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rablement disposée sur les hauteurs de Belleville. La situa→ tion locale ne permettant pas à notre cavalerie d'exécuter une charge décisive, le feu de l'ennemi ne manqua pas d'avoir beaucoup d'effet; malgré cela, les troupes alliées, dont la bravoure se trouva animée par l'intrépidité et la présence d'esprit de leurs chefs, par le feu bien dirigé de l'artillerie, et par les progrès que faisoit le général Rayefski, parvinrent à arrêter les mouvemens hardis de l'ennemi, et à déjouer ses espérances de nous éloigner des murs de Paris.

Le combat continua avec opiniâtreté des deux côtés; la perte étoit très-considérable, et sans cesse il fallut renou¬ veler les tirailleurs de part et d'autre.

Le comte Barclay de Tolly, commandant en chef les armées russes, arrivé encore avant l'engagement de l'action sur les hauteurs entre Pantin et Romainville, apprit que l'armée de Silésie, qui n'avoit reçu les dispositions de l'at taque que le même jour dans la matinée, ne pouvoient, à cause de son éloignement, atteindre avec assez de célérité le point décidé, et que les corps du prince royal de Wirtemberg et du général Guioulay ne pouvoient arriver à l'attaque que vers midi. Ces circonstances, et le nombre insuffisant des troupes du corps d'armée du généralRayefsky pour maintenir la position occupée, ne laissoit pas de doute que l'ennemi, par la prise des villages de Pantin et Romainville, et des hauteurs qui se trouvent entre eux', mettroit des obstacles très-grands ou même insurmontables à prendre ce jour les hauteurs qui dominent Paris, et que l'apparition de Napoléon, sans armée même, dans la capitale, dans ce centre de ressources militaires et politiques, lui ouvriroit un nouveau champ de moyens de la résistance la plus opiniâtre, et que ce n'étoit qu'une célé

rité décisive qui en pouvoit anéantir l'espérance, tromper Napoléon dans ses plans audacieux, et couronner d'un succès heureux le but salutaire et sublime des monarques alliés. Convaincu de la vérité de ces vues si importantes par leurs suites présomptives, le comte Barclay de Tolly crut indispensable de mettre l'élite des troupes de la réserve au feu, et d'en décider le sort de cette journée mémorable.

Sans perdre un moment, il ordonna à la deuxième division des grenadiers russes, sous le commandement du lieutenant-général Paskéwitsch de soutenir le flanc gauche du général Rayefsky, et à la première division de ces grenadiers, sous le commandement du lieutenant - général Tschoglokoff, de se porter sur la hauteur en avant du bois entre Pantin et Romainville, pour soutenir la troisième division d'infanterie et notre artillerie. Les gardes prussiennes et de Bade, au contraire, furent envoyées pour seconder la quatrième division d'infanterie vers le village de Pantin.

Cependant l'ennemi fit un nouvel effort contre Pantin; mais les lieutenans-généraux Helfreich et Roth s'y défendirent intrépidement avec les deux régimens de chasseurs de la quatorzième division; le dernier y reçut un coup de feu. En même temps, le général-major Pyschuizky attaqua l'ennemi, qui s'avançoit vers le bois devant Romainville, dans le flanc, mais le nombre supérieur le força de reculer. Le prince Eugène de Wirtemberg, qui, à son ordinaire, se trouva dans la chaîne de ses tirailleurs, avança la quatrième division, et prit le village PréSaint-Gervais. Cependant l'ennemi ayant reçu le renfort d'une colonne, le feu de l'artillerie et de l'infan

terie se prolongeoit des deux côtés avec une obstination

extrême.

La deuxième division des grenadiers russes et une bri→ gade de la première, sous le général-major Knaigenin, en secondant le premier corps d'armée du général Rayefsky, arrêtoit l'offensive de l'ennemi entre le bois et Romainville, et le jeta enfin dans les villages de Mesnil-Montagne et

Belleville.

Les deux autres brigades de la première division des grenadiers, après avoir arrêté, avec le même succès, l'approche de l'ennemi au bois devant Romainville, couvroient leur artillerie, qui agissoit avec beaucoup de succès. Le général en chef, comte Barclay de Tolly, ayant remarqué que les hauteurs entre Romainville et Pantin étoient toutà-fait occupées par nos troupes, fit ordonner aux régimens, qui la plupart étoient dissous en tirailleurs, de réunir leurs forces, et de quitter l'offensive, dans la conviction qu'après l'approche de l'armée de Silésie et de l'avant-garde du prince royal de Wirtemberg, on pourroit prendre Belleville avec moins de sacrifice. Pour arrêter cependant les efforts de l'ennemi contre notre infanterie, elle fut soutenue par deux régimens de la deuxième division de cuiras siers. Le général-major Stahl, avec le régiment d'Artrachan, fit une attaque heureuse sur l'infanterie ennemie, en la poursuivant jusqu'à ses batteries; les cuirassiers de Pleskow donnèrent un choc sur une autre colonne d'infanterie ennemie, qui attaquoit notre troisième division d'infanterie, la chassa au milieu d'un feu vif de mitraille jusqu'à ses batteries, près de Belleville, et fit prisonnier un général français. Après cela, notre infanterie, soutenue par les succès de la cavalerie et par l'artillerie du premier

et du deuxième corps et des grenadiers, se défendoit vigoureusement contre les dernières entreprises de l'ennemi de prendre les bois et les vignes devant Romainville, Pantin et Belleville. Néanmoins, le combat duroit encore sur toute la ligne avec un feu considérable de canon et de mousqueterie.

Le lieutenant-général comte Pahlen, en observant le donjon de Vincennes, remarqua un nombre considérable de pièces d'artillerie sortir de Paris pour renforcer les troupes françaises. Il ordonna à la vingt-troisième compagnie d'artillerie à cheval d'ouvrir le feu sur elle; et au général-major Kameneff de l'attaquer avec une partie du régiment de lanciers de Tschougouyef. Ce détachement avoit déjà pris vingt-cinq canons; mais la quantité de chevaux de leurs attelages blessés, et l'approche d'une cavalerie nombreuse de l'ennemi, l'empêchèrent de retirer plus de neuf pièces de batterie et six caissons.

Alors se montrèrent les premières colonnes de l'armée de Silésie; le corps du général comte Langeron avançoit directement à la montagne du Montmartre, et les corps prussiens des généraux Kleist et York aux villages de Villette et Pantin. Dans le moment que leur artillerie commença à jouer, l'ennemi ouvrit le feu de ses batteries entre ces villages, et renouvela ses efforts de nous prendre Pantin. Le général en chef des armées russes envoya deux bataillons de la garde prussienne, pour renforcer la quatrième division et les régimens de chasseurs de la quatorzième, qui défendoit vivement ce village. Dans un moment, les bataillons prussiens enfoncèrent les colonnes avancées de l'ennemi; mais par l'arrivée d'autres colonnes nombreuses, et par l'effet meurtrier des batteries ennemies,

couvertes de fossés profonds, ces braves bataillons éprouvèrent une perte considérable. En peu de temps cependant, les autres bataillons de cette garde et de celle de Bade, se jetant courageusement sur l'infanterie de l'ennemi, le chassèrent du village, et forcèrent son artillerie de s'éloi gner. Quoique l'ennemi hasardoit une nouvelle attaque, tous les efforts de son infanterie et les effets horribles de son artillerie ne purent ébranler le courage de ces braves troupes.

Pendant ces actions, le prince royal de Wirtemberg s'étoit approché de Vincennes ; et le général en chef, en ayant reçu la nouvelle, ordonna l'attaque générale. Le général de cavalerie Rayefsky envoya le prince Eugène de Wirtemberg au village de Belleville, et le lieutenantgénéral prince Gortschakoff II au village de Charonne. Le général d'infanterie comte Miloradovitsch rassembla le corps des grenadiers sous le commandement du lieutenantgénéral comte Lambert, pour attaquer le village de Belleville et Mesnil-Montagne.

L'ennemi, dans l'intention de conserver les points importans de Pantin et Villette, concentra la plupart de ses forces au premier, et entreprit encore une attaque sur la garde de Prusse et de Bade; mais il fut reçu avec la même fermeté, comme auparavant. Pour renforcer cette troupe, après une perte considérable en hommes, le lieutenantgénéral Yermoloff amena la deuxième division des gardes russes. Les régimens de grenadiers-gardes-du-corps et de Pawlowsk s'emparèrent d'abord du pont, sur le canal d'Ourcq, et du faubourg situé de l'autre coté. Le général prussien York, d'après la demande du général en chef comte Barclay de Tolly, y envoya quatre bataillons d'in

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