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DU MARQUIS

DE BOUILLÉ

(FRANÇOIS-CLAUDE-AMOUR)

CHEVALIER DES ORDRES DU ROI,

GOUVERNEUR DE DOUAI,

GOUVERNEUR GÉNÉRAL des iles DU VENT PENDANT la guerre d'AMÉRIQUE,
MEMBRE DES DEUX ASSEMBLÉES DES NOTABLES

EN 1787 ET 1788,

GÉNÉRAL EN Chef de l'armée DE MEUSE, Sarre et MoselLE

EN 1790 ET 1791,

PAR SON PETIT-FILS

RENÉ DE BOUILLÉ

Auteur de l'Histoire des Ducs de Guise

PARIS AMYOT, RUE DE LA PAIX,

1853

AVANT-PROPOS

Deux causes motivent généralement l'attention qu'obtient une étude biographique d'abord le désir de connaître le caractère, les sentiments, les principes, les actions de l'homme qu'elle a pour objet, puis l'espoir fondé d'y trouver mêlés quelques enseignements nouveaux, quelques clartés plus vives, sur les événements de son temps. Peut-être, sans s'abuser, y a-t-il lieu de croire à ce double genre d'intérêt dans l'exposé complet d'une vie parcourue avec éclat et demeurée pure, à travers les principaux faits militaires des règnes de Louis XV et de Louis XVI, à travers les débuts terribles d'une immense révolution.

Des récits de guerre occupent les premières pages de ce volume. Sans doute ils se rattachent à une époque incomparablement moins conquérante que celle qui allait la suivre, moins abondante en merveilleuses occasions de parvenir au commandement des armées, moins féconde en gigantesques entreprises; cependant les années qui s'écoulèrent sous les deux derniers rois de l'antique monarchie ouvrirent à la valeur française,

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on pourra s'en convaincre, bien des sources de gloire, et virent réaliser ou concevoir un grand nombre d'importants et généreux desseins.

Un nouvel esprit agitait déjà la France. Dans le périlleux passage d'un ordre ancien, affaibli, dégénéré, à des modifications indispensables et soudain devenues convulsives, eût-il été possible de s'épargner bien des troubles, bien des regrets? Cet essai doit disposer à le croire; du moins aurait-il fallu, pour prévenir tant de maux, allier le désintéressement personnel à l'ardeur du bien public, ménager un accès prudent au progrès, sans lui laisser tout envahir, et céder à la nécessité des réformes en opposant une âme, une constance inébranlables au danger des bouleversements. Telle était la pensée de M. de Bouillé en toute occasion cette pensée régla sa conduite.

Ce ne sera donc pas sans fruit qu'on rencontrera dans cet ouvrage la trace d'une modération persévérante, supérieure aux doutes, aux incertitudes de toute nature, et d'un dévouement à l'abri de toutes faiblesses, dans un temps où les personnes et les choses cédaient de toutes parts à la violence des faits, aux clameurs, aux embûches, aux attaques sourdes ou déclarées, aux défaillances ou bien aux emportements des partis.

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