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sa jonction avec le quatrième corps sous les ordres du prince royal de Wurtemberg, reprit l'offensive. Tandis que le prince s'emparoit de Clairvaux, le général comte Giulay ouvroit une fausse attaque de front sur la Ferté, s'efforçant à la tête de plusieurs brigades, soutenu par la cavalerie austro-russe, de tourner l'aile droite des Français.

Un grand détour sur un terrain difficile retarda la marche des colonnes d'attaque; toutefois à midi la brigade du général Czolich s'empara d'assaut, et à l'arme blanche, du pont de Silvarouvre, que le maréchal Macdonald avoit fait barricader. Tout obstacle étant surmonté, la colonne entière, ainsi que la cavalerie, défila sous le feu des tirailleurs. A peine les alliés eurent-ils gagné la rive opposée de l'Aube, qu'ils enlevèrent, la baïonnette au bout du fusil, les hauteurs que les Français s'efforçoient de défendre, tant par des feux de file que par le feu à mitraille.

Au moment même où le général comte Giulay tournoit les hauteurs de la Ferté, l'artillerie du général Fresnel inquiétoit le front de la position française; ce général, forçant le pont de la ville qu'il trouva rompu, mais qu'il rétablit aussitôt, fit passer ses troupes,

et se vit en mesure de soutenir l'attaque combinée du comte Giulay.

Dans ce moment décisif, le général Macdonald, instruit de la malheureuse issue du combat de Bar-sur-Aube, faisoit toutes ses dispositions pour opérer en bon ordre sa retraite vers Bar-sur-Seine.Pressée de tous côtés, son arrière-garde abandonna la Ferté, et prit une forte position sur Pontelle et Saint-Usage; mais elle se replia bientôt jusqu'au bois situé au-delà du village de Villars, étant poursuivie sans relâche par le général russe Seslavin qui lui fit des prisonniers. Dans cette retraite, le capitaine Larche, de l'état-major du général Grundler, et le capitaine Angelieu, de la garde nationale du nord, restèrent au pouvoir de l'ennemi.

Le lendemain 1er mars, le maréchal Macdonald fit halte à Bar-sur-Seine, où son aile. gauche fut attaquée le 2 par le prince royal de Wurtemberg. Une division française voulut défendre le passage de l'Ourse: mais attaquée vivement, elle se retira en bon ordre dans la ville sous la protection de l'artillerie. Le maréchal fit occuper les hauteurs voisines, et de là défendit l'entrée de Bar jusqu'à ce que sa retraite fût prononcée. Son arrière-garde tint

ferme, et défendit long-temps toutes les issues; mais l'ennemi arrivoit en force, et la supériorité de son feu rejetant tous les postes dans la ville, il fit brèche aux murailles. Cent volontaires s'élancent aussitôt dans les ouvertures pratiquées par le canon, le reste de la colonne d'attaque suit, et la ville est prise; mais déjà l'arrière-garde française se replioit en sûreté (1).

Maître de Bar-sur-Seine, le prince royal de Wurtemberg suivit le corps du maréchal Macdonald sur la route de Troyes jusqu'aux Maisons-Blanches. Déjà les corps français des maréchaux Victor et Oudinot étoient réunis et en position le long de la Barce sur la rive gauche, pour défendre les ponts de la Guillotière. Le prince Schwartzenberg, voulant surmonter les difficultés d'une attaque de front, ordonna au corps russe du général Wittgenstein de se porter sur Piney pour tourner la gauche des Français, appuyée aux villages de Laubrecelle et de Tonelière, en marchant dans la direction de Saint-Parre, afin de menacer ainsi leurs communications avec Troyes. Le général comte de Wrede devoit attendre l'effet du

(1) Voyez Pièces justificatives, No. XLV.

mouvement du général Wittgenstein, pour attaquer les ponts de la Guillotière en se portant sur le front de la ligne de défense, tandis que le prince royal attaqueroit aux MaisonsBlanches sur la route de la Bourgogne, la position du maréchal duc de Tarente.

Le détour que le général comte de Wittgenstein fut forcé de décrire dans sa marche, ne lui permit d'arriver sur le flanc de l'armée française qu'à trois heures après midi. Son mouvement ne put échapper aux maréchaux; mais ils se bercèrent de l'espoir de couvrir Troyes en prenant position entre la ville et Laubrecelle. Ce village devint aussitôt le point décisif; on le garnit de troupes, et le reste de l'armée se forma sur-le-champ en bataille entre Laubrecelle et Tonelière.

Bientôt le prince Eugène de Wurtemberg commence l'attaque avec les divisions russes d'avant-garde, en se portant le long des hauteurs vers Laubrecelle, chassant devant lui les avant-postes, et à la fin enlevant le village d'assaut à la baïonnette, sous la protection d'un feu bien dirigé, mais non sans une vive résistance et un grand carnage. Le comte Wittgenstein faisoit soutenir ce mouvement par toute l'artillerie de son corps; et

déjà le comte Pahlen, avec la cavalerie, menaçoit sur la droite les derrières de la ligne des Français; dès ce moment ils furent rompus, et leur retraite se fit dans le plus grand désordre.

En même temps le prince Schwartzenberg ordonnoit à cinq bataillons bavarois de passer la Barce près de Courteran, de s'établir dans un bois qui borde cette rivière, et de se mettre en communication avec les colonnes russes d'attaque. Ce mouvement fut aussitôt exécuté; le général comte de Wrede assaillit alors de vive force les ponts de la Guillotière, où les Français tournés ne pouvoient plus se maintenir, et il s'empara de toute la position. Menacé de tous côtés, le maréchal Oudinot se replie aussitôt avec son corps d'armée par la grande route de Troyes; mais déjà la cavalerie du comte Wittgenstein avoit dépassé les colonnes, et les chargeoit dans leur retraite. Les fuyards se jettent pêle-mêle dans la ville de Troyes. Un autre détachement de cavalerie russe, tournant la grande route, tombe sur un convoi d'artillerie et s'en emparc. Dix pièces de canon, cinquante-quatre officiers et trois mille prisonniers, parmi lesquels sc trouvoient près de sept cents hommes de vieille

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