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est forcé alors de se mettre en pleine retraite sur Lyon, laissant à l'ennemi cinq cents prisonniers, trois pièces de canon, et sur le champ de bataille un grand nombre de morts et de blessés. Le lendemain, le général Bianchi pousse ses avant-postes jusqu'à Saint-Georges; et le 14 mars, il est joint, à Bage-le-Châtel, par le prince de Hesse-Hombourg, qui prend le commandement en chef de l'armée autrichienne du sud. Le surlendemain, ce prince marche, avec ses troupes réunies, contre le maréchal Augereau qui venoit de rassembler ses forces à Villefranche. Le 18, s'engage entre les deux armées un cómbat acharné et sanglant. Il commence à Limonet, et ne finit qu'aux portes de Lyon et à la nuit. Les deux armées y firent des prodiges de valeur. Accablé par des forces supérieures, le maréchal Augereau se retira en bon ordre aux Echelles. L'ennemi alloit entrer à Lyon en vainqueur, et user de tous ses droits. Les Lyonnais n'ont que le temps, le lendemain, de capituler, et le prince de Hesse-Hombourg fait une entrée pacifique. Trompés, comme les Parisiens, sur le nombre des alliés, les habitans de Lyon voient défiler avec surprise soixante mille hommes dans leurs murs. Le maréchal Auge

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reau se retire à la hâte le long du Rhône; le prince de Hesse le suit, atteint son arrièregarde à Saint-Simphorien, presse sa marche, et va établir son quartier-général à Vienne. Le maréchal Augereau gagne Valence, afin de manœuvrer pour garder la ligne de l'Isère, qui s'étend de Valence à Grenoble. L'occupa tion de Lyon assure aux alliés la conquête de Genève, du Mont-Blanc et de toutes les provinces que défendoit la ligne de la Saône et du Rhône jusqu'à l'Isère. Les généraux Marchand et Desaix, après avoir repris l'offensive contre le corps du général comte Bubna jusqu'aux portes de Genève, sont forcés de battre en retraite pour se rallier au maréchal Augereau sur l'Isère. Tels étoient les événemens qui venoient de soumettre aux alliés la seconde ville de la France, et qui les portoient vers les sources de la Loire. Au moment où les souverains coalisés recevoient l'importante nouvelle de l'occupation de Lyon; au moment même où le bruit de cet événement perçoit dans Paris, et y faisoit une vive sensation, en dépit des précautions et du silence des ministres, l'empereur Alexandre et le roi de Prusse prenoient irrévocablement la résolution courageuse d'effectuer la jonction des

deux armées alliées à l'ouest, de se placer ainsi entre l'armée française et Paris, et de marcher avec une armée de deux cent mille hommes sur la capitale de l'empire français, seule entreprise capable de mettre un terme à la guerre.

LIVRE QUINZIÈME.

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Jonction des armées alliées entre l'Aube et la Marne. Retraite des maréchaux Marmont et Mortier sur Paris. Combat de Fère-Champenoise. Prise d'un convoi et de cinq mille hommes destinés pour l'armée de Napoléon. Marche des alliés sur Paris. Passage de la Marne à Meaux et à Tréport. Mouvement de Napoléon vers Saint - Dizier et Doulevant. Il croit la grande armée sur ses traces.- Contre-marche sur Vitry et Saint-Dizier. Combat de Saint-Dizier; la cavalerie russe est dispersée et mise en fuite. Napoléon est instruit enfin de la marche des alliés sur la capitale. Il se dirige précipitamment sur Vandœuvres et Troyes, par la traverse. Il envoie intercéder en sa faveur auprès de l'empereur d'Autriche.

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EN partant de la rive droite de l'Aube, les monarques alliés, pour mieux masquer leur dessein, avoient mis la grande armée en mouvement dans la direction de Vitry, où le prince Schwartzenberg, par deux marches forcées de dix-huit et de douze lieues, établit son quartier-général le 24 mars.

Au même moment, le généralissime, pour

compléter ses dispositions, forma, sur la ligne de Bar-sur-Aube, un corps dont il donna le commandement au général Duca, chargé de protéger le quartier-général de l'empereur d'Autriche, ses magasins, ses bagages et ses parcs de réserve, et, au besoin, de les transporter à l'armée du sud. Le général Duca devoit assurer aussi les communications de la grande armée, tandis qu'elle presseroit sa marche vers la capitale.

Rien ne manquoit plus au complément de cette grande entreprise, que la jonction de l'armée de Silésie. Les souverains alliés reçurent avec joie l'avis certain que le feld-maréchal Blucher venoit d'arriver, avec une grande partie de ses forces, à Châlons-surMarne. Bientôt en effet, les généraux Wintzingerode et Czernicheff, avec toute leur cavalerie, entrèrent à Vitry-le-Français, et furent détachés sur-le-champ avec dix mille chevaux et cinquante pièces de canon, pour observer la marche de Buonaparte sur SaintDizier, en menaçant ses derrières. L'infanterie du général Wintzingerode, ainsi que les corps des généraux Woronzoff et Sacken, étoient restés à Châlons avec le général Blucher. Le général Bulow avoit marché de nou

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