UAND les astres de Noël
Brillaient, palpitaient au ciel, Six gaillards, et chacun ivre, Chantaient gaîment dans le givre,
« Bons amis Allons donc chez Agassiz !”
D'Outre-Mer adroits et fins, Se donnant des airs de prêtre, A l'envi se vantaient d'être
De Jean Rudolphe Agassiz!”
Eil-de-Perdrix, grand farceur, Sans reproche et sans pudeur, Dans son patois de Bourgogne, Bredouillait comme un ivrogne,
« Bons amis, J'ai dansé chez Agassiz !”
Verzenay le Champenois, Bon Français, point New-Yor-
quois, Mais des environs d'Avize, Fredonne à mainte reprise,
• Bons amis, J'ai chanté chez Agassiz!”
Hidalgo, mais non mousseux;
Dans le temps de Charlemagne Fut son père Grand d’Espagne !
Bons amis J'ai diné chez Agassiz !”
Derrière eux un Bordelais, Gascon, s'il en fut jamais, Parfumé de poésie Riait, chantait, plein de vie,
“Bons amis, J'ai soupé chez Agassiz !”
Avec ce beau cadet roux, Bras dessus et bras dessous, Mine altière et couleur terne, Vint le Sire de Sauterne;
« Bons amis, J'ai couché chez Agassiz !”
Mais le dernier de ces preux, Était un pauvre Chartreux, Qui disait, d’un ton robuste, “ Bénédictions sur le Juste !
Bons amis, Bénissons Père Agassiz!”
Ils arrivent trois à trois,
Montent l'escalier de bois
Clopin-clopant ! quel gendarme Peut permettre ce vacarme,
Bons amis, A la porte d'Agassiz!
« Ouvrez donc, mon bon Seigneur, Ouvrez vite et n'ayez peur; Ouvrez, ouvrez, car nous sommes Gens de bien et gentilshommes,
Bons amis De la famille Agassiz !
Chut, ganaches ! taisez-vous ! C'en est trop de vos glouglous ; Épargnez aux Philosophes Vos abominables strophes !
Bons amis, Respectez mon Agassiz !
WYMAN AND SONS, PRINTERS, GREAT QUEEN STREET, LONDON, W.C.
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