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lington, en lui révélant l'existence d'un parti tout organisé à Bordeaux, dans la Vendée, à Toulouse, et dans plusieurs autres provinces. Il lui promit que Bordeaux se déclareroit à la seule approche de Monseigneur le duc d'Angoulême, et il pressa l'illustre général d'attaquer sur tous les points pour se faire jour, et donner la main aux royalistes. Soit que les assurances et la noble franchise de ce gentilhomme eussent influé sur la détermination de Wellington, soit que ce général eût déjà formé le plan d'un e attaque sur toute la ligne, il lui donna l'assurance positive qu'il marcheroit bientôt en avant, et il ajouta : «< Restez à mon quartier-général quel» ques jours encore, et vous me verrez ou>> vrir les gaves; » désignant ainsi, selon l'expression du pays, les principales rivières qui se jettent dans l'Adour.

Wellington hâta ses préparatifs. Mais que d'obstacles à surmonter pour répondre à la vive impatience de la Guienne et du Languedoc! Il falloit vaincre la nature même du pays, devenu le théâtre des opérations. Al'est du sommet des Monts-Pyrénées, le terrain descend en pente douce dans les plaines du Languedoc; néanmoins tout ce qui s'étend vers la gauche, depuis les

Pyrénées jusqu'à l'Adour, est entrecoupé de collines et de vallées profondes qui, pendant l'hiver, sont inondées par des torrens rapides. Derrière l'Adour est cette vaste étendue de terrain stérile, connue sous le nom de Landes de Bayonne. Un semblable sol offroit naturellement les plus grands avantages à l'armée française, qui, par le choix de ses positions, pouvoit arrêter l'ennemi à chaque pas; l'Adour lui-même présentoit un obstacle presqu'insurmontable, tant par sa largeur et ses débordemens, que par les forces imposantes et l'habileté du général qui défendoit le passage. Wellington vouloit-il le tenter au-dessus de Bayonne : là se présentoient les plus grandes difficultés, car il falloit d'abord franchir plusieurs rivières ou gaves qui n'étoient pas guéables dans la saison des pluies. Les mêmes causes rendoient les routes impraticables à l'artillerie et aux bagages. Wellington vouloit-il essayer de passer au-dessous de Bayonne, la difficulté étoit immense : il falloit d'abord construire un pont de plus de deux cents toises de longueur, malgré une garnison zélée et nombreuse qui, faisant flotter seulement sur l'Adour des pièces et des trains de bois, pouvoit mettre le pont en pièces, à la vue même

il

de l'ennemi. Ce fut pourtant dans un tel pays, défendu par un tel adversaire, que lord Wellington détermina d'étendre ses opérations depuis la base des Pyrénées, jusqu'aux rives de la Garonne. Il résolut de passer l'Adour audessous de Bayonne même; soit qu'il franchît la rivière au-dessus ou au-dessous, falloit d'abord manœuvrer pour chasser de la rive gauche l'armée du maréchal Soult, afin de passer au-dessus de Bayonne, si l'autre passage étoit trouvé impraticable. Mais depuis. l'ouverture de février, des pluies excessives inondoient les deux bassins de la Garonne et de l'Adour, et l'armée anglaise se trouvoit comme enchaînée dans ses cantonnemens ; enfin, le 11, il y eut un intervalle sans pluie, et Wellington n'hésita plus de mettre son armée en marche.

Le 14, sa droite, commandée par le général Hill, repoussa les piquets français sur la rivière de Joyeuse, et forma l'attaque de la position de Halette, d'où fut délogé le général Harispe, qui se replia vers Saint-Martin. Le même jour avancèrent sur Baigorry et Bidarrey les troupes espagnoles du général Mina, cantonnées dans la vallée de Bastan .Par ce mouvement combiné, Saint-Jean-Pied-de-Port,

n'ayant plus de communications avec l'armée du maréchal Soult, fut bloqué par Mina.

Poussée par le général Hill, l'aile gauche de l'armée française venoit de prendre position en avant de Garris; là, le général Harispe fut renforcé par le général Paris qui, déjà en marche vers l'intérieur de la France, avoit été rappelé en toute hâle.

Tandis que le général Hill effectuoit son mouvement offensif pour ouvrir à l'armée tout le pays qui se trouvoit sur sa droite, la division espagnole du général Murillo repoussoit aussi dans la même direction les avant-postes qui lui étoient opposés; puis se portant vers Saint-Palais, par une chaîne de hauteurs parallèles aux positions que venoient d'occuper les divisions françaises, elle tourna leur gauche pour leur couper la retraite, secondée par la deuxième division anglaise du général Stewart, qui se dispósoit à les attaquer de front. Ces mouvemens simultanés furent poursuivis avec tant de précision et de valeur, que' la position, quoique singulièrement forte, resta aux alliés, sans une très-grande perte. Vainement, dans deux attaqués très-vives, les généraux Harispe et Paris firent des efforts réitérés pour la reprendre le combat devint

:

plus meurtrier; le major-général Pringle et le lieutenant-colonel Bornes furent blessés

grièvement.

La droite du centre de l'armée de Wellington ayant fait un mouvement correspondant à celui de l'aile droite, les avant-postes anglais furent établis le 13 au soir sur la rivière de Bidouse. Les divisions françaises, se repliant la nuit vers Saint-Palais, détruisirent les ponts, mais ils furent réparés aussitôt, et le général Hill continua son mouvement offensif jusqu'au gave de Mauléon. Là, les corps français crurent arrêter sa marche en rompant le pont d'Ariverette; mais un gué fut découvert au-dessus du pont, et le quatre-vingt-douzième régiment anglais, soutenu par le feu de l'artillerie légère, le passa, et attaqua avec. intrépidité deux bataillons français postés dans le village: assaillis par des forces supérieures, ils l'abandonnèrent. ».

Forcée de céder le terrain, une partie de l'aile gauche du maréchal Soult se retira dans la nuit au-delà du gave d'Oleron, et prit une forte position près de Sauveterre, où elle fut renforcée par des troupes fraîches, sous les ordres du général Clauzel. Le 18 février, les avant-postes de l'armée alliée s'établirent

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