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le pays entre la Nive et l'Adour, et il rallia également ses réserves d'infanterie, manifestant l'intention d'investir Bayonne.

Dans l'attente d'une attaque générale, le maréchal Soult fit aussitôt inonder la rive droite de l'Adour et les deux rives de la Bidouse. Au même moment son frère, le général Soult, se porta, avec une partie de la cavalerie française, à Hasparen, où il trouva en position sur le mont Chouchi la division espagnole du général Murillo.

les

L'armée anglo-portugaise, renforcée par divisions de Galicé et d'Andalousie, occupoit vers la fin de décembre les positions suivantes. L'aile droite, postée entre l'Adour et la Nive, commandoit la navigation des deux rivières; le centre et la gauche étoient établis entre la Nive et la mer; le centre néanmoins se trouvoit à cheval sur la Nive, ayant deux ponts de communication. Une division étoit cantonnée à Ustaritz, et une autre à Villefranque; l'extrême gauche s'étendoit de la mer à la paroisse d'Arcangues, et l'extrême droite s'appuyoit à l'Adour: ainsi l'armée décrivoit une ligne courbe depuis la mer en avant de Biaritz jusqu'à l'Adour, en avant de Home. Le pays sur sa droite lui étoit ouvert. Tranquilles et

protégés dans leurs foyers, les habitans apportoient d'eux-mêmes à l'ennemi des vivres et des fourrages qu'on leur payoit sur-le-champ, car on ne leur demandoit pas une seule ration; et rien ne s'opposoit à ce qu'ils pussent voyager d'un lieu à un autre comme en pleine paix.

Une proclamation de lord Wellington fixa les bases sur lesquelles le commerce maritime devoit reprendre son essor dans les ports de la Navarre française au sud de l'Adour (1).

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Non-seulement l'armée du maréchal Soult ne présentoit pas un aspect aussi brillant mais elle étoit loin de suivre un système si libéral. Resserrée plus étroitement autour de Bayonne, elle épuisoit les provinces environnantes par des réquisitions forcées, qui excitoient des plaintes amères. Aigris par les exactions, les habitans accusoient le soldat de se livrer dans son propre pays aux mêmes excès qui dans la péninsule avoient souvent fait déplorer sa présence.

Mais Napoléon, dissimulant avec soin l'état de la guerre, ne donnoit aucune publication aux dépêches et aux relations du maréchal

(1) Voyez Pièces justificatives, N°. LIII.

Soult. Il permit seulement l'insertion dans les journaux de la capitale, de quelques renseignemens vagues et tronqués sur les batailles de l'Adour tout y étoit voilé. Pour mieux déguiser les événemens, on eut recours aux deux principaux mobiles du pouvoir de Buonaparte, l'exagération et l'imposture. Les nouvelles étoient censées venir des frontières d'Espagne : « Lord Wellington, disoit-on, » a tout-à-fait échoué dans son projet de forcer » les passages de la Nive et de l'Adour, de » cerner la place de Bayonne, et de marcher » sur Bordeaux; les combats qui ont eu lieu » depuis le 9 jusqu'au 13 décembre, ont été » à son désavantage; il y a perdu quinze mille » hommes, tandis que l'armée française n'en » a pas eu le quart hors de combat. La cons»ternation est dans l'armée britannique; lord

>>

Wellington borne maintenant ses préten» tions à faire retrancher toutes les parties de »sa ligne. Sa position devient de plus en plus » critique; son armée manque de vivres; ses » convois battus par la tempête viennent » échouer sur la côte des Landes; nos dé» tachemens recueillent les cargaisons. La mé

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sintelligence d'ailleurs règne entre les troupes >> anglaises et espagnoles.

>>

On ajoutoit toutefois : «

Bayonné est main

» tenant un des plus formidables boulevards » de l'empire. »

En effet, une garnison nombreuse en assuroit la défense. Trois divisions de l'armée sous les ordres du comte Reille, occupoient les camps retranchés, et en terminoient les travaux; le général Clauzel, avec trois autres divisions, venoit de se porter sur la rive gauche de la Bidouse; un autre corps couvroit les rives de l'Adour. Le 20 décembre, le maréchal Soult, quittant les lignes de Bayonne, transféra son quartier-général à Peyrchorade, pour être plus à portée de diriger les mouvemens de l'armée sur le flanc droit de l'ennemi. Le général Harispe, chargé d'organiser la levée des Basques, avoit pris le commandement de l'extrême gauche, appuyée à Saint-Jean-Piedde-Port, l'armée décrivant ainsi une courbe depuis Bayonne jusqu'au pied des Pyrénées.

Assuré de la défense de Bayonne et de l'Adour, le maréchal Soult fit avancer les divisions du général Clauzel derrière la Joyeuse. Le 3 janvier, ce général fit replier les piquets anglais placés entre les rivières de Joyeuse ei de Bidouse; et tournant la droite de la brigade portugaise du général Buchan sur les

hauteurs de Costa, il l'obligea de battre en retraite vers Brisson, et il établit aussitôt deux divisions d'infanterie sur les hauteurs de la bastide de Clarence; en même temps le général Paris se porta en face de Boulac, où l'ennemi avoit un fort détachement; la cavalerie légère inquièta bientôt toute sa ligne. Instruit de ce mouvement offensif. lord Wellington accourt de Saint-Jean-de-Luz, réunit aussitôt la droite et le centre de son armée, en formant sa ligne sur Hasparen, et fait toutes les dispositions nécessaires pour marcher en avant.

Le 4 janvier il reconnoît l'armée française ; la journée du 5 se passe également en manœuvres. Le mauvais temps et le débordement des ruisseaux forcent Wellington à différer d'un jour encore son mouvement. Le 6, la troisième et la quatrième divisions anglaises commandées par les généraux Cole et Picton, soutenues par la brigade portugaise et par la cavalerie du général Fane, se déploient et forment à trois heures après midi l'attaque d'un bataillon de la sixième division française, piacé en avant de la bastide de Clarence; ce bataillon se replie aussitôt en bon ordre. Les deux armées restèrent en présence jusqu'au

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