Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

MANUSCRIT

DE

MIL HUIT CENT QUATORZE.

SECONDE PARTIE.

JOURNAL DE LA CAMPAGNE.

(Du 24 janvier 1814 au 31 mars suivant.)

Acer et indomitus, quò spes, quòque ira vocasset
Ferre manum, et nunquam temerando parcere ferro,
Successus urgere suos, instare favori

Numinis....

LUCAIN, Pharsale.

DE

MIL HUIT CENT QUATORZE.

SECONDE PARTIE.

CHAPITRE Ier.

ARRIVÉE DE NAPOLÉON A CHALONS SUR MARNE.

(Fin de janvier 1814.)

Le comte Bertrand monte dans la voiture de Napoléon et prend place à côté de lui; il réunit, en l'absence du duc de Vicence, les fonctions de grand écuyer à celles du grand maréchal, et tous les services de voyage sont sous ses ordres'.

'Les aides-de-camp qui accompagnent Napoléon sont les généraux Drouot, Flahaut, Corbineau, Dejean.

Le général Drouot fait les fonctions de major-général de la garde. Aux aides-de-camp il faut ajouter les officiers

Napoléon n'a avec lui que cinq voitures de poste. Il déjeûne à Château-Thierry, et le soir du jour de son départ il arrive à Châlons pour dîner.

L'approche de l'ennemi avait jeté sur la route

d'ordonnance Gourgaud, Mortemart, Montmorency, Caraman, Pretet, Laplace, Lariboissière, Lamezan, et Desaix. Les chefs des différents services de la maison impériale sont pour cette campagne :

Le comte de Turenne, premier chambellan, et maître de la garderobe.

Le baron de Canouville, maréchal-des-logis.

Le baron de Mesgrigny, écuyer.

Le baron Fain, maître des requêtes, premier secrétaire du cabinet.

Le général Bacler-d'Albe, directeur du cabinet topographique.

Et le baron Yvan, premier chirurgien.

On distingue encore parmi les autres personnes de la maison les auditeurs Jouanne et Rumigny, premiers commis du cabinet; l'auditeur Lelorgne-d'Ideville, secrétaire interprète; le lieutenant-colonel du génie Athalin, et l'ingénieur-géographe Lameau, attachés au cabinet topographique; les chevaliers Fourreau et Vareliand, médecin et chirurgien de quartier; enfin les fourriers du palais Deschamps et Jongbloëdt.

Le service personnel de l'empereur se réduit aux valets de chambre Constant, Pelart et Hubert, au mameluck Roustan, au piqueur Jardin, et au contrôleur de la bouche Colin, qui sont des hommes de confiance.

Presque tous se sont rendus d'avance à Châlons.

le passage

de Na

une espèce de stupeur, que poléon a suspendue tout à coup; c'est l'effet ordinaire de sa présence. Dans le danger commun, son arrivée à l'armée offre les seuls moyens de salut auxquels l'imagination des peuples puisse se confier. A chaque relai, les femmes et les enfants se groupaient autour des voitures; les hommes, formés à la hâte en garde nationale, s'ajustaient de leur mieux sous les armes, et peignaient plus vivement que tous les discours à quelles extrémités on était réduit. Bientôt une confiance naïve et bruyante a succédé à l'inquiétude; et les vignerons de Dormans, de ChâteauThierry, et d'Epernay, ne craignent plus d'ajouter aux cris mille fois répétés de vive l'empereur! cet autre cri qui laisse échapper leurs vœux les plus secrets à bas les droits réunis!

Le quartier impérial à Châlons était marqué chez le préfet en descendant de la voiture, Napoléon fait appeler le prince de Neufchâtel, le duc de Valmy, le duc de Reggio, le maire, etc. Le prince de Neufchâtel arrive des avant-postes pour rendre compte de l'état dans lequel il a trouvé l'armée; vingt ans auparavant le duc de Valmy a gagné le titre de son duché dans ces mêmes plaines où nos bataillons vont manoeuvrer de nouveau contre les Prussiens; le duc de

« ZurückWeiter »