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d'une convention pour la suspension des hostilités avec l'armée qui étoit sous son commandement immédiat.

En même temps arrivoit aussi à Toulouse, de la part du maréchal Soult, le général de division Gazan, pour informer lord Wellington que le maréchal venoit de reconnoître le gouvernement provisoire, et qu'il réclamoit instamment la suspension d'hostilités.

Une convention immédiatement conclue sur les bases de celle de Paris, entre l'armée combinée et les armées françaises sous les ordres des maréchaux Soult et Suchet, conserva les lignes de démarcation respectives dans l'état où elles se trouvoient au moment de l'armistice; la Garonne et le Tarn servirent de limites à Wellington.

Bordeaux, inquiet et agité, s'étoit cru, pendant plusieurs jours, à la veille de la guerre civile. En effet, vers la fin de mars, Napoléon avoit donné l'ordre positif de faire marcher dix-sept mille hommes, et de l'artillerie de siége contre cette ville. La tête de la colonne, forte de six mille hommes, arrivoit déjà par le chemin de Périgueux. On se disposoit à une vigoureuse résistance en attendant qu'une diversion imposante se manifestât

dans la Vendée; lord Dalhousie et l'amiral Penroze venoient de combler les voeux du marquis de la Rochejaquelein, en lui donnant de la poudre et des armes, et les bâtimens nécessaires pour le transporter en Poitou. Un aviso alloit partir aussi pour Jersey, où venoit de débarquer Mer le duc de Berry, qu'attendoient avec la plus vive impatience les royalistes de la Bretagne; mais le 10 avril, jour de la fête de Pâques, au moment même où les citoyens prosternés dans les temples invoquoient la divine Providence, Bordeaux apprit en même temps la déchéance de Buonaparte, le rappel et le rétablissement des Bourbons. Cette heureuse nouvelle parvient en un clin d'œil dans toutes les églises où étoit rassemblée la population des deux sexes. On entonne aussitôt le Te Deum et, après avoir rendu des actions de grâce à Dieu, les citoyens parcourent les rues et les places publiques, faisant éclater la plus vive allégresse; on s'embrasse, on se félicite; partout des feux sont allumés, et la ville est illuminée spontanément. Surpris par la joie à la nouvelle de ce fortuné changement, Mär le duc d'Angoulême n'avoit pu prononcer que ces mots admirables: « Le sang français ne cou

>>lera plus! » La présence de S. A. R. aug. menta l'ivresse du peuple.

Le corps d'armée du général Decaen, qui menaçoit Bordeaux, ne put croire d'abord à une révolution aussi subite, et hésita un moment de partager la joie publique; mais, le général s'étant rendu auprès de S. A. R. pour lui offrir sa soumission, les troupes cessèrent de menacer Bordeaux, et partagèrent la satisfaction générale; la ligne de démarcation fut également établie avec ce corps d'armée, et tout le Midi fut pacifié et tranquille.

La France entière pouvoit enfin recevoir librement l'impulsion de sa capitale qui alloit bientôt célébrer l'une des plus belles époques de la restauration : l'entrée publique de MONSIEUR, comte d'Artois, lieutenantgénéral du royaume.

LIVRE VINGTIÈME,

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Acte constitutionnel décrété par le sénat. L'opinion reprend son empire. Entrée publique de MONSIEUR, comte d'Artois, lieutenant - général du royaume. -Traité secret entre Napoléon et les puissances alliées. Dissolution du gouvernement impérial et de la régence de Blois. - Adieux de Napo léon à sa garde; son départ pour l'île d'Elbe. Progrès de la restauration. Les adhésions sont unanimes. Administration du lieutenant-général du royaume.-Arrivée de Louis XVIII à Calais. Première déclaration du Roi. Entrée de Louisle-Désiré dans Paris. - Réunion de la famille royale. Situation du royaume. - Pacification générale. Départ des alliés. Charte royale. - Conclusion.

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DE tous les points de la France se faisoit en

tendre le nom des Bourbons; tous les vœux pressoient leur retour, et à ces acclamations se joignoit le désir ardent de voir refleurir à l'ombre des lois la liberté publique, et renaître enfin cette ancienne prospérité qui pendant plusieurs siècles avoit rendu la France heureuse sous les fils de saint Louis jamais les Français n'avoient été aussi libres d'expri

mer leurs sentimens à l'égard de cette auguste famille.

Telles étoient les dispositions de la grande majorité des citoyens, quand le sénat conservateur, dans sa séance du 6 avril, donna la constitution par laquelle il appeloit au trône de France Louis-Stanislas-Xavier, frère

du dernier roi.

Le légitime souverain alloit donc être rendu aux Français, mais comme roi constitutionnel; le but de cette disposition s'étoit montré trois jours auparavant, lorsque le sénat, dans son acte de déchéance contre Buonaparte, avoit consacré en principe, que dans une monarchie constitutionnelle, le monarque n'existe qu'en vertu de la constitution.

Ainsi, par la désignation de frère du dernier roi, les sénateurs sembloient avoir eu plutôt en vue le principe d'élection que celui de restauration par droit de succession héréditaire. Ils établissoient par là que le monarque n'avoit d'autre titre à la puissance que le choix libre de la nation, comme si l'assassinat de Louis XVI avoit pu légitimer l'usurpation des factieux, qui, sous divers noms, avoient envahi le pouvoir souverain; comme si le plus odieux régicide avoit pu détruire les

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