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» villes et les villages dont les habitans oseront » prendre les armes contre nos troupes, et » entraver nos opérations militaires. Nous ne » désirons que la paix et le repos de l'Europe; » toutes les nations ne combattent plus au»jourd'hui que pour la paix or, l'issue de : » cette guerre ne sauroit être douteuse. Fran»çais, une plus longue résistance ne feroit » qu'aggraver vos malheurs (1).

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Ces déclarations étoient fortifiées par des argumens plus directs encore, qui tendoient à isoler Napoléon au milieu de tant de millions d'hommes qu'il appeloit ses sujets. « Nous l'avons déclaré hautement, >> disoient les alliés, nous ne faisons point » la guerre à la nation française, mais à son gouvernement, ou plutôt à Buonaparte » seul. Nous venons tous pour rétablir l'ordre » et la paix dans votre sein; nous n'en vou»lons qu'à votre chef; lui seul est irrévoca»blement mis au ban de l'humanité : mais » il est nécessaire, ô Français ! que vous ne » preniez aucune part à cette lutte, et que >> vous restiez spectateurs, au moins indiffé» rens, des combats à outrance que nous allons

(1) Voyez Pièces justificatives, No. LI.

» livrer à l'ennemi du genre humain. Songez à l'épuisement des ressources et à l'inutilité >> des efforts d'un chef aussi imprudent qu'in» flexible. Il s'obstine à refuser la paix, ne >> pouvant plier son orgueil aux sacrifices qu'on lui demande; il veut ne pas resti>>> tuer ce qu'il n'a obtenu que par la violence, » et ce que la force des armes saura lui arra» cher mais aussi est-il à la veille de tout » perdre.

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Cependant sur ce théâtre de la guerre, ni les batailles, ni les soulèvemens, ni les siéges, ni les assauts, ni les menaces, ni les proclamations ne sembloient suffire pour mettre enfin un terme à une si grande crise; la gloire de préluder à l'heureux dénoûment qui devoit sauver la patrie, étoit réservée au midi de la France.

FIN DU LIVRe onzième.

LIVRE DOUZIÈME.

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Plan de Wellington pour envahir les provinces méridionales. Parallèle de Wellington et de Buonaparte. Ouverture de la campagne du Midi. Dispositions du maréchal Soult. - Camp retranché de Bayonne. Napoléon négocie avec Ferdinand VII, son prisonnier. Traité de Valençay du 11 décembre. Vues de Napoléon au sujet de l'Espagne. Wellington passe la Nive. Batailles sur l'Adour. Le maréchal Soult rentre dans ses lignes. Position de l'armée de Wellington vers la fin de décembre. Arrivée de monseigneur le duc d'Angoulême à Saint-Jean-de-Luz.-Confédération royaliste dans la plupart des provinces de France, Opérations du comité royal de Bordeaux.Le marquis de la Rochejaquelein se rend à SaintJean-de-Luz, auprès de monseigneur le duc d'Angoulême.

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La campagne dont nous retraçons les événemens mémorables se prolongeoit sans résultats; le sang ruisseloit inutilement; cent cinquante mille hommes étoient déjà hors de combat ou avoient péri;des villes florissantes étoient presque détruites; des provinces entières

étoient dévastées; au nord et à l'est, deux armées de cent mille hommes menaçoient tour à tour la capitale, mais sans pouvoir s'en emparer, tant l'usurpateur du trône de nos rois bravoit, avec audace, les forces de l'Europe conjurée contre sa domination. Manœuvres savantes, invasions subites, combats meurtriers, négociations pressantes, tout venoit d'être épuisé sans qu'on pût mettre un terme à l'effusion du sang humain : la paix s'éloignoit toujours comme si elle eût attendu, pour répandre ses bienfaits, que la cause de la légitimité et de la justice eût prévalu dans le conseil des rois.

Au milieu de ces indécisions cruelles, le midi de la France fit, par sentiment, ce que les combinaisons de la politique n'osoient pas même tenter de réaliser. Les premiers cris de restauration et de fidélité se firent entendre près du berceau de Henri IV, sous la protection de l'armée qui venoit de sauver le trône de la branche espagnole de la maison de Bourbon. Mais cette armée avoit pour général le libérateur des Espagnes et dú Portugal, le capitaine illustre qui réunit à lui seul les brillantes et nobles qualités des Scipions, du prince Noir et de Turenne.

Telle étoit déjà la réputation de Wellington, qu'on le considéroit en Europe, avant même l'ouverture de sa campagne d'invasion, comme le seul général capable de faire mouvoir de grandes masses militaires, et de porter le dernier coup au moderne Attila.

Mais aussi le contraste le plus frappant régnoit entre ces deux hommes de guerre. L'un, essentiellement destructeur, sacrifioit tout à son intérêt et à son ambition délirante; l'autre n'étoit que le conservateur des hommes, des empires et de la probité; il défendoit et protégeoit les peuples et les rois : Buonaparte les fouloit aux pieds; orgueilleux, inhumain, il préparoit ses victoires par la perfidie, et ne les remportoit qu'à force de carnage. Wellington n'obtenoit ses succès que par le plus sage emploi du temps et des combinaisons militaires prudent et discret dans les chances. d'une heureuse fortune, il signaloit ses triomphes par sa générosité envers ses ennemis vaincus. Buonaparte n'étoit jamais plus arrogant qu'au sein de la victoire, et c'étoit au sein de la victoire que la modestie de Wellington se montroit avec le plus de candeur. Il falloit à Buonaparte des armées innombrables pour conquérir; Wellington recouvroit et

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