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DU

ROI HENRI VI.

(SECOND PART of king Henry VI.)

Cette pièce offre, à peu près, les mêmes défauts que la précédente. C'est un encombrement de matériaux historiques, sans que jamais la main du poëte y mette rien dans un ordre favorable aux effets de la scène.

Au milieu de cette masse informe d'événements qui embrassent l'espace de dix années, ce serait un effort pénible, et sans avantage, que de vouloir conserver même la division des actes. Il nous suffira de jeter un coup d'œil sur l'ensemble.

La pièce commence par la célébration du mariage de Henri vi avec Marguerite d'Anjou.

Toute la cour est en fermentation. Différents partis, celui de Glocester, celui du cardinal de Winchester, celui d'York, soutenu par Warwick, se montrent dans leur germe.

Un apprenti accuse son maître d'avoir dit que la couronne appartenait légitimement au duc d'York. Son maître nie le fait dont il est accusé. Le combat entr'eux est ordonné ; l'apprenti reste vainqueur (A).

Suffolk, qui gouverne sous le nom du roi, trame la perte du duc de Glocester. Pour arriver jusqu'à lui,

il commence par le frapper dans son épouse. On la surprend consultant les devins pour savoir si son mari sera roi. On la condamne à une pénitence publique et au bannissement.

La lâche prudence avec laquelle Glocester souffre patiemment le châtiment infligé à sa femme ne désarme point son superbe ennemi, qui le fait dépouiller du protectorat, l'accuse ensuite de haute trahison, et le fait arrêter, malgré l'attendrissement du roi, qui ne cède qu'à l'influence de Marguerite.

Suffolk fait assassiner Glocester. Le roi dément un instant sa docilité; encouragé par le peuple, qui demande à grands cris la tête du coupable, Henri vi ose bannir l'assassin de son oncle, malgré les prières et le désespoir de Marguerite d'Anjou, dont l'auteur semble avoir dessiné le portrait sur celui de Messaline, de même que Henri vi ne rappelle que trop bien l'imbécille empereur, esclave de ses affranchis.

Au travers des dissentions et des crimes dont j'abrège le récit hideux et monotone, le duc d'York marche toujours à l'accomplissement de ses desseins sur la couronne. Pour sonder les dispositions du peu. ple à la révolte, il a suscité un homme obscur, nommé Cade, qui, à l'aide d'une ressemblance frappante avec un prince mort, dont les droits au trône étaient les mêmes que ceux d'York, réclame le titre de roi d'Angleterre, et fait soulever le comté de Kent.

Ces scènes paraissent être, au moins en partie, de Shakspeare. On y reconnaît ce coup d'oeil d'aigle, cette

T. I.

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observation profonde, qui ont fait de lui un si grand peintre de la nature humaine. Il est difficile d'exprimer avec plus d'énergie ce que produit une révolution entre les mains d'une populace ignorante, lorsque les esclaves de la veille se font les tyrans du jour, et que la lie d'une nation en devient

l'écume.

Je citerai quelques traits caractéristiques. On y remarquera une étonnante conformité avec les affreux tableaux que nous présente notre histoire, en 1793.

On amène un clerc en présence de Cade.

SMITH.

() Voici le clerc de Chatam. Il sait écrire et lire, et dresser un compte.

Quelle horreur !

CADE.

SMITH.

Nous l'avons pris, faisant des exemples pour les enfants.

C'est un scélérat.

CADE.

(1) A. 4. S. 2.

SMITH.

The clerk of Chatham: he can writ and read, and cast accompt.

O monstrous !

CADE.

SMITH.

We took him setting of boys' copies.

SMITH.

Il a dans sa poche un livre écrit en lettres rouges.

CADE.

Oh! alors, c'est un sorcier.

DICK.

Il sait encore faire des contrats, et écrire par viation.

CADE.

abré

J'en suis fâché pour lui. C'est un homme qui a bonne façon, sur mon honneur; et, si je ne le trouve pas coupable, il ne mourra pas.- Approche ici, coquin, il faut que je t'examine. Comment te nommes-tu?

Emmanuel.

LE CLERC.

CADE.

Here's a villain !

SMITH.

H'as a book in his pocket, with red letters in't.

Nay, then he is a conjurer.

CADE.

DICK.

Nay, he can make obligations, and write court-hand.

CADE.

I am sorry for't: the man is a proper man, on mine honour;

unless I find him guilty, he shall not die.

I must examine thee: what his thy name?

come hither, sirrah;

Emmanuel.

CLERK.

DICK.

C'est le nom que tous ces nobles ont coutume d'écrire en tête de leurs lettres. Votre affaire va mal.

CADE.

Laisse-moi l'interroger seul.— As-tu habitude d'écrire ton nom? Ou as-tu une marque pour désigner ta signature, comme il convient à un honnête homme qui y va tout uniment?

LE CLERC.

Monsieur, j'ai été, Dieu merci, assez bien élevé savoir écrire mon nom.

pour

TOUS.

Il a avoué. Emmenez-le ; c'est un scélérat et un traître.

CADE.

Emmenez-le ; j'ordonne qu'on le pende avec sa plume

et son cornet au cou. »

DICK.

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go

They use to write it on the top of letters; 'Twill hard with you.

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CADE.

Let me alone: Dost thou use to write thy name? or hast thou a mark to thyself, like an honest plain-dealing man ?

CLERK.

Sir, I thank God, I have been so well brought up, that I can write my name.

ALL.

He has confess'd: away with him; he's a villain and a traitor

CADE.

Away with him, I say; hang him with his pen and inkhorn

about his neck.

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