Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

cavalerie, tels furent, selon les relations officielles du prince Schwartzenberg, les résultats de cette journée désastreuse pour les armes françaises, et qu'on doit considérer comme une suite du malheureux combat de Bar-sur-Aube. Toutefois l'arrière-garde tint ferme au village de Saint-Parre; l'armée ralliée, mais découragée et abattue, fila pendant la nuit à travers la ville de Troyes, prenant la route de Nogent-sur-Seine.

L'arrière-garde seule prit position derrière un bras de la Seine, à la Vacherie, résolue de tenir; de sacrifier, au besoin, un faubourg de Troyes pour arrêter l'ennemi, et pour laisser aux colonnes en retraite le temps de s'éloigner.

Les troupes alliées, harrassées de fatigue, ne purent former leurs colonnes d'attaque avant huit heures du matin, le lendemain 4 mars. Dès qu'elles furent en mouvement, le général comte Wittgenstein commença les approches de Troyes, dans l'intention de s'en emparer de vive force; mais l'arrière-garde, postée à la Vacherie, lui opposa un feu meurtrier de mousqueterie et de mitraille.

Toutefois les colonnes d'attaque se déployèrent dans le plus grand ordre, pendant que l'artillerie russe faisoit taire le feu des

Français. Le comte Wittgenstein ayant sommé la ville de se rendre, le commandant de l'arrière-garde envoya un parlementaire chargé de porter la promesse verbale, mais positive, d'évacuer dans huit heures. Les généraux alliés refusèrent un si long délai, et le feu de l'artillerie redoubla.

Bientôt un second parlementaire vint promettre que l'évacuation seroit complétée en une demi-heure. Ce délai expiré, les alliés pénètrent dans la ville; mais ils trouvent tous les passages, toutes les issues barricadées. La marche des troupes se trouvant retardée par cet incident, le généralissime prince Schwartzenberg rallie toute sa cavalerie légère; et, après lui avoir fait tourner les murs de Troyes, il la met à la poursuite des colonnes en retraite.

duits

Les cosaques et les hussards bavarois, conpar le prince en personne, rencontrent l'arrière-garde française dans la plaine de Malmaison, couvrant la route de Trainel et de Nogent; ils font contre elle plusieurs charges qui précipitent sa marche. Avant l'entrée de la nuit, les hauteurs de Legrez sont au pouvoir de l'ennemi. Cependant, l'obscurité augmentée par un épais brouillard, arrête la

poursuite, et les Français font halte au-delà de Legrez, mais sans approvisionnemens, sans subsistances, et dans un dénûment déplorable.

Dans cette poursuite rapide, la cavalerie légère leur avoit fait quelques prisonniers; mais rien n'avoit été négligé par les maréchaux, pour assurer la retraite et pour en adoucir l'amertume: aussi le soldat n'imputoit qu'à Napoléon sa défaite et sa détresse.

Le cinquième corps ennemi occupa la ville de Troyes, et le sixième prit position en avant de Trainel, sur la route de Nogent. Le même jour, 4 mars, le prince royal de Wurtemberg s'empara de la position de la Maison-Blanche, que venoit d'évacuer le maréchal Macdonald, forcé également d'opérersa retraite vers la Seine.

.

Sur près de quatre mille hommes blessés dans les combats précédens, neuf.cents venoient d'être abandonnés à Troyes, ne s'étant point trouvés en état d'être transportés plus loin.

Le corps wurtembergeois cantonna, le lendemain, entre Troyes et Villeneuve-l'Archevêque, et sa cavalerie fila sur la route de Sens, où le prince Royal rentra le 6 mars; mais il trouva la ville presque déserte.

Le quartier-général des alliés fut établi de nouveau à Troyes. Les cinquième et sixième corps s'étant mis en marche pour Nogent, les maréchaux français, à leur approche, abandonnèrent la partie de la ville située sur la rive gauche de la Seine, après avoir brûlé le pont de bateaux qu'on y avoit établi; mais Bray et Montereau furent armés, les maréchaux étant résolus de défendre le passage de la Seine sur tous les points (1).

La grande armée austro-russe ne fit aucune démonstration sérieuse pour passer, cette rivière; elle sembloit se contenter d'occuper de nouveau tout le pays situé entre l'Yonne, la Seine, l'Aube et la Marne.

Tandis que le prince royal de Wurtemberg réoccupoit Sens, le général Seslavin s'emparoit de Tonnerre; de sorte que le corps français des généraux Vaux et Alix, fort de deux mille fantassins, de deux escadrons de cavalerie et de huit pièces de canon, se vit contraint de se replier sur Auxerre.

D'un autre côté l'hettman Platow venoit de s'emparer d'Arcis-sur-Aube, défendu par de l'infanterie; il y avoit fait prisonnier le com

(1) Voyez Pièces justificatives, No. XLVI.

mandant de la garnison. Sans s'arrêter, il s'étoit dirigé sur Sézanne, où se trouvoit un détachement de la vieille-garde. Le général Kaisarow ayant fait jeter quelques obus dans la ville, la garnison, cernée et sans secours, se rendit prisonnière de guerre. L'hettman fit marcher aussitôt cinq cents cosaques dans la direction de Montmirail, balayant ainsi le terrain, entre la Seine et la Marne, par de fortes colonnes de cavalerie légère, entretenant la communication entre la grande armée confédérée et l'armée de Silésie, et observant tous les mouvemens de l'armée française.

Ainsi fut perdu, en quinze jours, tout le fruit des avantages brillans qu'avoit remportés Napoléon sur les deux armées ennemies; ainsi fut perdu rapidement tout le terrain que Napoléon avoit reconquis jusqu'à Troyes et audelà. Ces résultats confondoient toutes les impostures. La guerre paroissoit désormais interminable. Les courtisans, les délateurs, les sicaires d'une cour détestable voyoient tous leurs rêves anéantis, et n'osoient plus proclamer ni la défection de l'Autriche, ni la fuite honteuse des alliés au-delà du Rhin; ils étoient effrayés de nouveau, et n'avoient plus d'autre

« ZurückWeiter »