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De son côté, Faulconbridge excite Jean à prendre

les armes.

SCÈNE SECONDE.

Le camp français.

Les seigneurs anglais viennent se joindre aux troupes de Louis.

Pandolfe, qui avait excité Louis à la conquête de l'Angleterre, essaie de l'y faire renoncer, et de borner sa victoire, en déclarant que le Saint-Siége prend Jean sous sa protection. Mais Louis répond au légat de Rome l'apostolique, comme Nicomède à l'ambassadeur de Rome la conquérante.

Faulconbridge se présente pour savoir le résultat de la démarche de Pandolfe, et menace ridiculement Louis.

SCÈNE TROISIÈME.

Un champ de bataille.

Les Français commencent à plier; Jean, saisi d'une fièvre brûlante, se retire de la mêlée.

SCÈNE QUATRIÈME.

Un seigneur français, le comte de Melun, blessé à mort, avoue aux transfuges que Louis, s'il réussit, a dessein de les faire périr, pour distribuer leurs terres aux courtisans français. Cet aveu les décide à se remettre sous l'autorité du roi Jean.

Shakspeare a emprunté cet incident à un ridicule

bruit populaire qui courut alors, et qui n'avait pour fondement que la préférence accordée imprudemment par Louis à ses compatriotes sur les peuples de l'Angleterre, qu'il venait conquérir et ranger à son

obéissance.

SCÈNE CINQUIÈME.

Louis reçoit des nouvelles désastreuses.

SCÈNE SIXIÈME.

Hubert apprend à Faulconbridge que le roi est

mourant.

SCÈNE SEPTIÈME.

L'abbaye de Swinstead.

Jean meurt sur le théâtre, de l'effet du poison que lui a donné un moine. On proclame Henri 111 son fils. Cette pièce paraît avoir été composée en 1596. Shakspeare semble avoir emprunté beaucoup d'idées à une pièce de Rowley sur le même sujet, qui avait précédé la sienne de cinq ans.

On vante beaucoup le caractère du soldat Faulconbridge. Nous avouons que nous n'en avons pas senti le mérite avec autant d'enthousiasme que plusieurs commentateurs, et même des littérateurs du premier ordre. Nous avons cité ce qui nous a paru le plus piquant dans son rôle, assez inutile à l'action, si l'on peut dire qu'il y ait une action dans cette pièce.

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NOTES.

(A) Le prince Arthur avait 25 ans lorsque son oncle le fit périr. Shakspeare ne lui a donné que douze ans, pour rendre sa position plus tragique.

(B) On a peine à concevoir, en lisant les beaux passages que nous citons, et qui sont inspirés par une émotion si vraie et si communicative, comment Shakspeare a pu, dans la même scène, s'abandonner aux subtilités les plus extravagantes et les plus puériles, jusqu'à faire dire au jeune enfant, lorsque Hubert parle de réchauffer le fer: « Cela ne servirait qu'à le faire rougir et s'enflammer de honte de vos procédés ».

You will but make it blush,

And glow with shame of your proceedings.

On ne peut s'empêcher de se rappeler les vers de Théophile, dans la tragédie de Pyrame et Thisbé :

Le voilà ce poignard, qui du sang de son maître

S'est souillé lâchement : il en rougit le traître.

Encore, dans Théophile, ce n'est pas un enfant de douze ans qui parle.

(KING RICHARD 11.)

Cette pièce se présente par la date des faits comme la seconde des pièces historiques. Plus raisonnable dans son ensemble que le roi Jean, elle n'offre pas une scène aussi théâtrale que celle d'Arthur et d'Hubert. Mais l'action en est une et bien suivie. On y voit l'usurpation de Henri iv, dès son principe jusqu'à son plein achèvement, et il est difficile qu'à défaut d'autre intérêt la curiosité du moins ne soit pas excitée, quand on lui montre un événement si fécond en sanglantes conséquences, et que nous voyons sortir de terre les tiges qui firent éclore la Rose blanche et la Rose rouge.

ACTE PREMIER.

SCÈNE PREMIÈRE.

Le roi Richard II, au milieu de sa cour, prend place pour entendre son cousin Henri Bolingbroke, duc d'Héreford, fils du duc de Lancastre, soutenir le défi qu'il a adressé au duc de Norfolk, Thomas Mowbray, en l'accusant à la fois de concussion, et de complicité avec les assassins du duc de Glocester.

Après de longues harangues des deux adversaires, et de faibles et inutiles efforts du roi pour les réconcilier, Richard leur accorde le combat judiciaire.

ESSAIS LITTÉRAIRES SUR SHAKSPEARE. 203

SCÈNE SECONDE.

Palais du duc de Lancastre.

La veuve du duc de Glocester reproche au vieux duc de Lancastre, Gaunt, de laisser impunie la mort d'un frère, et veut l'exciter à la vengeance. Mais Gaunt, qui sait que l'auteur du meurtre est le parricide Richard, remet au ciel le châtiment d'un roi. La duchesse fait des voeux pour que du moins Norfolk, le complice de cet attentat, succombe sous la lance

de Henri.

SCÈNE TROISIÈME.

Gosford-Green, près de Coventry; lice préparée, avec un trône.

Après les défis et les démentis d'usage dans le jugement de Dieu, les deux adversaires sont près d'en venir aux mains, lorsque Richard les fait séparer, et bannit Henri pour dix ans, Norfolk pour toujours. Avant qu'ils partent pour leur exil, le roi leur fait jurer de ne se point révolter contre lui, et de ne se réconcilier jamais; clause qui fait assez comprendre que le motif de leur bannissement est la crainte qu'ils inspiraient depuis long-temps au roi, charmé d'avoir dans cette occasion un prétexte pour les éloigner de son royaume.

Cependant Richard, feignant d'être sensible à la douleur du vieux duc de Lancastre, réduit l'exil de Henri à six ans. Cette circonstance amène de belles réflexions.

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