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Ainsi fut rendu à la Divinité, avec la plus touchante ferveur, le pieux tribut d'hommages et de vive gratitude que méritoient ses bienfaits en ce jour solennel. Sensible à tant d'amour et de respect, Mr le duc d'Angoulême, en sortant de la cathédrale, se rendit à l'Hôtelde-Ville. Là, il chargea les magistrats d'être auprès du peuple l'interprète de sa satisfaction et de son bonheur. Les cris de Vive le Roi! Vivent les Bourbons! précédèrent de nouveau S. A. R., et suivirent tous ses pas. De l'Hôtelde-Ville, le prince fut conduit et escorté jusqu'au Palais-Royal, où son cortége, souvent arrêté par l'affluence du peuple, ne put arriver qu'à l'entrée de la nuit.

Ainsi finit ce grand jour. Une proclamation du maire de Bordeaux, digne du mémorable événement auquel ce magistrat venoit de présider, fut adressée aux Bordelais; elle contetenoit les passages suivans, qui méritent d'être consignés dans les annales de la restauration : « Habitans de Bordeaux! le magistrat pater>> nel de votre ville a été appelé par les plus >> heureuses circonstances, à se rendre l'interprète de vos vœux trop long-temps comprimés, et l'organe de votre intérêt pour » accueillir, en votre nom, le neveu, le

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» gendre de Louis XVI, dont la présence change en alliés des peuples irrités qui, jusqu'à vos portes, ont eu le nom d'ennemis.. » Ce n'est pas pour assujétir nos contrées à >> une domination étrangère que les Anglais, » les Espagnols et les Portugais y apparoissent. >> Ils se sont unis dans le Midi, comme d'autres peuples au Nord, pour détruire le fléau des » nations, et pour le remplacer par un mo>> narque père du peuple; ce n'est même que » par lui que nous pouvons apaiser le ressen» timent d'une nation voisine contre laquelle >> nous a lancés le despotisme le plus perfide.

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» Les mains des Bourbons sont pures du » sang français. Le testament de Louis XVI » à la main, ils oublient tout ressentiment; » partout ils proclament et ils prouvent que la tolérance est le premier besoin de leurs âmes. C'est en déplorant les terribles ra»vages de la tyrannie qu'amena la licence, qu'ils oublient les erreurs causées par les >> illusions de la liberté. Ces courtes et conso» lantes paroles que vient de vous adresser l'époux de la fille de Louis XVI: « Plus de

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» tyran, plus de guerre! plus de conscription!

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plus d'impôts vexatoires! » ont déjà rassuré » vos familles.

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L'auguste prince est dans vos murs; il » vous a fait entendre lui-même l'expression » des sentimens qui l'animent, et ceux du » monarque dont il est le représentant et l'interprète. L'espoir des jours de bonheur qu'il vous assure a soutenu mes forces. Les premiers, vous avez donné un glorieux » exemple à la France.

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» Tout nous permet d'espérer qu'à l'excès » des maux vont succéder enfin ces temps dé» sirés par la sagesse, où doivent cesser les » rivalités des nations; et peut-être étoit-il >> réservé au grand capitaine qui a déjà mérité » le titre de libérateur des peuples, d'atta>> cher son nom glorieux à l'époque de cet >> heureux prodige.

» Tels sont, ô mes concitoyens! les motifs >> et les espérances qui ont guidé mes dé» marches, et m'ont déterminé à faire pour » vous, s'il le falloit, le sacrifice de ma vie. » Dieu m'est témoin que je n'ai en vue que » le bonheur de notre patrie. Vive le Roi! »

Telle fut la journée du 12 mars, époque la plus glorieuse que puissent consacrer les fastes de la ville de Bordeaux.

On vit enfin les drapeaux amis de l'Angleterre, de l'Espagne et du Portugal,

réunis à l'oriflamme, annoncer que le signal de la restauration étoit donné: telle qu'une flamme électrique, la commotion du Midi alloit se communiquer d'un bout de la France à l'autre, et substituer à l'usurpation sanglante d'un étranger, le gouvernement paternel des Bourbons.

FIN DU LIVRE TREIZIÈME.

LIVRE QUATORZIÈME,

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Napoléon passe ses troupes en revue; il occupe Châlons-sur-Marne.-Mouvement général d'attaque du prince Schwartzenberg. L'armée austrorusse traverse de nouveau la Seine. Napoléon part de Reims pour la combattre. Marche de l'armée française. La grande armée alliée se concentre à Arcis-sur-Aube. Combat sanglant d'Arcis-sur-Aube. - Napoléon y court des dangers, -La grande armée lui présente la bataille: il se retire vers Vitry et Saint-Dizier. - Motifs qui décident Napoléon à s'éloigner de Paris. Le maréchal Blucher repasse l'Aisne, et arrive sur la Marne. Détermination magnanime de l'empereur Alexandre. Situation de Paris à la fin de mars. Lyon par les Autrichiens. Augereau sur l'Isère.

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Prise de

Retraite du maréchal

RENTRÉ à Reims en vainqueur, Napoléon ignoroit encore le 15 mars, la rupture du congrès, et l'événement qui replaçoit Bordeaux sous l'autorité tutélaire des Bourbons. Tel étoit son aveuglement, qu'il ne pressenpas même les suites de la défaite d'Orthès; il est sûr du moins que les progrès de Wel

toit

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