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>> tune s'est montrée fidèle à leur souverain, ces » hommes sont restés fidèles, et nulle plainte n'a » été entendue sur les abus de pouvoir. Si l'empe»reur avait méprisé les hommes, comme on le » lui a reproché, alors le monde reconnaîtrait aujourd'hui qu'il a eu des raisons qui motivaient >> son mépris. Il tenait sa dignité de Dieu et de » la nation; eux seuls pouvaient l'en priver; il >> l'a toujours considérée comme un fardeau, et » lorsqu'il l'accepta, ce fut dans la conviction » que lui seul était à même de la porter digne>>ment. Le bonheur de la France paraissait être » dans la destinée de l'empereur; aujourd'hui que >> la fortune s'est décidée contre lui, la volonté de » la nation seule pourrait le persuader de rester >> plus long-temps sur le trône. S'il se doit consi» dérer comme le seul obstacle à la paix, il fait >> volontiers le dernier sacrifice à la France. Il a » en conséquence envoyé le prince de la Moskowa >> et les ducs de Vicence et de Tarente à Paris, » pour entamer la négociation. L'armée peut être > certaine que l'honneur de l'empereur ne sera » jamais en contradiction avec le bonheur de la

» France. >>

CHAPITRE IV.

SUITES DE LA DÉFECTION DU DUC DE RAGUSE.

Les trois plénipotentiaires de Napoléon, arrivés à Paris dans la soirée du 4, se présentent aussitôt chez les souverains alliés. Ils ne tardent pas à s'apercevoir du terrain que leur cause a perdu pendant l'absence du duc de Vicence. Les hommes du gouvernement provisoire n'ont pas cessé d'obséder les souverains pour en obtenir l'exclusion définitive de la régente et de son fils'.

I

Voyez l'histoire de Beauchamp, tome II, pages 363 à 367. « Aux négociateurs de Fontainebleau, les membres du gouvernement provisoire succédèrent chez l'empereur Alexandre... Tous leurs efforts portèrent sur un seul objet, celui de détourner la régence... Il y allait, pour ainsi dire, de leur tête... Ils se surpassèrent dans cette conjoncture. . . M. de Talleyrand prononça un discours plein de vigueur... Il fut puissamment secondé par le général Dessoles... Le général Beurnonville courut chez le roi de Prusse; ce prince, aisément convaincu, décida l'empereur de Russie à éloigner toute idée de régence... » Voyez aussi les révélations de M. l'abbé de Pradt, page 75... « De

pas

La peur qu'ils ont du père ne leur permet d'espérer désormais quelque sûreté que par la chute de la famille entière. Ils ne quittent donc les salons des princes alliés. Les plénipotentiaires les ont trouvés à ce poste; ils ont vu avec inquiétude l'air de contentement qui règne sur leur visage... Un personnage survient, et l'inquiétude des plénipotentiaires est au comble... Le duc de Raguse, à qui ils venaient de parler en changeant de chevaux à Essonne, ils le voient entrer la tête haute dans le salon des alliés; bientôt tout s'explique; ils apprennent de la bouche de l'empereur Alexandre que les troupes du maréchal ont été conduites par le général S***** à Versailles, et que la désertion du camp d'Essonne laisse la personne de Napoléon à la discrétion des alliés.

Jusqu'ici les souverains avaient cru devoir user de ménagements envers Napoléon, qui s'appuyait

grands efforts furent tentés auprès des souverains alliés pour les porter à la substitution du fils au père... Mais cette entreprise échoua. Le général Dessoles signala sa rentrée dans les affaires par la plus vigoureuse résistance à l'adoption des demandes de Napoléon. >>

1 On avait vu la veille, à Fontainebleau, ce même général puisant deux mille écus dans la bourse de Napoléon.

sur les voeux et les affections de l'armée. Tant qu'on l'avait vu à la tête de 50,000 hommes d'élite postés à une marche de Paris, les considérations militaires l'avaient emporté sur bien des intrigues. Maintenant que Fontainebleau a cessé d'être une position militaire, et que l'armée semble abandonner la cause de Napoléon, la question a changé de face; le temps des ménagements est passé : l'abdication en faveur de la régente et de son fils ne suffit plus à un ennemi rassuré; on déclare aux plénipotentiaires qu'il faut que Napoléon et sa dynastie renoncent entièrement au trône.

Il faut donc aller chercher de nouveaux pouvoirs à Fontainebleau, et c'est le duc de Vicence qui remplit encore cette pénible mission.

Le premier mouvement de Napoléon, en le voyant, est de rompre une négociation qui devient si humiliante. Poussé à bout, il veut secouer les entraves dont on l'embarrasse depuis quelques jours. La guerre n'offre plus rien de pire que la paix; c'est un fait qui doit être clair maintenant pour tout le monde, et il espère que les chefs de l'armée sont désabusés de leurs chimères. Il reporte toutes ses pensées vers les opérations militaires. Peut-être peut-on encore tout sauver; les cinquante mille soldats du maréchal Soult qui

sont sous les murs de Toulouse, les quinze mille hommes que le maréchal Suchet ramène de Catalogne, les trente mille hommes du prince Eugène, les quinze mille hommes de l'armée d'Augereau que la perte de Lyon vient de rejeter sur les Cévennes, enfin les nombreuses garnisons des places frontières et l'armée du général Maison, sont encore des points d'appui redoutables sur lesquels Napoléon peut manoeuvrer avec ce qui lui reste autour de Fontainebleau..... Il parle de se retirer sur la Loire.

A ce cri de rupture, l'alarme se répand de nouveau dans les quartiers-généraux de Fontainebleau et dans les galeries du palais. On s'unit pour rejeter toute détermination qui aurait pour résultat de prolonger la guerre. La lutte a été trop longue, l'énergie est épuisée; on le dit ouvertement: on en a assez! On ne pense plus qu'à mettre à l'abri des hasards ce qui reste de tant de peines, de tant de prospérités, de tant de naufrages; les plus braves finissent par attacher quelque prix à la conservation de la vie qu'ils ont réchappée de tant de dangers! Peut-être aussi se sent-on entraîné par une vieille aversion contre la guerre civile. Tout enfin devient contraire à ce qui ne serait pas un accommodement. Non seulement la lassitude a

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