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SEP

30 1884

11100

DISCOURS

PRONONCÉ PAR M. GUERARD, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE, DANS LA SÉANCE PUBLIQUE DU 28 JUIN 1846.

MESSIEURS,

En présence des progrès que l'étude de l'histoire a faits parmi nous, en présence des développements qu'elle a reçus depuis trente ans, il n'est plus besoin aujourd'hui de démontrer l'utilité de cette science. Si cependant, malgré l'impulsion donnée aux études historiques, il était encore des esprits assez aveugles pour en contester les avantages, il me suffirait sans doute, pour les convaincre d'erreur, de rappeler ici la définition que donnait autrefois de l'histoire un homme aussi profond philosophe que grand orateur, et de dire avec Cicéron, l'histoire est

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la lumière des temps, la dépositaire des événements, le témoin fidèle de la vérité, la source des bons conseils et de la prudence, la règle de la conduite et des mœurs. Comme de tout temps on a été forcé de reconnaître que sans le secours de l'histoire, l'homme renfermé dans les bornes étroites de son siècle, abandonné à ses propres réflexions, à ses connaissances particulières, serait demeuré dans une espèce d'enfance et dans l'ignorance de tout ce qui l'a précédé, il est évident que l'utilité de l'histoire n'a pas plus besoin d'être démontrée, que l'utilité de la connaissance des hommes, qui s'acquiert en grande partie par l'étude de ce qui est arrivé dans les diverses sociétés entre lesquelles la providence a partagé l'univers.

C'était donc avec juste raison que le chancelier d'Aguessau la regardait comme la science la plus digne de l'homme, et particulièrement de l'homme public; qu'il en recommandait à son fils l'étude avec tant d'instances, et ne rougissait pas de lui avouer qu'il s'était toujours repenti de ne pas avoir étudié l'histoire avec autant de suite et d'exactitude qu'il aurait pu le faire.

Lorsque j'entends un homme aussi recommandable, un magistrat aussi illustre, donner à cette science la prééminence sur toutes les autres; lorsque que je l'entends même avouer que le charme des belles-lettres avait été pour lui une espèce de débauche d'esprit, que le goût de la philosophie avait souvent usurpé dans son âme une préférence injuste sur l'étude d'une science dont on sent de plus en plus le besoin à mesure qu'on avance en âge et en connaissances, et qui, lorsqu'elle est faite avec les réflexions nécessaires, réunit la douceur des belles-lettres

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