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rivés de Paris', ils avaient apporté la nouvelle qu'un puissant parti attendait les alliés; dès lors toute irrésolution avait cessé. Certain d'avoir la trahison pour auxiliaire, l'ennemi avait choisi pour la première fois le parti le plus hardi, et le 23 mars au soir une proclamation qui annonçait à la France la rupture des négo

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Depuis la rupture des conférences de Châtillon, le czar avait reçu du sein de Paris même la première communication un peu authentique de la situation réelle de cette capitale, etc. (Beauchamp, tome II, pag. 139.)

Si les révélations historiques de M. Beauchamp ne suffisent pas, nous pouvons y ajouter les aveux précieux échappés à M. l'abbé de Pradt: « Les alliés, se sentant >> sur un terrain tout neuf, au milieu d'éléments absolu>>ment inconnus, désiraient s'appuyer des connaissances >> des personnes qu'ils supposaient être les mieux infor>>mées de l'état intérieur de la France. MM. de Talley>> rand et de Dalberg avaient fixé leur attention d'une ma»nière plus particulière... Quelque peu de titres que je » puisse avoir à partager cet honneur, il m'avait été ac>> cordé. On avait poussé l'attention jusqu'à pourvoir à »notre avenir, s'il eût été compromis par les événements... » Nos réunions avec les personnes ci-dessus citées conti>>nuaient toujours, et souvent plusieurs fois par jour. Le congrès de Châtillon était notre fléau. Nous n'avons pas >> laissé passer un jour sans miner, sans ébranler la domi>> nation de l'empereur, et sans chercher ce qu'il fallait lui » susciter au jour de sa chute. Les armées françaises se

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ciations de Châtillon, et la réunion des deux grandes armées européennes, avait publié la résolution des alliés de s'avancer en masse sur Paris.

Les ducs de Trévise et de Raguse devaient présenter quelques obstacles à la marche de l'ennemi; ils pouvaient du moins rallier à eux les

>> trouvaient interposées entre Paris et les alliés, les com>>munications avec eux étaient de la plus extrême difficulté. >> Le premier qui ait triomphé des obstacles fut M. de Vi>>trolles, et c'est par lui que les ministres des grandes puis»sances commencèrent à acquérir des connaissances posi>>tives sur l'état des affaires intérieures, qu'ils ignoraient » tout-à-fait.» (Extrait du récit historique publié par M. de Pradt sur la restauration de la royauté, pages 30, 31, 32 et 47.)

Pour achever d'éclaircir cette époque décisive de la campagne, nous finirons par la déclaration que M. Wilson, témoin oculaire, a publiée, page 91 de son écrit sur cette campagne. « Les alliés se trouvaient dans un cercle vicieux, » d'où il leur était impossible de se tirer, si la défection ne »fút venue à leur secours. Ils étaient hors d'état d'assurer >> leur retraite, et cependant obligés de s'y déterminer. >> Cette défection favorable à leur cause, et qui, à ce que >> l'on croit, était préparée de longue main, fut consommée » au moment même où les succès de Bonaparte semblaient >> hors du pouvoir de la fortune; et le mouvement sur >> Saint-Dizier, qui devait lui assurer l'empire, lui fit perdre >> la couronne. »

renforts et les convois qui sortaient chaque jour de la capitale pour aller rejoindre Napoléon; multiplier, par une retraite digne de leur talent, les fatigues de leurs adversaires, et se retirer enfin, sans avoir été entamés, jusqu'aux barricades des faubourgs de Paris: mais tous les malheurs devaient nous accabler à la fois. Les deux maréchaux, persuadés que Napoléon faisait sa retraite sur eux, avaient cru devoir se porter au-devant de lui. Ils n'avaient reçu aucun des officiers que l'état-major leur avait envoyés. A Château-Thierry, s'étant hasardés à marcher sur Fère-Champenoise, ils étaient venus donner tête baissée sur la masse des alliés; aussi avaient-ils été écrasés. Ces événements avaient eu lieu le 25 mars, et les alliés les proclamaient sous le titre de victoire de Fère-Champenoise.

Le même jour 25, le convoi du général Pacthod, qui amenait de Paris de l'artillerie et des munitions, avait été enlevé du côté de Sompuis; cette file de canons augmentait encore la liste des pièces que l'ennemi se vantait d'avoir prises au combat de Fère-Champenoise.

En résumé, le succès des alliés était complet; la fortune avait pris plaisir à multiplier pour eux les fruits de la rencontre d'Arcis. Ils s'avançaient sur Paris, n'ayant plus devant eux que des fuyards.

A peine le voile qui couvrait notre situation est-il tombé, que Napoléon remonte à cheval, s'éloigne de Vitry, et fait rentrer tout son monde dans Saint-Dizier. Il s'enferme dans son cabinet, et passe la nuit du 27 au 28 sur ses

cartes.

Si les alliés profitent de leurs avantages en marchant sur Paris, il nous reste à profiter des nôtres nous sommes maîtres de nos mouvements; rien ne nous empêche plus de rallier les garnisons, de fermer les routes, et de faire payer cher l'audace avec laquelle cette foule d'étrangers s'aventure au cœur de nos provinces! Que la capitale suive ses destinées, mais que l'ennemi y trouve son tombeau. Depuis l'ouverture de la campagne, on n'a cessé de prévoir cette extrémité; Napoléon a fait tous ses efforts pour se familiariser avec les résolutions qu'elle comporte; ses plans sont faits en conséquence, il n'y a plus qu'à persister. . Cependant, au moment d'agir, tout change; la considération des dangers de Paris l'emporte! On fatiguait continuellement Napoléon de ce tableau. Devenu malheureux, il craint de paraître dur et absolu; il cède, et tout ce qui lui reste de ressources est sacrifié au salut de la capitale!

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CHAPITRE XI.

RETOUR SUR PARIS.

(Du 28 au 31 mars.)

Paris peut résister quelques jours; les Parisiens ont promis de se défendre : mais Napoléon arrivera-t-il assez tôt à leur secours?

L'ennemi, marchant à travers des plaines ravagées, achève de les épuiser; et nous ne pouvons suivre ses traces sans risquer d'aller nous perdre dans les déserts. Il faut donc prendre une route moins fatiguée. On a vu plus haut le soin que Napoléon a mis à se ménager celle de la rive gauche de la Seine: notre arrière-garde est encore échelonnée entre Saint-Dizier et Doulevent; qu'elle retourne vers Bar-sur-Aube. En suivant ce mouvement, l'armée débouchera sur la route de Troyes; nous aurons devant nous les avenues qui conduisent à Paris, et, la Seine nous séparant désormais de l'ennemi, nos marches n'en seront que plus assurées. C'est à ce parti que Napoléon s'arrête. Quelque avance que l'ennemi

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