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les ordres du général Picton, et par la brigade de cavalerie allemande, pour attirer sur ce point l'attention de l'armée française, tandis que le lieutenant - général Hill exécuteroit la même manœuvre contre les troupes qui défendoient le faubourg Saint-Cyprien. Ainsi les plus grands efforts et les attaques les plus décisives alloient être dirigés sur la rive droite.

Le 10 avril, jour de Pâques, tous les corps de l'armée combinée se mirent en mouvement, tandis que les troupes françaises, rangées en bataille dans leur ligne, se disposoient à la plus vigoureuse résistance. A sept heures du matin, l'action commença vers l'embouchure du canal, sous les hangards destinés aux embarcations elle fut vive. La brigade française, d'abord repoussée, mit le feu à quelques habitations pour arrêter l'ennemi, et se replia vers la tête de pont formée à l'embranchement des deux canaux de Brienne et du Languedoc. Là, échouèrent tous les efforts des alliés, pour la débusquer.

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Bientôt l'attaque s'étendit sur toute la ligne. Le maréchal Béresford passa l'Ers; et, formant son corps d'armée en trois colonnes, à la Croix-d'Orade, s'empara aussitôt du village de Montblanc; il remonta immédiatement l'Ers,

dans le même ordre, sur un terrain difficile, et dans une direction parallèle, à la forte position. du maréchal Soult. A peine fut - il arrivé au point où il tournoit la position, qu'il marcha à l'attaque. Au même moment, le corps espagnol de don Manuel Freyre longeoit la gauche de l'Ers jusqu'en face la Croix-d'Orade, où il se formoit sur deux lignes, avec une réserve sur la hauteur, en avant de la gauche de la position française; là, fut placée l'artillerie portugaise. Dès que don Manuel eut aperçu le corps d'armée du maréchal Béresford sur le terrain, il s'avança pour attaquer de concert les retranchemens français. L'intention du maréchal Soult étoit de foudroyer l'armée combinée, et de saisir l'instant favorable pour l'attaquer à l'improviste, et couper sa ligne par une charge hardie et décisive. Tout lui fit d'abord présager un succès. Ferme dans ses ligues, son armée voyoit, sans en être intimidée, les troupes espagnoles marcher en bon ordre, sous un feu vif de mousqueterie et d'artillerie, ayant leur général et son état-major à leur tête. Elles établirent leur ligne dans les fossés même, et sous le feu des retranchemens, la réserve, l'artillerie portugaise et la cavalerie anglaise continuant

d'occuper les hauteurs sur lesquelles s'étoient d'abord formés les assaillans. Telle fut la valeureuse contenance des brigades françaises, que toute la droite de la ligne des troupes de don Manuel fut repoussée avec perte dans son mouvement autour du flanc gauche de la position. Le maréchal Soult ordonne aussitôt la charge; ses troupes s'élancent hors de leurs lignes; et, tournant toute l'aile droite du corps espagnol des deux côtés de la grande route de Toulouse à la Croix-d'Orade, en font un grand carnage, et les contraignent de se replier en désordre, malgré les efforts de leurs officiers pour les rallier. Dans cette mêlée sanglante, furent blessés le lieutenant-général Mandisabel, le général Espeletta, plusieurs officiers d'état-major et chefs de corps. Ainsi fut repoussée la première attaque. Fière de ce succès, l'armée française fit face de tous côtés aux nombreux ennemis qui se disposoient à revenir à la charge.

Mais Wellington alloit redoubler d'efforts. Bientôt la quatrième et la sixième division, conduites le maréchal Béresford en perpar sonne, après deux attaques successives, emportèrent une partie des hauteurs, et enlevèrent la première redoute, dite de la Pujade, qui

couvroit et protégeoit le flanc de la position; les troupes anglo-portugaises se logèrent immédiatement sur ces mêmes hauteurs, quoique l'armée française restât encore en possession de quatre redoutes, des retranchemens et des maisons fortifiées. Ce premier avantage n'avoit été obtenu qu'au prix de beaucoup de sang; et d'ailleurs l'armée française se montrant résolue de défendre pied à pied chaque retranchement, chaque redoute, tout annonçoit qu'on ne pourroit emporter les positions qu'au moyen des plus grands sacrifices.

L'attaque fut suspendue jusqu'à ce que l'ar tillerie du maréchal Béresford, retardée par le mauvais état des routes, pût lui être amenée, et que le corps espagnol revînt à la charge.

Ces dispositions achevées, le maréchal Béresford continua son mouvement offensif, en longeant les hauteurs, et attaqua successivement les autres redoutes, avec la brigade du général Pack et la sixième division; les Espagnols et les Portugais y échouèrent à plusieurs reprises; mais Wellington, sans être rebuté par la résistance héroïque des troupes françaises, ni par les pertes graves que lui coûtoient ces tentatives acharnées, fit renouveler l'assaut par un parti considérable d'Ecossais,

qui, vers midi, vint à bout d'emporter les deux redoutes du centre et les retranchemens qui faisoient la principale force de la position. Le lieutenant-colonel Coghlan y fut frappé à mort, et le colonel Douglas eut une jambe emportée. Quoique blessé également, le majorgénéral ne voulut pas quitter le champ de bataille.

La victoire penchoit visiblement du côté des alliés, et le succès de la journée ne paroissoit plus douteux, quand aux approches du château des Gueri, vers le canal, ils eurent à essuyer une attaque désespérée de la part d'une division française embusquée, qui s'élança pour reprendre les hauteurs. Le général Taupin, qui la commandoit, auroit pu couper en deux l'armée combinée en la séparant de l'aile droite commandée par le général Hill; mais, s'abandonnant à sa valeur indiscrète, il sortit trop tôt de son embuscade, et entouré, culbuté,il paya de sa vie son ardeur impétueuse. Sa division se retira avec une grande perte, et la sixième division anglaise ayant continué à longer le sommet de la hauteur, tandis que les troupes espagnoles faisoient un mouvement correspondant sur leur front, l'armée française finit par être également débusquée des

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