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Paris, 5 février 1810.

Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collège électoral du département de la Dordogne.

Messieurs les députés du collége électoral du départemen t de la Dordogne, moi et mon allié l'empereur de Russie, nous avons tout fait pour pacifier le monde, nous n'avons pu y réussir. Le roi de l'Angleterre, vieilli dans sa haine contre la France, veut la guerre..... Son état l'empêche d'en sentir les maux pour le monde et d'en calculer les résultats pour sa famille. Toutefois la guerre doit avoir un terme, et alors nous serons plus grands, plus puissans et plus forts que nous n'avons jamais été. L'empire français a la vie de la jeunesse ; il ne peut que croître et se consolider; celui de mes ennemis est à son arrière-raison; tout en présage la décroissance. Chaque année dont ils retarderont la paix du monde, ne fera qu'augmenter sa puissance.

Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collége électoral du département du Doubs.

Messieurs les députés du collége du département du Doubs, j'ai eu souvent occasion de distinguer vos citoyens sur le champ d'honneur. Ce sera avec plaisir que je verrai vos campagnes; mais ma famille est devenue bien grande. Cependant j'irai vous voir quand le canal qui doit joindre le Rhin au Rhône passera par votre ville.

Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collège électoral du département de l'Indre.

Messieurs les députés du collége du département de l'Indre, je vous remercie des sentimens que vous m'exprimez; je les mérite de mes peuples par la sollicitude que je porte constamment à tout ce qui les intéresse.

Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collège électoral du département du Léman.

J'agrée vos sentimens ; moi et ceux de mes descendans qui occuperont ce trône, nous protégerons toute religion fondée sur l'évangile, puisque toutes en prêchent la morale et en respirent la charité.

Ce n'est pas que je ne déplore l'ignorance et l'ambition de ceux qui, voulant, sous le masque de la religion, dominer sur l'univers et y lever des tributs à leur profit, ont donné un si précieux prétexte aux discordes qui ont divisé la famille chrétienne.

Ma doctrine comme mes principes sont invariables. Quelles que puissent être les clameurs du fanatisme et de l'ignorance, tolérance et protection pour toutes les religions chrétiennes, garantie et indépendance pour ma religion et celle de la majorité de mes peuples, contre les attentats des Grégoire, des Jules, des Boniface. En rétablissant en France, par un concordat, mes relations avec les papes, je n'ai entendu le faire que sous l'égide des quatre propositions de l'église gallicane, sans quoi j'aurais sacrifié l'honneur et l'indépendance de l'empire aux plus absurdes prétentions.

Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collège électoral du département de la Loire-Inférieure.

Messieurs les députés du collége du département de la Loire-Inférieure, c'est en entrant dans vos murs que je reçus l'avis que des Français avaient rendu mes aigles sans combattre, et avaient préféré la vie et le déshonneur aux dangers et à la gloire. Il n'a fallu rien moins que l'expression des sentimens des citoyens de ma bonne ville de Nantes pour me rendre des momens de joie et de plaisir. J'ai éprouvé au mi

lieu de vous ce qu'on éprouve au milieu de ses vrais amis: c'est vous dire combien ces sentimens sont profondément gravés dans mon cœur.

Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collége électoral du département du Lot.

Messieurs les députés du collége du département du Lot, j'ai pensé à ce que vous me demandez; le Lot sera rendu navigable aussitôt que les canaux de l'Escaut au Rhin, du Rhin au Rhône, du Rhône à la Seine, et de la Rance à la Vilaine, seront terminés. Ce sera dans six ans. Je connais l'attachement de votre département à ma personne.

Réponse de Sa Majesté à l'adresse du collége électoral da département de la Roër.

Messieurs les députés du collége du département de la Roër, j'agrée vos sentimens. Votre pays est celui de Charlemagne ; vous faites aujourd'hui, comme alors, partie du grand empire. J'apprends avec plaisir le bon esprit qui anime vos habitans. Je désire que ceux de vos concitoyens qui ont leurs enfans au service étranger, les rappellent en France. Un Français ne doit verser son sang que pour son prince et pour sa patrie.

Réponse de Sa Majesté à la députation de la ville de Lyon, qui sollicitait la permission d'élever dans ses murs une statue à Napoléon.

J'approuve la délibération du conseil municipal. Je verrai avec plaisir une statue au milieu de ma bonne ville de Lyon, mais je désire qu'avant de travailler à ce monument, Vous ayez fait disparaître toutes ces ruines, restes de nos malheureuses guerres civiles. J'apprends que déjà la place de Belle

cour est rétablie. Ne commencez le piédestal que lorsque tout sera entièrement achevé.

Sénateurs,

Au palais des Tuileries, le 27 février 1810.

Message au sénat.

Nous avons fait partir pour Vienne, comme notre ambassadeur extraordinaire, notre cousin le prince de Neufchâtel, pour faire la demande de la main de l'archiduchesse MarieLouise, fille de l'empereur d'Autriche.

Nous ordonnons à notre ministre des relations extérieures. ✰ de vous communiquer les articles de la convention de mariage, entre nous et l'archiduchesse Marie-Louise, laquelle a été conclue, signée et ratifiée.

Nous avons voulu contribuer éminemment au bonheur de. la présente génération. Les ennemiş du continent ont fondé leur prospérité sur ses dissensions et son déchirement. Ils ne pourront plus alimenter la guerre en nous supposant des projets incompatibles avec les liens et les devoirs de parenté que nous venons de contracter avec la maison impériale régnante en Autriche.

Les brillantes qualités qui distinguent l'archiduchesse Marie-Louise lui ont acquis l'amour des peuples de l'Autriche. Elles ont fixé nos regards. Nos peuples aimeront cette princesse pour l'amour de nous, jusqu'à ce que, témoins de toutes les vertus qui l'ont placée si haut dans notre pensée, ils l'aiment pour elle-même. NAPOLÉON.

Au palais des Tuileries, 1er mars 1810.

Message de S. M. l'empereur et roi au sénat.

Sénateurs,

Les principes de l'empire s'opposant à ce que le sacerdoce soit réuni à aucune souveraineté temporelle, nous avons

dû regarder comme non avenue la nomination que le PrincePrimat avait faite du cardinal Fesch pour son successeur. Ce prélat, si distingué par sa piété et par les vertus de son état, nous avait d'ailleurs fait connaître la répugnance qu'il avait à être distrait des soins et de l'administration de ses diocèses.

Nous avons voulu aussi reconnaître les grands services que le Prince-Primat nous a rendus, et les preuves multipliées que nous avons reçues de son amitié. Nous avons ajouté à l'étendue de ses états et nous les avons constitués sous le titre de grand-duché de Francfort. Il en jouira jusqu'au moment marqué pour le terme d'une vie consacrée à faire le bien.

Nous avons en même temps voulu ne laisser aucune incertitude sur le sort de ses peuples, et nous avons en conséquence cédé à notre cher fils le prince Eugène-Napoléon, tous nos droits sur le grand-duché de Francfort. Nous l'avons appelé à posséder héréditairement cet état après le décès du Prince-Primat, et conformément à ce qui est établi dans les lettres d'investiture dont nous chargeous notre cousin le prince archichancelier de vous donner connaissance.

Il a été doux pour notre cœur de saisir cette occasion de donner un nouveau témoignage de notre estime et de notre tendre amitié à un jeune prince dont nous avons dirigé les premiers pas dans la carrière du gouvernement et des armes, qui, au milieu de tant de circonstances, ne nous a jamais donné aucun motif du moindre mécontentement. Il nous a, au contraire, secondé avec une prudence au-dessus de ce qu'on pouvait attendre de son âge, et dans ces derniers temps, il a montré, à la tête de nos armées, autant de bravoure que de connaissance de l'art de la guerre. Il convenait de le fixer d'une manière stable dans le haut rang où nous l'avons placé.

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