alors dans la » chambre des témoins.

» M. le président annonce qu'on va procéder à >> l'interrogatoire des témoins et donne l'ordre d'in>>troduire le général Lafayette qui se présente de >> nouveau devant la cour. . . .

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» M. LE PRÉSIDENT: Connaissez-vous un sieur Philipps, maître de langues en Angleterre?

» LE GÉNÉRAL LAFAYETTE : J'ai connu deux >> hommes qui portaient ce nom : l'un était un gé» néral *; l'autre est auteur d'un fort bon ouvrage » sur la véritable institution du jury. Je ne con>> nais point de maître de langues qui porte le nom >> de Philipps.

» M. LE PRÉSIDENT: Je vous fais représenter

* Le général Philipps, le même qui commandait à Minden la batterie devant laquelle succomba le père du général Lafayette, et qui fut emporté lui-même vingt-quatre ans plus tard par un boulet, dans une attaque dirigée par le général Lafayette. (Voy. les p. 18 du premier, 212 et 216 du deuxième vol. de cet ouvrage.)

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