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droite, sans étendre excessivement et affoiblir la ligne de bataille, change aussitôt son plan d'action avec la promptitude qui caractérise le coup-d'œil du génie. Il fait avancer surle-champ la troisième et la sixième divisions avec une brigade de la division légère, et ordonne d'attaquer avec impétuosité la gauche de la hauteur sur laquelle étoit placée l'aile droite du maréchal Soult : par là le centre de cette armée se trouve bientôt compromis, malgré la résistance héroïque des troupes françaises. Ce mouvement décisif, soutenu par les attaques simultanées des autres colonnes sur la gauche et sur la droite, donne la victoire à Wellington.

Déjà le lieutenant-général Hill, après avoir forcéle passage du gave au-dessous d'Orthès, et contraint le général Clausel, qui lui étoit opposé, à se replier sur les hauteurs, avoit jugé l'état de l'action. Il se porte rapidement avec la deuxième division d'infanterie et la cavalerie du général Fane, sur la grande route d'Orthès à Saint-Sever, manoeuvrant ainsi sur la gauche des Français, dans l'intention de leur couper la retraite.

Assailli et tourné dans tous les sens, le maréchal Soult, secondé par l'intrépidité de ses

pays.

généraux, s'étoit retiré d'abord dans un ordre admirable, tirant tout l'avantage possible des nombreuses positions que lui offroit le Mais les pertes qu'il essuya dans les attaques répétées par un ennemi nombreux et acharné ; le danger dont il fut menacé par le mouvement du général Hill, l'obligèrent d'accélérer bientôt sa marche. Il n'étoit plus temps de songer à la résistance, il falloit sauver l'armée. A la fin la retraite du maréchal Soult devint une fuite, et ses troupes tombèrent dans la plus grande confusion.

Chassée de la grande route par les colonnes du général Hill, ét chargée vivement par la cavalerie de lord Sommerset, l'armée française en déroute et gagnant les hauteurs, se retira précipitamment vers Sault de Navailles. Les conscrits jetoient leurs armes et fuyoient à la débandade. La poursuite dura jusqu'à la nuit, et à la fin de la journée six pièces de canon et beaucoup de prisonniers étoient au pouvoir de l'armée victorieuse : elle ne s'arrêta que dans le voisinage de Navailles. L'armée alliée eut à peine deux mille hommes hors de combat (1). La perte totale de l'armée française

(1) Voyez Pièces justificatives, No. LIV.

fut, dit-on, de quatorze à seize mille hommes tués ou blessés, ou prisonniers, y compris le vide occasionné par la désertion, qui fut immense. Le second mouvement d'attaque, inspiré à Wellington sur le champ de bataille, fut le plus meurtrier. Alors commença la déroute sur les points assaillis; un escadron du vingt-unième régiment de chasseurs opposa unerésista nce telle, et eut tant à souffrir qu'il ne resta que huit chasseurs montés. Les Portugais montroient une dextérité singulière à tuer les chevaux et à démonter notre cavalerie. Le général Bechaud fut tué sur le champ de bataille; un autre général fut blessé à mort, et le général Foy grièvement. Si je ne donne pas dés résultats plus authentiques, c'est que les opérations du maréchal Soult ont été couvertes d'un voile si épais, qu'il n'est pas même facile, aujourd'hui qn'on respire, de le soulever par des informations locales et des lumières particulières.

Le maréchal, en effectuant sa prompte retraite sur Saint Sever et sur Aires, manifesta d'abord l'intention de couvrir Bordeaux, ce qui rendit la marche et la poursuite de Wellington incertaines. Mais dès le 1er mars, l'armée vaincue se replia sur Agen, en appa

rence, laissant tout-à-fait libre la route directe sur Bordeaux.

Cependant le général Hill remontoit l'Adour, et marchoit sur Aires, tandis

que les avant-postes du centre étoient poussés jusqu'à Casares. Déjà le maréchal Béresford, avec la division légère et la brigade du colonel Vivian, venoit de passer le Haut-Adour, et se dirigeoit en hâte sur Mont-de-Marsan. Ce général occupa aussitôt cette ville, chef-lieu du département des Landes, et y prit, sans coup férir, un grand magasin de vivres; mais les pluies avoient tellement grossi l'Adour et tous les ruisseaux qui s'y jettent, que les progrès

du

gros de l'armée alliée en furent ralentis. La plupart des colonnes firent halte à SaintSever, jusqu'à la réparation des ponts que le maréchal Soult avoit détruits. Ce général venoit de rallier la plupart de ses divisions à Aires sur la rive gauche de l'Adour, soit pour protéger l'évacuation des magasins, soit pour arrêter la marche de l'ennemi dans cette direction. Peut-être eut-il dès-lors le projet de remonter l'Adour jusqu'à Tarbes, pour changer sa ligne d'opérations. Déjà, conformément aux ordres de Wellington, le général Hill s'étoit avancé, avec l'aile droite, par la route

qui conduit à Aires. Arrivée le 2 mars à une lieue de cette ville, son avant-garde découvrit deux divisions françaises, occupant une forte chaîne de hauteurs, ayant leur flanc droit sur l'Adour, et couvrant ainsi la route. Malgré la force de la position, le général Hill ordonne immédiatement l'attaque; la deuxième division anglaise du général Stewart, et une brigade de la division portugaise du général Lacosta, se mettent en mouvement. L'action s'engage entre Grenade et Aires dans le bois de Clifau. Les alliés gravissent immédiatement les hauteurs vers la droite et le centre. La bri

gade portugaise parvient même à gagner le sommet: là on lui oppose la plus vive résistance, et les attaqués deviennent attaquans. La brigade portugaise est repoussée avec perte, et jetée dans une telle confusion, qu'il en seroit résulté pour les alliés les plus sérieuses conséquences, sans l'appui opportun que lui prêta la division du général Stewart. Ce général venoit d'écarter par un feu soutenu la division qui lui étoit opposée directement; et, la voyant retourner pour achever d'écraser la brigade portugaise, il fait avancer des renforts, charge à son tour les Français alors assaillans, et jette dans leurs colonnes le plus grand désordre. Dès

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