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Lorsque Cade est entré dans Londres:

«< (2) Allez brûler tous les registres du royaume, dit-il,

« ma bouche sera le parlement de l'Angleterre. et désormais tout sera en commun. »

C'est sur-tout au lord Say, un seigneur vénérable par ses vertus, que les insurgés en veulent. On l'amène prisonnier.

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CADE.

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« (3) Te voilà dans le domaine de notre juridiction souveraine ! . Apprends que je suis le balai destiné à nettoyer la cour d'immondices telles que toi. Tu as traîtreusement corrompu la jeunesse du royaume, en érigeant une école de grammaire; et, tandis que, jusqu'à présent, nos ancêtres n'avaient eu d'autres livres que la mesure et la taille, c'est toi qui es cause qu'on s'est servi de l'imprimerie, Contre les intérêts du

(2) A. 4. S. 7.

Away, burn all the records of the realm; my mouth shall be

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sweep the court clean of such filth as thou art. Thou hast most traitorously corrupted the youth of the realm, in erecting a

roi, de sa couronne et de sa dignité, tu as bâti un moulin à papier. Il te sera prouvé en face que tu ́as autour de toi des hommes qui parlent habituellement de noms, de verbes, et autres mots abominables, que ne peut supporter une oreille chrétienne. Tu as établi des juges de paix pour citer devant eux les pauvres gens, pour des choses dont ils ne sont pas en état de répondre. De plus, tu les as fait mettre en prison, et, parce qu'ils ne savaient pas lire, tu les as fait pendre. »

Lord Say est couvert d'infirmités gagnées au service de l'état. Dick, un boucher, le voit faiblir.

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grammar-school: and whereas, before, our forefathers had no other books bu the score and the tally, thou hast caused printing to be used; and, contrary to the king, his crown and dignity, thou hast built a paper-mill. It will be proved to thy face, that thou hast men about thee, that usually talk of a noun and a verb; and such abominable words, as no christian ear can endure to hear. Thou hast appointed justices of peace, to call poor men before them about matters they were not able to answer. Moreover, thou hast put them in prison; and, because they could not read, thou hast hanged them.

(4) Why dost thou quiver, man?

SAY.

The palsy, and not fear, provoketh me.

LORD SAY.

Non. C'est la paralysie, et non la peur, qui me fait trembler (B). »

CADE.

Voyez. Il remue la tête, comme s'il nous disait : Je vous le revaudrai. Je veux voir si elle sera plus ferme sur un pieu. >>

On sait que rien n'est plus naturel pour les hommes féroces d'assaisonner le meurtre avec la plai

santerie.

que

Lord Say défend son innocence avec chaleur et avec courage. Cade répond:

« (5) Je sens que ses paroles me touchent le cœur. Mais j'y mettrai ordre ; il mourra, ne fût-ce que pour avoir si bien plaidé pour sa vie. Emmenez-le. »

Il ordonne en même temps de trancher aussi la tête du gendre de lord Say, et d'attacher les deux têtes au bout de deux piques, afin de les porter en triomphe, et de faire qu'elles se baisent à chaque coin de rue. C'est la gaieté du crime.

Cade ne porte pas loin ses forfaits; il est bientôt

CADE.

Nay, he nods at us; as who should say, I'll be even with you. I'll see if his head will stand steadier on a pole, or no.

(5) I feel remorse in myself with his words: but I'll bridle it; he shall die, an it be but for pleading so well for his life. Away with him!

312 ESSAIS LITTÉRAIRES SUR SHAKSPEARE. abandonné de ses partisans, et tué dans sa fuite, après avoir souffert la longue agonie de la faim.

Après ce tableau, d'une effrayante vérité, nous ne découvrirons plus rien qui mérite de fixer l'attention.

Le duc d'York, trouvant les esprits assez préparés, lève l'étendard de la révolte, et vient, en présence du roi même, plaider en faveur de ses droits. Le meilleur argument, quand il s'agit d'une couronne, ce fut toujours celui du plus fort. Aussi, après une scène étrange et qui n'aboutit qu'à des injures réciproques, le duc a recours à sa plus puissante pièce de conviction. Avec l'aide de Warwick, il gagne la bataille de Saint-Albans, qui décide la querelle.

Le roi s'enfuit à Londres, pour y convoquer le lement, et le duc d'York se hâte de l'y devancer.

par

NOTES.

(A) Dans un combat de nobles, les armes étaient la lance et l'épée ; mais les vilains, les gens du peuple, se battaient avec un bâton noirci, au bout duquel était attaché un sac rempli de sable très pressé.

(B) Ce mot ressemble à une réponse de Bailly. Un des brigands qui l'avaient arrêté, lui disait : « Tu trembles, Bailly; est-ce que tu as peur ?—Non, c'est que j'ai froid. »

DU

ROI HENRI VI.

(THIRD PART OF KING HENRY VI. )

Pour faire une tragédie bien sanglante sur les guerres de la Rose blanche et de la Rose rouge, l'histoire fournissait beaucoup à un chroniqueur dramatique. Mais l'auteur de cette pièce semble avoir pris plaisir à enchérir sur les horreurs qu'il y rencontrait à chaque pas, et à enrichir son sujet d'atrocités nou

velles.

La troisième partie de Henri vi est plus monstrueuse que les deux autres par la multiplicité d'événements qui s'y entassent dans un cercle de quatorze années. Cependant, malgré quatre batailles, et un nombre considérable d'assassinats qui l'approvisionnent de tragique, elle offre moins d'incohérence, dans ses divers incidents, que la première et la seconde partie. L'unité d'action s'y trouve jusqu'à un certain point. Tous les événements tendent au même but, à décider à laquelle des deux branches, celle de Lancastre ou celle d'York, doit demeurer la royauté.

Du reste, l'intérêt dramatique est nul. Tous les personnages sont présentés sous un aspect plus ou moins défavorable; mais aucun n'est digne de fixer sur lui les vœux du spectateur : car la vertu mona

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