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(KING HENRI V.)

Nous entrons dans une succession de pièces où nous ne retrouvons le génie de Shakspeare qu'à de longs intervalles. Ce ne sont guère que des chroniques dialoguées. Point de dessin dramatique; absence totale d'intérêt, quelquefois même de vérité historique, sur-tout quand l'amour propre anglais se trouve compromis avec la vanité française.

Henri v, et les trois parties de Henri vi, n'ayant guère de commun avec des ouvrages de théâtre, que le dialogue et la division par actes et par scènes, nous glisserons sur l'analyse que nous en devons faire, avec le plus de rapidité qu'il nous sera possible. Il semble trop aisé de composer de pareils drames;

il ne s'agit que de prendre les personnages donnés

par l'histoire, et de les faire converser longuement sur les situations les plus connues de leur existence historique. Du reste, aucune invention, aucune préparation. On n'a point à établir des contrastes habiles entre les caractères des différents personnages, entre les effets que le concours des divers incidents doit produire. Il n'est besoin ni de former un noeud ni de chercher un dénouement. On ne se propose pas de faire dominer sur tout l'ouvrage une grande idée, une grande impression morale. Point d'unité dans l'ensemble, point de variété dans les détails. Car la va

riété ne consiste pas tant dans le nombre des objets que dans l'art avec lequel ils sont présentés sous divers points de vue; et rien ne produit plus l'effet de l'uniformité que la confusion perpétuelle.

ACTE PREMIER.

SCÈNE PREMIÈRE.

Chaque acte est précédé d'un choeur, débité par un ou par plusieurs personnages dont la qualité n'est point expliquée ce choeur sert à l'auteur pour raconter les événements de l'entr'acte; c'est l'enfance de l'art.

En outre, il adresse continuellement au parterre des compliments pour capter sa bienveillance, et pour excuser l'imperfection de la mise en scène, et l'impuissance où se trouvent les acteurs de représenter dignement sur quelques planches de bois les événements et les batailles qui décidaient du sort de deux empires.

Comme ce choeur est entièrement parasite dans l'action, il nous suffira d'en avoir parlé une fois.

Londres. Palais du roi.

L'archevêque de Cantorbery et l'évêque d'Ély admirent le changement qui s'est opéré dans Henri v, depuis qu'il est monté sur le trône. Pour parer le coup qu'on veut leur porter en sollicitant un bill contre leurs intérêts, ils forment la résolution d'exci

ter le roi à la conquête de la France, et d'occuper ainsi son attention par une guerre étrangère.

SCÈNE SECONDE.

La salle d'audience.

Un ambassadeur français demande à être introduit pour rendre réponse à Henri, qui a fait valoir des droits sur quelques duchés de France. Avant que de l'admettre en sa présence, Henri demande à l'archevêque de Cantorbery s'il a un droit légitime sur le trône des Français. L'archevêque entre dans une longue discussion mortellement ennuyeuse, qu'il conclut, en donnant raison au monarque qui le

consulte.

On fait venir l'ambassadeur, dont la mission est une des plus impertinentes qui se puissent imaginer. Il est chargé par le dauphin de remettre au roi d'Angleterre un baril de balles de paume. Le roi renvoie l'ambassadeur, en faisant dire au dauphin qu'il ajustera ses raquettes, de façon à frapper la couronne du roi de France. Les formes de la diplomatie ont un peu changé depuis ce temps-là.

ACTE SECOND.

SCÈNE PREMIÈRE.

East-cheap.

Pistol est marié avec l'hôtesse de la Tête de Cochon. Il se querelle avec Nym, son ancien rival.

L'hôtesse accourt les avertir que Falstaff se meurt, et les invite à l'aller voir.

SCÈNE SECONDE.

Southampton. Chambre du conseil.

Trois seigneurs anglais, Scroop, Grey, et Cambridge, grand-père de ce duc d'York, qui depuis usurpa, ou, comme il le prétendait, ressaisit la couronne d'Angleterre sous le nom d'Édouard Iv, ont conspiré contre le roi, dont ils possédaient la confiance. Le roi a été instruit de leurs complots. Pour les confondre, il loue leur fidélité, leur zèle ; et, sous prétexte de leur donner à chacun une commission, leur met entre les mains les preuves de leur complot. Cette conduite ne serait pas sans éclat théâtral, s'il ne les envoyait à la mort au même instant. C'est la clémence d'un souverain qui intéresse pour lui si Auguste envoyait Cinna au supplice, la scène où il le confond perdrait tout son effet, et ne serait pas supportable.

SCÈNE TROISIÈME.

East-cheap.

:

L'hôtesse raconte plaisamment la mort de Falstaff. Triste emploi de la gaieté ! Pistol part à la suite de l'armée anglaise qui va conquérir la France.

SCÈNE QUATRIÈME.

France. Palais du roi.

Le conseil délibère sur les moyens de repousser

l'invasion des Anglais. Un ambassadeur de Henri v, Exeter, vient sommer Charles vi de lui remettre sa couronne. Le bon Charles demande jusqu'au lendemain pour délibérer sur un objet de cette impor

tance.

ACTE TROISIÈME.

SCÈNE PREMIÈRE.

Camp anglais, devant Harfleur.

Le roi d'Angleterre excite ses soldats à monter à l'assaut.

SCÈNE SECONDE.

Le même camp.

Entretiens de chefs et de soldats, ridicules, ou par leur poltronnerie et leurs fanfaronnades, ou par leur manière bizarre de prononcer l'anglais. Parmi eux, nous distinguerons le Gallois Fluellen, dont le caractère, assez original, est de s'inquiéter toujours si tout ce qu'il voit est conforme à la discipline, aux bonnes règles d'attaque ou de défense. C'est le classique des camps, et il est quelquefois amusant par son flegme et par son pédantisme militaire.

SCÈNE TROISIÈME.

Devant les portes d'Harfleur.

Henri somme le gouverneur d'Harfleur de se rendre, s'il ne veut voir la place livrée à toutes lés horreurs d'un assaut; le gouverneur se soumet.

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