ALLAN.

MORT DE L'ARCHEVÊQUE SHARP.

Sharp se fit d'abord connaître par l'éloquence qu'il déploya pour défendre les presbytériens, lors des dissensions qui eurent lieu pour le clergé écossais sous Charles II. Bientôt ses talens furent appréciés du ministère qui, pour l'éloigner de ses amis et lui faire oublier ses principes, lui donna l'archevêché de Saint-Andrews. Primat de l'Écosse, il devint le chef-directeur des affaires ecclésiastiques dans cette contrée, où il ne tarda pas à se faire remarquer par sa violence et son oppression; détesté de bien des gens, il n'était plus connu que comme traître et renégat. Après la défaite des presbytériens dans les montagnes de Pentland, il en condamna avec ardeur un grand nombre à la torture et à la mort, et ses cruautés sans nombre le firent regarder par le parti persécuté comme leur plus formidable ennemi. Il arriva qu'un jour (le 3 mai 1679), quelques presbytériens, étant à la recherche d'un des agens de l'archevêque, rencontrèrent Sharp lui-même sur le Magus - Moore, point éloigné de toute habitation. Voyant que la providence l'amenait dans leurs mains, ils le firent descendre de sa voiture et l'arrachèrent des bras de sa fille; puis, le perçant de mille coups, ils cherchèrent leur salut dans la fuite.

Un des principaux acteurs de cette scène tragique fut John Balfour de Burley, connu depuis par une nouvelle intitulée : La vieille mortalité; on le voit la tête couverte tirant son épée, tandis que Balfour, Russell de Kettle, etc., lèvent leurs armes sur le prélat; quelques-uns de la bande retiennent les domestiques, d'autres cherchent dans les malles de la victime des papiers qu'on supposait cachés par lui.

Ce beau tableau fut exposé à l'Académie royale de Londres en 1821, il appartient à W. Lockhart, esquire et a été gravé par James Stewart.