Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

-Et la Convention, accordant tout ce que demandent Robespierre et Couthon, rapporte les amendements consentis, et repousse tous les nouveaux amendements proposés.

C'est donc la Convention qui fait bien librement et volontairement cette fameuse loi; et ce sont les Comités qui vont l'appliquer et l'exécuter en l'absence de Robespierre. Cependant, le 9 thermidor, on osera lui faire, à la tribune, un crime de cette loi, comme si ce n'était pas en faire un crime à la Convention et aux Comités ou les áccuser en face de la plus odieuse lâcheté ! Mais on peut, nous le croyons, reprocher à Robespierre de n'avoir pas demandé formellement, pour le Comité de Salut public, le pouvoir d'accuser les Députés sans autorisation, de n'avoir pas alors expliqué 'nettement ses intentions, et de n'avoir pas fait retirer ou modifier la loi, quand il a vu son but manqué.

S3.-Effroi des Députés menacés.*

Les succès et les menaces de Robespierre contre Tallien et les intrigants répandent la terreur parmi les Députés opposants; et bientôt ceux-ci rédigent eux-mêmes et font circuler de fausses listes de proscription pour inquiéter tout le monde; et l'on parle de 12 proscrits, puis de 18; on nomme Tallien, Bourdon, etc., beaucoup d'autres qui ne sont pas réellement menacés ; et l'effroi devient tel qu'environ 60 Députés n'osent plus coucher chez eux. Ce sont 60 ennemis !

S 4. Opposition déclarée dans le Comité.

C'est alors cependant que Robespierre propose au Comité de demander l'accusation des intrigants, des corrompus, des concussionnaires, des voleurs, notamment de Tallien, Bourdon, Lecointre, Legendre, Fouché, Fréron, Barras, et quelques autres mais Billaud-Varennes, Collot-d'Herbois, Barrère et le Comité de Sûreté générale, refusent d'y consen tir; et nous avons vu (p. 37) qu'ils se déterminent soit par esprit ultrà-révolutionnaire, soit par hostilité contre Robes

pierre. Mais chacun sent combien sont graves la demande et le refus: c'est une rupture ouverte ; c'est la guerre ; et les refusants ne vont pas manquer de tout divulguer et de se liguer avec les Tallien et consorts!-Nous allons voir un acte formel d'hostilité contre Robespierre.

$5.-Robespierre indirectement attaqué.

La police du Comité de Sûreté générale découvre la Secte de la Mère de Dieu, qui fait de Robespierre un Prophète. -Aussitôt Amar, Vadier, Vouland, Jagot, saisissent cette occasion de se venger de lui en le ridiculisant indirectement et perfidement. Ils engagent un de leurs agents (Sénart) à se faire initier dans la Secte pour la trahir et faire introduire la force armée au milieu d'une assemblée des élus et pendant une cérémonie. -Aidée par cette trahison, la Police saisit presque tous les sectaires, notamment la mère de Dieu et Don Gerle; elle saisit aussi le certificat de civisme donné par Robespierre à celui-ci, et même une lettre trouvée, dit-on, dans le lit de la mère de Dieu, écrite par elle à Robespierre son fils chéri et son premier Prophète. On devine quel parti des ennemis perfides peuvent tirer de ces circonstances pour jeter du ridicule sur Robespierre. - Robespierre s'oppose en vain aux poursuites; la discussion devient vive et violente; Billaud, Collot et les autres, persistent sans donner leur véritable motif; ils en viennent même jusqu'aux injures; et Robespierre se retire en pleurant de rage (dit M. Thiers), ou plutôt indigné seulement et irrité de l'hostilité et de la perfidie de ses collègues : c'est évidemment la guerre commencée.

Barrère, voulant se venger de Robespierre, rédige secrè tement le rapport, qui doit être fait par Vouland, et épuise toutes les ressources de son esprit pour rendre la Secte aussi atroce que ridicule, et surtout pour atteindre indirectement et adroitement Robespierre; et la Convention, à qui ce rapport montre une conspiration, envoie les chefs devant le Tri

-Et la Convention, accordant tout ce que demandent Robespierre et Couthon, rapporte les amendements consentis, et repousse tous les nouveaux amendements proposés.

C'est donc la Convention qui fait bien librement et volontairement cette fameuse loi; et ce sont les Comités qui vont l'appliquer et l'exécuter en l'absence de Robespierre. Cependant, le 9 thermidor, on osera lui faire, à la tribune, un crime de cette loi, comme si ce n'était pas en faire un crime à la Convention et aux Comités ou les accuser en face de la plus odieuse lâcheté ! Mais on peut, nous le croyons, reprocher à Robespierre de n'avoir pas demandé formellement, pour le Comité de Salut public, le pouvoir d'accuser les Députés sans autorisation, de n'avoir pas alors expliqué 'nettement ses intentions, et de n'avoir pas fait retirer ou modifier la loi, quand il a vu son but manqué.

[ocr errors]

3.- Effroi des Députés menacés.

Les succès et les menaces de Robespierre contre Tallien et les intrigants répandent la terreur parmi les Députés opposants; et bientôt ceux-ci rédigent eux-mêmes et font circuler de fausses listes de proscription pour inquiéter tout le monde; et l'on parle de 12 proscrits, puis de 18; on nomme Tallien, Bourdon, etc., beaucoup d'autres qui ne sont pas réellement menacés ; et l'effroi devient tel qu'environ 60 Députés n'osent plus coucher chez eux. Ce sont 60 ennemis !

S 4. Opposition déclarée dans le Comité.

C'est alors cependant que Robespierre propose au Comité de demander l'accusation des intrigants, des corrompus, des concussionnaires, des voleurs, notamment de Tallien, Bourdon, Lecointre, Legendre, Fouché, Fréron, Barras, et quelques autres mais Billaud-Varennes, Collot-d'Herbois, Barrère et le Comité de Sûreté générale, refusent d'y consen tir; et nous avons vu (p. 37) qu'ils se déterminent soit par esprit ultrà-révolutionnaire, soit par hostilité contre Robes

pierre. Mais chacun sent combien sont graves la demande et le refus: c'est une rupture ouverte ; c'est la guerre ; et les refusants ne vont pas manquer de tout divulguer et de se liguer avec les Tallien et consorts!-Nous allons voir un acte formel d'hostilité contre Robespierre.

$5.-Robespierre indirectement attaqué.

-

La police du Comité de Sûreté générale découvre la Secte de la Mère de Dieu, qui fait de Robespierre un Prophète. -Aussitôt Amar, Vadier, Vouland, Jagot, saisissent cette occasion de se venger de lui en le ridiculisant indirectement et perfidement. Ils engagent un de leurs agents (Sénart) à se faire initier dans la Secte pour la trahir et faire introduire la force armée au milieu d'une assemblée des élus et pendant une cérémonie.-Aidée par cette trahison, la Police saisit presque tous les sectaires, notamment la mère de Dieu et Don Gerle; elle saisit aussi le certificat de civisme donné par Robespierre à celui-ci, et même une lettre trouvée, dit-on, dans le lit de la mère de Dieu, écrite par elle à Robespierre son fils chéri et son premier Prophète. On devine quel parti des ennemis perfides peuvent tirer de ces circonstances pour jeter du ridicule sur Robespierre. - Robespierre s'oppose en vain aux poursuites; la discussion devient vive et violente; Billaud, Collot et les autres, persistent sans donner leur véritable motif; ils en viennent même jusqu'aux injures; et Robespierre se retire en pleurant de rage (dit M. Thiers), ou plutôt indigné seulement et irrité de l'hostilité et de la perfidie de ses collègues : c'est évidemment la guerre commencée.

Barrère, voulant se venger de Robespierre, rédige secrè tement le rapport, qui doit être fait par Vouland, et épuise toutes les ressources de son esprit pour rendre la Secte aussi atroce que ridicule, et surtout pour atteindre indirectement et adroitement Robespierre; et la Convention, à qui ce rapport montre une conspiration, envoie les chefs devant le Tri

[ocr errors]

bunal révolutionnaire. Ce rapport, cette accusation, sont encore manifestement un acte de guerre contre Robespierre.

S 6.- Que devrait faire Robespierre?

Nous ne savons si Robespierre a pris assez de précautions pour ne pas blesser l'amour-propre de ses collègues du Comité de Salut public et du Comité de Sûreté générale... Peutêtre aussi va-t-il trop vite et manque-t-il à sa prudence habituelle, quand il veut poursuivre les Députés prévaricateurs, ou du moins quand il ne se borne pas à quelques-uns des plus coupables, en ayant bien soin de rassurer tous les autres; car il faudrait frapper un trop grand nombre si l'on voulait frapper tous ceux qui le méritent, et l'on s'exposerait alors à succomber sous les efforts de coupables trop nombreux, qui ne veulent pas plus se laisser punir que s'ils étaient innocents.

Pour mieux prouver sa prudence habituelle et son humanité, nous reviendrons sur un ancien fait important. - Nous avons vu (t. 3, p 445) que Robespierre s'opposa à l'accu sation des 73 Girondins signataires de la protestation contre le 31 mai, tous arrêtés en vertu d'un premier décret. Voici comment il combattit, le 3 octobre, la proposition de les envoyer tous devant le Tribunal révolutionnaire et à l'échafaud, proposition faite par quelques Montagnards, appuyée par Thuriot et Amar, et encouragée par les Comités.

[ocr errors]

La Convention ne doit pas chercher à multiplier les coupables; c'est aux Chefs de la Faction qu'elle doit s'attacher: la punition des Chefs épouvantera les traîtres et sauvera la Patrie. La plupart de ces grands criminels sont compris dans le décret d'accusation : s'il en est d'autres parmi ceux que vous avez mis en état d'arrestation, le Comité de Sûreté générale vous en présentera la liste, et vous serez toujours libres de les frapper. Mais, citoyens, faites attention que parmi les hommes que vous avez vus traîner le char des ambitieux que vous avez démasqués, il en est beaucoup d'égarés; sachez........ (Ici quelques murmures partis du sommet de la Montagne interrompent Robespierre, qui s'écrie:) « Je dis mon opinion en présence du Peuple, et je le prends pour juge de mes intentions. Sachez, citoyens, que vous ne serez véritablement défendus que par ceux qui auront le

« ZurückWeiter »