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> commandent plus que jamais de nous rallier > autour de notre souverain! Secondons ses > efforts, et ne regrettons aucun sacrifice pour » terminer enfin cette lutte terrible contre » des ennemis qui, non contens de combattre > nos armées, viennent encore frapper chaque » citoyen dans ce qu'il a de plus cher, et ra>> vager ce beau pays dont la gloire et la pros» périté furent, de tout temps, l'objet de leur >> haine jalouse.

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Malgré les succès que l'armée coalisée » vient d'obtenir, et dont elle ne s'enorgueillira pas long-temps, le théâtre de la guerre est encore loin de vous; mais, si quelques > coureurs, attirés par l'espoir du pillage, »osoient se répandre dans vos campagnes, ils vous trouveroient armés pour défendre vos » femmes, vos enfans, vos propriétés. »

Ainsi le même système de fraude et d'imposture, qui avoit servi à désoler la France, sur le penchant de sa ruine, étoit encore pratiqué avec audace par Napoléon, et par ses principaux salariés.

Décidés à élever gouvernement contre gouvernement, tous les ministres et les frères de Napoléon venoient de se réunir à Blois, devenu le siége de la régence; ils y avoient

établi les bureaux de la guerre, et quatre cents commis travailloient nuit et jour au recrutement de l'armée. Les communications étant libres encore avec plusieurs divisions militaires, on alloit tenter d'arracher de nouvelles levées à ces malheureux pays, en attendant qu'ils devinssent le théâtre de la guerre civile.

Pour préparer l'exécution de ces projets sinistres, la régence éphémère de Blois répandit avec profusion, dans une moitié de la France, la proclamation suivante, datée du 3 avril, et signée Marie-Louise.

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Français, les événemens de la guerre ont » mis la capitale au pouvoir de l'étranger.

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L'empereur, accouru pour la défendre, » est à la tête de ses armées si souvent victo»rieuses.

» Elles sont en présence de l'ennemi sous » les murs de Paris.

» C'est de la résidence que j'ai choisie, et > des ministres de l'empereur qu'émaneront les » seuls ordres que vous puissiez reconnoître.

» Toute ville au pouvoir de l'ennemi cesse » d'être libre; toute direction qui en émane » est le langage de l'étranger, ou celui qu'il » convient à ses vues hostiles de propager,

>> Vous serez fidèles à vos sermens : vous » écouterez la voix d'une princesse qui fut re>> mise à votre foi, qui fait sa gloire d'être Française, d'être associée aux destinées du souve>> rain que vous vous êtes librement choisi. »

» Mon fils étoit moins sûr de vos coeurs au » temps de vos prospérités.

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>> Ses droits et sa personne sont sous votre sauve-garde.

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Contresignée Montalivet, faisant fonction de secrétaire de la régence.

>>

Ainsi ce n'étoit pas de l'armée que partoit le signal des discordes civiles, mais des conciliabules des ministres d'un pouvoir tyrannique, de ces hommes pervers qui s'obstinoient à sacrifier la patrie pour conserver leurs richesses et leurs dignités.

Ce fut au milieu de ces tristes présages que les négociateurs de Fontainebleau chargés de pleins pouvoirs pour défendre les intérêts de la dynastie de l'empereur Napoléon, arrivèrent dans la nuit du 4 au 5 avril devant l'empereur Alexandre; telle étoit la mission que la loyauté des maréchaux Ney et Macdonald leur fit un devoir de remplir avec une scrupuleuse exactitude. Que pouvoient-ils alléguer? le vœu de l'armée? Mais ce vou n'étoit

exprimé que par une fraction; il étoit partiel et isolé. D'ailleurs, depuis quand la force armée, dans le système des monarchies modernes, s'arrogeroit-elle le droit de délibérer sur le sort des empires, et d'intervenir dans la succession des couronnes? La force armée ne délibère point; elle obéit aux lois. Les généraux eux-mêmes ne venoient-ils pas de baisser leurs épées devant la volonté nationale, donnant ainsi le plus noble exemple d'abnégation et de patriotisme? Livrer la France aux passions des soldats, c'eût été la ramener aux élections tumultuaires et vénales du Bas-Empire; c'eût été la vouer à l'anarchie, à la tyrannie militaire, de tous les gouvernemens le plus épouvantable.

Toutefois les plus graves considérations politiques et morales furent débattues dans cette conférence célèbre, par le prince Talleyrand, par le général Pozzo di Borgo, et selon d'autres encore, parle général Dessoles; tous firentvaloir, avec autant d'énergie que de talens, les droits impérissables de la dynastie des Bourbons. Il est universellement connu que le prince Talleyrand prononça à cette occasion un discours brillant, vigoureux et décisif, trop récent pour que l'histoire ait pu encore s'en emparer,

mais qui sera un jour un des plus honorables monumens de notre restauration. Ce n'étoit

pas seulement par des motifs politiques que ce prince, homme d'Etat, s'étoit constitué, le défenseur de la cause sacrée des descendans de Saint-Louis; depuis longtemps il s'étoit dévoué aux intérêts de cette auguste famille; et dans la crise finale, après avoir reconnu, le premier, MONSIEUR, Comte d'Artois, comme lieutenant - général du royaume, après avoir pris l'initiative sur le sénat et sur le gouvernement provisoire, on le vit donner à la restauration l'impulsion la plus sage, et accomplir sans secousses, sans réaction, sans déchiremens, cette révolution mémorable.

On regarde aussi le général Pozzo di Borgo, compatriote de Buonaparte, comme l'un des hommes qui, par sa fermeté, son courage et ses talens, ont le plus contribué au rétablissement de la monarchie française.

Tout étoit déjà décidé sans doute en faveur des peuples, des besoins de la patrie et de la sûreté future de l'Europe quand s'ouvrit cette grande négociation; elle n'étoit d'ailleurs appuyée que sur un principe faux et destructeur. Napoléon pouvoit-il réclamer pour sa

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