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peuple. Ces pouvoirs distincts, se rapprochant sans se heurter, et se pondérant sans se nuire, alloient nous faire jouir de cette liberté qui avoit servi de prétexte à nos fureurs, et que nous avions achetée au prix du plus pur sang de la France;

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La charte cependant trouva des contradicteurs elle n'étoit pas assez libérale, selon les partisans outrés de l'indépendance; selon d'anciens royalistes, la vieille constitution du royaume eût été préférable. Un tel voeu auroit-il pu jamais être accompli? Pouvoit-on faire revivre ce qui avoit été détruit sans retour, et ce que la rouille des siècles avoit déjà miné sourdement avant même l'époque fatale de la révolution? Si la charte offre des dispositions défectueuses ou incomplètes, temps, l'expérience et la maturité y apporteront les perfectionnemens nécessaires. Jusqu'alors tous les fondemens de la liberté publique ne sont-ils pas établis ? Les grandes bases de l'indépendance civile et politique n'existentelles pas? La France respire, et l'Europe est consolée.

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Tels furent les actes qui signalèrent le retour d'un roi paternel. A peine est-il descendu sur la terre natale, berceau de la puissance de ses ancêtres, que, , que, détournant ses regards des

crimes et du fléau de la plus épouvantable révolution, il écarte le glaive et la balance; il ne voit dans l'universalité de son peuple que ses propres enfans, et ses lèvres ne s'entr'ouvrent que pour bénir. Il court bientôt se prosterner au pied des autels au milieu de ses serviteurs les plus reconnoissans et les plus fidèles. Là il pleure un sceptre dont la possession lui coûte un frère : cérémonie attendrissante! deuil majestueux! généreuses larmes données à cette grande victime! << La religion » est sûre de ses triomphes, quand les enfans » de saint Louis abaissent devant elle un dia» dème révéré depuis neuf cents ans (1). »

Au milieu de tant d'actes de liberté publique, de clémence et de bonté, des hommes trom pés dans leurs espérances, et des êtres pervers ou égarés faisoient entendre des murmures, semoient l'alarme, propageoient les défiances, se plaisoient à tout dénaturer, à tout envenimer. Selon ces voix discordantes, le retour des Bourbons menaçoit la France des plus grands malheurs : elle alloit devenir le théâtre des réactions et des vengeances; l'armée alloit être sacrifiée; les amis de la liberté étoient à la veille d'être proscrits; et

(1) Discours du grand-maître de l'Université.

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à

cependant aucun acte arbitraire ne s'étoit mêlé aux bienfaits de la restauration. Elle n'avoit pas coûté une seule goutte de sang la France nul n'étoit inquiété, nul n'étoit persécuté pour ses opinions; aucune prison ne s'étoit ouverte. Une épouvantable tyrannie venoit d'être abattue, Louis XVIII étoit remonté sur son trône, et tout le monde conservoit la vie, sa fortune et sa liberté. Bientôt le monarque garantit les dettes de l'Etat, comme les dettes particulières; bientôt même cette armée si belliqueuse, environnée d'une immense gloire, et que la paix rendoit à la patrie, vit presque tout son arriéré acquitté. Des milliers de braves, couverts d'honorables blessures, reçurent chaque jour du monarque d'utiles témoignages de la reconnoissance publique. L'existence d'une foule d'officiers distingués ne fut plus soumise aux caprices d'un chef qui se faisoit un jeu de briser l'ouvrage de ses mains, et qui, nouveau Saturne, dévoroit ses propres enfans. Bientôt enfin la garde nationale, qui tend toujours à conserver, et jamais à détruire, devint une institution fondamentale de la monarchie. On vit alors la confiance renaître, les manufactures reprendre leurs travaux, et tout annoncer la prospérité de la France.

Telles furent les merveilles de la restauration, ou plutôt tels furent les premiers mois du gouvernement de Louis XVIII.

Détracteurs atrabilaires! comparez cette administration paternelle au gouvernement qui conspiroit contre le genre humain par ses institutions, par ses lois, par son éducation publique, par son système de guerre perpétuelle. «< Alors, mentir, c'étoit gouverner: dé

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peupler, c'étoit soumettre; opprimer, c'étoit » contenir; l'ordre, c'étoit la force (1). »

Sous une administration légale, tout rentre dans ses bornes naturelles, tout va sans contrainte et sans efforts; l'arbitraire se cache, et la justice reprend bientôt son empire. Les lois sont discutées; on juge les actes du ministère; on critique, on blâme, on loue; la patrie n'est plus un vain mot; la tranquillité règne dans les provinces; nos cités deviennent l'asile de la paix, de l'industrie et du commerce; le monarque s'abandonne à la loyauté de son peuple; et par cette confiance heureuse il atteste la légitimité de ses droits et la solidité de son trône.

(1) M. de Lally-Tolendal.

FIN.

ERRATUM DU SECOND VOLUME.

Page 170, ligne 16, au lieu de : S. A. R. Mer le duc de Berry, qu'on attendoit à Jersey et sur la côte avec la plus vive attente; lisez qu'on attendoit impatiemment à Jersey et sur la côte de Bretagne.

Page 132, ligne rre, au lieu de : du mont de la Rhule; lisez : du mont de la Rhune.

Page 257, en tête de la page, au lieu de: Livre XII, lisez Livre XIV.

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Page 259, jusqu'à la page 271, en tête de la page, au lieu de: Livre XIV, lisez : Livre XV.

Page 287, en tête de la page, au lieu de : Livre XIII, lisez : Livre XV.

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