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hommes pour

l'embouchure de la Gironde ; mais les vents contraires ayant retardé l'expédition, elle ne parut que lorsque toute la France partageoit la délivrance de Bordeaux.

Tandis que cette ville et la Vendée devenoient le foyer de l'insurrection royaliste, lord Wellington, poursuivant ses succès marchoit à la conquête du Languedoc.

Ses divers détachemens et les réserves de cavalerie et d'artillerie venant d'Espagne, ne l'avoient joint que le 17 mars. Dans l'intervalle le maréchal Soult, ne jugeant pas sa position très-sûre, s'étoit retiré à Lambege dans la direction de Tarbes, laissant ses avant-postes vers Conches.

L'armée de Wellington se mit en marche le 18, et bientôt le lieutenant-général Hill repoussa les postes avancés des Français, qui, à la faveur de la nuit, se replièrent à Vic-Bigorre. Le lieutenant - général Clinton, manœuvrant sur l'arrière-garde du maréchal Soult, la débusqua des vignes et de Vic-Bigorre. Aussitôt l'armée alliée se rassembla dans cette dernière ville et à Rabastens. Dans la nuit', le maréchal Soult se retira vers Tarbes, prenant position sur la hauteur près du moulin à vent d'Oleac,

son centre et sa gauche en arrière sur les collines près d'Angos.

Peu de villes se présentent aussi agréablement que Tarbes : elle est située dans une plaine riante sur la rive gauche de l'Adour, qu'on passe sur un assez beau pont; elle est d'ailleurs le siége d'une préfecture, et c'étoit pour Wellington une conquête essentielle. Le maréchal Soult s'y étoit fait précéder par le général de division baron Maransin, chargé de la levée en masse du département des HautesPyrénées; mais là, comme sur tous les autres points de la France, le peuple indigné refusoit de prendre les armes en faveur d'un gouvernement tyrannique; là, comme partout, il formoit des vœux secrets pour l'affranchissement de la nation française.

L'armée de Wellington marcha de Vic et de Rabastens en deux colonnes d'attaque. Le lieutenant-général Clinton devoit tourner l'aile droite de l'armée française, tandis que le lieutenant-général Hill attaqueroit Tarbes par route de Vic-Bigorre.

la

Ce mouvement combiné eut un plein succès. Au moment où la division légère délogeoit les troupes d'avant-garde des hauteurs audessus d'Oleix, le lieutenant-général Hill tra

versoit la ville de Tarbes, et disposoit ses colonnes pour envelopper l'armée du maréchal Soult; elle ne dut son salut qu'en prenant à la hâte des chemins détournés et les landes de Pinasse, laissant le champ de bataille couvert de morts et de blessés, et se repliant en désordre dans toutes les directions vers SaintGaudens.

L'armée alliée campa le soir même sur le Larzet de Larroz, ayant au loin sur sa droite. les troupes des lieutenans-généraux Cotton et Clinton, avec la sixième division et plusieurs brigades de cavalerie détachées à la poursuite du maréchal Soult (1). Il étoit à craindre que son armée ne fût devancée à Saint-Gaudens, et coupée de sa retraite sur Toulouse; mais la pluie tomboit à torrens, et le mauvais état des routes retardoit encore plus les vainqueurs que les vaincus.

Partout sur leur passage, les officiers généraux français interrogeoient les maires sur les dispositions des habitans et sur la marche des alliés. Les colonnes dispersées firent leur jonction à Villeneuve: elles venoient d'y être précédées par trois officiers-généraux couverts

(1) Voyez Pièces justificatives, No. LIX.

de redingotes de toile cirée, et parmi lesquels on avoit cru reconnoître le maréchal Soult lui-même, accompagné des généraux Clauzel et Villatte. Le maire ayant été mandé par eux, et sachant l'armée anglaise dans le voisinage, s'écria, sans les reconnoître : « Vive le Roi! Vivent les Anglais! Vice Wellington! » Les généraux eurent le bon esprit d'attribuer ces acclamations à la frayeur, et poursuivirent leur route vers Saint-Gaudens.

Cependant Wellington avoit surpris à Tarbes toutes les ressources du maréchal Soult : dès ce moment l'armée française manqua de tout. Dès lors aussi elle ne se crut en sûreté nulle

part, et ne songea qu'à se réfugier'sous les murs de Toulouse.

Partout où Wellington faisoit des progrès, le pays se déclaroit pour le roi, ou s'organisoit pour la cause royale. La ville de Pau arbora le drapeau blanc; le capitaine de gendarmerie qui y commandoit, passa avec ses gendarmes du côté des alliés. Persistant toutefois dans son système de circonspection, Wellington n'entra point à Pau, pour ne pas compromettre une ville qu'il regardoit comme sacrée. Tous les Béarnais, à l'abri du berceau de Henri IV, furent traités avec des

égards qui leur épargnoient les charges de la

guerre.

Lord Wellington paroît avoir eu l'intention de couper la retraite de Toulouse au maréchal Soult; deux routes conduisent de Tarbes à cette ville, celle de Saint-Gaudens et celle d'Auch. Le maréchal Soult ayant rallié son armée à Saint-Gaudens, prit la route transversale qui conduit de cette dernière ville à Auch, et gagnant, par l'habileté de sa retraite, trois marches sur son redoutable adversaire il arriva intact, et avec une célérité incroyable sous les murs de la capitale du Languedoc. Dès lors on put pressentir qu'elle seroit défendue et disputée avec tout l'acharnement de la valeur française.

Toulouse, l'une des plus anciennes et des plus célèbres villes de France, est environnée de plaines fertiles, abondantes en blé, et entrecoupées de rivières, de ruisseaux qui forment de belles et vastes prairies. Elle s'étend sur la rive droite de la Garonne, un quart de lieue au-dessus de son confluent avec le fameux canal de Languedoc, communiquant ainsi aux deux mers, dont elle est à peu près à une distance égale. Sa figure est circulaire, en comprenant dans son enceinte, qui embrasse une lieue

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