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<< chal; mais il faut que je vous le dise; j'avais tort.

«-Sire!... » L'empereur en parlant au maréchal éprouvait une émotion inaccoutumée; il s'approcha de lui, lui serra la main de la manière la plus affectueuse, et n'ajouta que ce seul mot : « Partez. » Cependant les trois commissaires de l'empe

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c'est-à-dire les maréchaux Macdonald et Ney, et le duc de Vicence, avaient fait prévenir Marmont qu'ils iraient dîner chez lui, en passant par Essonne, et qu'ils l'instruiraient de tout ce qui se serait passé à Fontainebleau.

Arrivés à Essonne, les trois commissaires impériaux firent connaître au duc de Raguse l'objet de leur mission, et ils l'invitèrent à aller trouver l'empereur, ce qui mit le maréchal dans la nécessité de leur faire connaître sa position. Il était d'ailleurs indispensable qu'il se rendît au quartiergénéral du prince de Schwarzenberg afin de faire obtenir des passe-ports aux deux maréchaux et au duc de Vicence pour qu'ils pussent aller à Paris. Les négociations que Marmont avait entamées et presque conclues avec le prince de Schwarzenberg étaient devenues nulles, par suite de la mission à laquelle il se trouvait associé, et il fallait qu'il allât le dire lui-même au chef de l'armée autrichienne.

Les trois maréchaux et le duc de Vicence en quittant Essonne se rendirent à Petit-Bourg, où était le quartier-général du prince de Schwarzenberg; celui-ci rendit à Marmont la parole qu'il en avait reçue. J'ai su, dans le temps, non par Marmont, mais par le prince lui-même, toute l'estime qu'il avait conçue pour le duc de Raguse, quand il le vit manifester le désir de s'unir à ses camarades. Il trouva cela tout naturel ; je crois même me rappeler, sans toutefois oser l'assurer, que le prince de Schwarzenberg retint à souper Marmont, Ney, Macdonald et Caulaincourt, en attendant la réponse de l'empereur Alexandre. Ce fut en sortant de table qu'ils se rendirent à Paris chez l'empereur Alexandre.

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CHAPTRE VI.

Mes premières occupations à la direction générale des postes. Ma nomination confirmée par le gouverne

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ment provisoire. Lettres arriérées et avis au public. - Recette inattendue de 300 mille francs.

-

- Exprès expédié dans la nuit. Je suis appelé chez M. de Talleyrand. —Arrivée des commissaires de Napoléon.-Craintes de quelques personnes. Mes efforts pour les rassurer, Paroles de M. de Talleyrand aux maréchaux. Louis XVIII principe. Sortie des maréchaux de chez Alexandre. Scène vive et allocution de Macdo

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de Marmont.

ses paroles. provisoire.

Sa présence à Versailles et l'influence de Nouvelles inquiétudes du gouvernement Retour de Marmont.- La cocarde blanche

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On a vu comment, le trente et un mars, l'empereur Alexandre me demanda de me charger de

la direction générale des Postes, et comment je réorganisai le service dans la nuit. Ce ne fut que le trois avril que je reçus ma nomination du gouvernement provisoire, et je n'ignore pas que quelques personnes m'ont fait un reproche d'avoir, pendant deux jours, exercé des fonctions que je ne tenais que d'un souverain étranger. J'avoue que dans le moment je n'en fis pas même la réflexion, et, en vérité, que fallait-il donc faire? fallait-il laisser la France sans nouvelles de Paris, au moment d'une crise, et lorsque l'agitation qui régnait sur tous les points de l'empire devait interpréter le silence de la capitale comme l'effet d'une immense calamité? Bien loin de m'excuser de ce que j'ai cru devoir faire, je déclare positivement qu'en de pareilles circonstances j'agirais encore de même.

A dater de mon entrée aux postes le service continua sans interruption avec autant de régularité que par le passé. Je consacrai tout mon temps à me mettre au courant de la situation dans laquelle se trouvait ma nouvelle administration, sauf le temps que je passais chez M. de Talleyrand. Je ne songeai pas au premier moment à remédier à quelques abus et à établir des améliorations dont je me proposais de m'occuper dans un temps plus calme et plus opportun; mais dès que je fus infor

mé qu'un grand nombre de lettres interceptées avaient été mises au rebut, j'envoyai le quatre avril au Moniteur, l'avis suivant qui y fut inséré le lendemain :

« Le public est prévenu, que l'immense quan« tité de lettres retenues depuis plus de trois ans « dans le dépôt des rebuts de l'administration des << postes, tant celles venant d'Angleterre et des au« tres pays étrangers, que celles destinées pour ces « pays, vont être expédiées à leur adresse. «Paris le 4 avril 1814.

« Le directeur général des postes.

« BOURRIENNE. »

Cet avis procura à l'administration des postes une recette de près de trois cent mille francs; c'est dire assez quelle énorme quantité de lettres avaient été interceptées, et ce système d'étouffement, appliqué aux communications intimes et confidentielles, n'est pas un des traits le moins caractéristiques du gouvernement impérial, durant les trois dernières années de son existence.

Quoi qu'il en soit, dans la nuit qui suivit la publication de l'avis que l'on vient de lire, je fus par un exprès du gouvernement provi

réveillé

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