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sur le gave d'Oleron, prêts à marcher en

avant.

Inquiet des suites d'un mouvement combiné qui menaçoit d'accabler sa gauche et de forcer tous les passages au-dessus de Bayonne, le maréchal Soult retira ses troupes de son camp retranché, pour faire face à Wellington dans sa direction transversale. Mais tandis que le général anglais poussoit en avant son aile droite, il projetoit de faire passer l'Adour à son aile gauche, au-dessous même de Bayonne, sous la protection de la flotille du contre-amiral Penrose, mouillée à l'embouchure de la rivière.

Tous les préparatifs pour cette grande tentative venoient d'être complétés. On amarra aussitôt ensemble vingt-sept bâtimens avec des câbles d'une grosseur extraordinaire, et chacun avec des ancres, afin de tenir le pont tranquille et sûr. Cependant, ainsi qu'on l'avoit appréhendé, la garnison de Bayonne commandée par le général Abbé cherchoit à arrêter les ouvrages, en jetant dans l'Adour d'énormes pièces de bois. Deux gros mâts étoient déjà enchaînés, et tout étoit prêt pour les lancer, quand les vents contraires vinrent empêcher la flotille de mettre à la voile. Lord

Wellington reconnut alors par lui-même l'indispensable nécessité de différer l'opération, et, retournant à son aile droite, il laissa le passage de l'Adour aux soins du lieutenantgénéral Hope.

Arrivé à Garris le 21, Wellington ordonna à la division légère et à la sixième de quitter le blocus de Bayonne, et au général don Manuel Freyre de rapprocher ses cantonnemens vers Irun, afin d'être préparé à pousser en avant dès que la gauche de l'armée passeroit l'Adour; les pontons pour les colonnes d'attaque étoient déjà rassemblés à Garris, et Wellington jeta son pont sur le gave d'Oleron, au même endroit où César avoit établi le sien, dix-neuf siècles auparavant.

Le 24, le lieutenant-général Hill passa le gave à Villenave, en présence de Wellington, tandis que le général Picton simuloit l'attaque de la division française qui défendoit Sauveterre, ce qui induisit le maréchal Soult à faire sauter le pont. En même temps, le maréchalde-camp don Pueblo Murillo, repoussoit, avec sa division les avant-postes français près de Navarreins, et bloquoit cette ville.

Le centre de l'armée alliée, qui, depuis le mouvement de l'aile droite, étoit resté en

observation sur la basse Bidouse, avoit attaqué la veille, sous les ordres du maréchal Béresford, deux divisions françaises, dans leurs postes fortifiés de Hastingues et d'Oryergave, sur la gauche du gave de Pau, et les avoit obligées de se replier sur la tête du pont de Peyrehorade. Dès

que le

passage du gave d'Oleron fut effectué par l'aile droite, les généraux Hill et Clinton se portèrent en avant vers Sauveterre et Orthès.

Ainsi, le centre et la droite de l'armée de Wellington, après avoir passé cinq rivières, et avoir forcé toutes les positions, mettoient l'armée française dans la nécessité d'en prendre une plus forte encore. En effet, dans la nuit du 23 au 24, le maréchal Soult retira ses troupes de Sauveterre, et après avoir détruit tous les ponts, il concentra son armée devant la petite ville d'Orthès, située sur le penchant d'une colline, au pied de laquelle coule le gave de Pau.

Une bataille décisive étoit inévitable. Wellington la désiroit pour marcher à la conquête de Bordeaux et de Toulouse. De son côté, le maréchal Soult sentoit la nécessité d'une action générale, pour s'opposer à une invasion menaçante, et conserver ses magasins sur l'Adour.

Les colonnes d'attaque de l'armée alliée se mirent en mouvement dans la matinée du 26. Le lieutenant-général Stapleton-Cotton passa le gave de Pau près du pont détruit de Bareux, tandis que le maréchal Béresford, avec la plus grande partie des colonnes du centre, passoit au-dessous de la jonction des deux gaves, suivoit la grande route de Peyrehorade sur la droite de l'armée française. Le lieutenant-général Hill, se dirigeant par la route de Sauveterre, occupa les hauteurs en face d'Orthès.

et

La division légère et la sixième passèrent le 27 au point du jour; lord Wellington les suivit, et trouva l'armée française dans une superbe position. Sa droite, commandée par le général comte Reille, occupoit le village de Saint-Bois et les hauteurs près d'Orthès sur la grande route de Dax; et sa gauche, commandée par le général Clausel, étoit appuyée sur Orthès et sur les hauteurs environnantes, s'opposant au passage de la rivière par le lieutenant-général Hill. D'après la direction des hauteurs sur lesquelles le maréchal Soult avoit rangé son armée, le centre, commandé par le comte d'Erlon, se trouvoit retiré, tandis que la force de la position donnoit aux flancs des avantages extraordinaires,

Ainsi trente-cinq à quarante mille Français étoient réunis sur un point si favorable que tout général habile l'auroit choisi pour barrer le passage à une armée d'invasion.

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Wellington, ne voulant plus différer l'attaque, ordonna au maréchal Béresford de tourner la droite, tandis que la gauche et le centre seroient abordés vivement par les troupes du général Picton, qui suivoit la route de Peyrehorade à Orthès; en même temps le général Hill, par un mouvement simultané, devoit passer le gave, pour tourner et attaquer la gauche de la position. Sans s'arrêter à d'inutiles canonnades, le maréchal Béresford va droit au village de Saint-Bois, et s'en empare de vive force, malgré une vigoureuse résistance de la part des troupes du général comte Reille; mais là le terrain se trouve tellement resserré, que les colonnes d'attaque ne peuvent se déployer pour emporter les hauteurs. Tous les efforts du major-général Ross et de la brigade portugaise du général Vasconcellos sont inutiles; les troupes françaises montrent d'ailleurs autant d'intrépidité que de sang-froid : l'action devenoit meurtrière, et la victoire étoit balancée. Wellington, s'apercevant qu'il est impossible de tourner l'armée française par sa

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