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low s'étant jetés sur la route, soutenus par des feux croisés sur chaque flanc, forcèrent les tirailleurs français de se retirer en désordre et avec perte,

Telle fut la dernière tentative de Napoléon. sur Laon : déconcerté par la surprise et l'échec qu'avoit éprouvés la veille son aile droite poursuivie sur la route de Reims par les corps. ennemis d'York, de Kleist et de Sacken; convaincu de l'impossibilité de débusquer une armée imposante, d'une position si formidable, il prit sur lui d'ordonner la retraite, mais ce fut en frémissant. L'armée française se replia sans être inquiétée, il est vrai, autrement que par l'avant-garde de la cavalerie des alliés, qui lasui vit jusques auprès de Chamais les pertes de la veille l'avoient affoiblie et découragée.

vignon;

Napoléon revint coucher à Chavignon, et employa presque toute la nuit à faire défiler

les

troupes en retraite. De la position de Laon les généraux alliés apercevoient les feux de bivouacs de l'armée française sur une ligne très-étendue. Telle fut la bataille de Laon, ainsi nommée par les ennemis, improprement sans doute, mais parce qu'ils obtinrent devant

cette ville des résultats aussi importans qu'à la suite d'une victoire complète (1).

Après deux jours d'attaques successives, les efforts de Napoléon étoient venus se briser devant le boulevart que cette belle position avoit procuré aux alliés.

Ainsi cette armée de Blucher, anéantie, selon Napoléon, à Champeaubert, à Montmirail et à Vauchamp, qui, disoit-il, l'eût été encore, si elle n'eût échappé à la Fertésous-Jouarre et à Soissons; cette armée qu'il avoit battue à Craonne, et jetée en désordre sur Laon; qui, pendant quarante jours, avoit été particulièrement l'objet de ses inquiétudes et de ses attaques; qui, toujours en marche ou au combat, s'étoit constamment agrandie; cette armée voyoit enfin Buonaparte en retraite devant elle, sans toutefois que la valeur française se fût démentie un seul instant. De l'aveu même du général ennemi, nulle troupe ne se montra jamais plus belliqueuse. Dans cette rapide expédition d'outre-Marne, l'armée affronta tous les périls, brava toutes les fatigues, éprouva tous les genres de privations et de souffrances; mais elle fut sacrifiée au

(1) Voyez Pièces justificatives, No. XLIII.

délire de son chef, qui, ne pouvant rallier que trente-cinq à quarante mille combattans, prétendoit enlever une position réputée inattaquable et défendue par plus de soixante mille hommes; position qu'il avoit méconnue après avoir négligé de l'occuper et de la défendre. Non content d'exposer ses soldats à tous les hasards, il les laissoit expirer de fatigue et de besoin. Ici le témoignage des généraux alliés doit encore être invoqué; ils ont vu des prisonniers, faits dans les dernières attaques de Laon, tomber morts de faim et d'épuisement au bout de deux heures.

Ainsi cet homme, qui devoit tout à la valeur de ses armées, et qui ne pouvoit se soutenir que par elles, au lieu d'en être le père, en étoit le fléau.

FIN DU LIVRE dixième.

La grande armée alliée reprend l'offensive. - Seconde bataille de Bar-sur-Aube.-Combat de Laubrecelle. - Rentrée des alliés à Troyes. Les maréchaux Macdonald, Victor et Oudinot repassent la Seine.Rentrée du prince royal de Wurtemberg à Sens.

-Marche de l'hettman Platow sur Arcis et sur Sézanne. Nouveau traité d'alliance, signé le 1er mars entre les puissances de la ligue européenne. Reprise de Reims par Napoléon. - Mort du général Saint-Priest. Dernières conférences de Châtillon.-Projet de pacification. Contre-projet de Buonaparte. Rupture du congrès. des puissances confédéréés. - Napoléon proclame une guerre d'extermination, et veut armer la population en sa faveur. Son décret contre les maires. -Proclamation des généraux alliés contre la guerre d'extermination.

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Vues

L'ARMÉE française, réunie à Soissons le 12

mars, manoeuvra sur l'Aisne, suivie seulement par le corps russe de Wintzingerode, mais éprouvant encore quelques pertes dans ses équipages, ses trains, ses chevaux et ses traîneurs. Loin de pousser vigoureusement son adversaire en retraite, le maréchal Blu

cher sépara de nouveau la-masse de ses forces, et occupa, pendant quelques jours, une ligne qui s'étendoit de Chauny à Corbeny et à Craonne. Le corps du général baron Sacken resta seul près de Laon, et bivouaqua autour de cette ville.

En vain Napoléon voulut-il pallier le grave échec qu'il venoit d'y essuyer; en vain s'efforça-t-il de représenter Blucher défait à Craonne, arrêté à Laon, sans aucun plan déterminé, et n'ayant cherché qu'à répandre l'effroi par un houra général sur Paris : rien n'avoit pu échapper à l'attention publique, la vérité étoit connue, l'événement divulgué, et la retraite de Laon détruisoit déjà l'effet moral des victoires précédentes.

D'ailleurs, la grande armée austro-russe avoit profité de cette heureuse diversion pour reprendre l'offensive: elle avoit remporté aussi des avantages signalés dans le court intervalle du mouvement au-delà de la Marne; et ces avantages, les réticences de Napoléon ne purent les dérober à la connoissance des Parisiens, dont la curiosité est presque toujours aiguillonnée en raison du silence que le gouvernement s'impose.

Dès le 27 février, le généralissime prince

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