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PRÉFACE.

La plus grande partie des pièces qui composent ces deux volumes sont connues, ou du moins elles ont été imprimées ; quelques-unes seulement sont inédites. Le reste a été publié dans le Moniteur, dans les recueils officiels, dans les mémoires et les histoires de l'Empereur qui ont paru depuis vingt-cinq ans.

Ces documents étaient dispersés. On a cru qu'il pouvait être intéressant de les réunir, de les classer par ordre de dates, et surtout par ordre de faits, de manière à former une histoire de l'Empereur écrite par l'Empereur luimême.

Le peu qu'on s'est permis d'ajouter consiste en notes et éclaircissements qu'on a crus indispensables.

Ce travail, tel est du moins le but qu'on s'est proposé, formera le complément nécessaire de tous les mémoires, de tous les ouvrages publiés jusqu'à ce jour sur l'Empereur. Les historiens ont substitué leurs récits aux documents originaux; on ne donne ici que les documents originaux destinés soit à confirmer ces récits, soit à les contredire s'il y a lieu.

Chacun a apprécié à son point de vue le caractère et la politique de l'Empereur, chacun a interprété à sa manière les événements qui ont marqué son règne, et les a racontés suivant ses impressions; chacun a donné son opinion.

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Peut-être n'est-il pas sans intérêt de connaître aussi celle de l'Empereur, de savoir par lui-même quelles ont été ses impressions, de le laisser parler enfin au milieu de tant de récits et de jugements si divers.

C'est ce qu'il a été assez difficile de faire jusqu'à ce jour, faute de documents présentés avec ensemble et fournissant par là des éléments d'appréciation suffisants.

En même temps qu'on lira les ouvrages de nos historiens, on aura sous les yeux, et pour chaque fait, le témoignage même de l'Empereur. On pourra suivre pas à pas et comparer. C'est dans cette vue qu'ont été disposés ces documents, d'après l'ordre des histoires, pour rendre la comparaison facile en ce qui touche les événements politiques et militaires, ou les faits qui se rapportent à l'administration civile et au gouvernement.

On a dit des Commentaires de César qu'ils étaient le manuel de l'homme de guerre. Ces pièces, dans leur ensemble, peuvent être considérées comme le manuel de l'homme d'État, du capitaine, de l'administrateur, du chef de gouvernement. La pensée de l'Empereur a tout compris, tout embrassé, tout deviné; elle s'est appliquée à tout; aussi étonnant par le langage dont il a su la revêtir que par l'étendue et la fécondité de ses conceptions; écrivant comme Homère, en un mot, après avoir agi comme Alexandre.

Ce travail n'exigeait aucune des qualités du littérateur ou de l'historien ; il n'exigeait qu'un peu d'ordre et de méthode. C'est à cela que peut se rapporter le seul éloge · auquel on ait dû aspirer. Cet éloge, on sera satisfait si l'on se trouve l'avoir mérité.

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DEPUIS LE 26 MARS 1796 JUSQU'AU TRAITÉ DE CAMPOFORMIO, LE 17 OCTOBRE 1797.

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Ordres, proclamations, rapports, correspondance.

<< La campagne d'Italie, dit M. de Las Cases dans son Mémorial, << montre tout ce que le génie et les conceptions militaires peuvent en« fanter de plus brillant et de plus positif. Les vues diplomatiques, les « talents administratifs, les mesures législatives y sont constamment en harmonie avec les prodiges de la guerre. Ce qui frappe encore et complète le tableau, c'est l'ascendant subit et irrésistible du jeune géné«ral. Dès qu'il se montre à l'armée d'Italie, on voit aussitôt l'homme << fait pour commander aux autres; il remplit dès cet instant la grande a scène du monde ; il occupe toute l'Europe; c'est un météore qui en<vahit le firmament. Il concentre dès lors tous les regards, toutes les a pensées. A compter de cet instant, toutes les gazettes, tous les ou« vrages, tous les monuments, sont toujours lui. On rencontre son nom a à toutes les pages, à toutes les lignes, dans toutes les bouches, partout. « A l'armée, l'anarchie de l'égalité, la jalousie républicaine, tout disparaît devant lui il n'est pas jusqu'à la ridicule souveraineté du << Directoire qui ne semble aussitôt suspendue. Le Directoire ne de

T. I.

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mande pas de comptes au général en chef de l'armée d'Italie; il les << attend: il ne lui prescrit point de plan, ne lui ordonne point de sys<< tème; mais il reçoit de lui des relations de victoires, des conclusions d'armistices, des renversements d'États anciens, des créations d'États "nouveaux, etc. »>

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Après avoir vaincu les sections au 13 vendémiaire, le général Bonaparte avait été nommé général de l'armée de l'Intérieur. «< Mais, a-t-il « dit dans ses Mémoires, un jeune général de vingt-cinq ans ne pouvait << rester plus longtemps dans cette situation. »> Depuis 93, la Convention avait envoyé une armée sur les frontières de l'Italie pour combattre le roi de Piémont, qui s'était déclaré contre la France. Mais ce n'était qu'une guerre défensive; on n'avait pas le projet de s'avancer en Italie; on ne voulait que fermer le passage aux Piémontais, et les empêcher de pénétrer dans les provinces du Midi. Tout consistait en escarmouches. Aussi faisait-on peu d'attention à cette guerre obscure et sans éclat; tous les regards étaient tournés sur le Rhin, où se décidaient les destinées de la France et de la révolution. Plusieurs généraux, aussi inconnus les uns que les autres, s'étaient succédé à l'armée d'Italie sans qu'on s'en fût aperçu. Schérer était le seul dont le nom fût sorti un instant. Il avait gagné la bataille de Loano; mais on l'accusait de n'avoir pas su profiter de son avantage. Le Directoire cependant songeait à peine à l'armée d'Italie; ce n'était pas de ce côté qu'on attendait les grands résultats. Le général Bonaparte fit voir qu'on se trompait. La Prusse s'était retirée de la coalition. On n'avait plus devant soi que les armées de l'Autriche sur le continent. Le général Bonaparte-prouva que le seul moyen de la frapper au cœur, c'était de l'attaquer dans ses possessions d'Italie. Ce projet était trop simple pour être admis sans difficulté. Toutefois on finit par l'accueillir, et Bonaparte fut nommé général de l'armée d'Italie. Il fut remplacé à Paris dans le commandement de l'armée de l'intérieur par le général Hatry, qui n'avait pas moins de soixante ans, et à qui cet emploi convenait mieux en raison de son

âge.

Ia campagne d'Italie se divise elle-même en plusieurs campagnes. On croit devoir les indiquer pour l'intelligence des faits.

Première campagne.

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Un mois depuis le 26 mars 1796 jusqu'au 28 avril suivant. Destruction de l'armée piémontaise et de l'armée autrichienne, commandées par Colli et Beaulieu.

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