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jours. On profite de ce temps pour achever, indépendamment des ponts de bateaux et de radeaux, de planter les pilotis.

Tous les renseignemens que l'on reçoit du côté de l'ennemi annoncent que les villes de Presbourg, Brunn et Znaïm sont remplies de blessés. Les Autrichiens évaluent eux-mêmes leur perte à dix-huit mille hommes.

Le prince Poniatowski, avec l'armée du grand-duché de Varsovie, poursuit ses succès. Après la prise de Sandomir, il s'est emparé de la forteresse de Zamosc, où il a fait éprouver à l'ennemi une perte de trois mille hommes et pris trente pièces de canon. Tous les Polonais qui sont à l'armée autrichienne désertent.

L'ennemi, après avoir échoué devant Thorn, a été vivement poursuivi par le général Dombrowski.

L'archiduc Ferdinand ne retirera que de la honte de son expédition. Il doit être arrivé dans la Silésie autrichienne, réduit au tiers de ses forces.

Le sénateur Wibiski s'est distingué par ses sentimens patriotiques et son activité.

M. le comte de Metternich est arrivé à Vienne. Il va être échangé aux avant-postes avec la légation française, à qui les Autrichiens avaient, contre le droit des gens, refusé des passeports, et qu'ils avaient emmenée à Pest.

Vienne, 13 juin 1809.

Dix-huitième bulletin de la grande armée.

La division du général Chasteller, qui avait insurgé le Tyrol, a passé le 4 de ce mois aux environs de Clagenfurth, pour se jeter en Hongrie. Le général Rusca a marché à elle, et il y a eu un engagement assez vif, où l'ennemi a été battu, et où on lui a fait neuf cents prisonniers.

Le prince Eugène, avec un gros corps, manœuvre au milien de la Hongrie.

Depuis quelques jours le Danube a augmenté d'un pied.

Le général Gratien, avec une division hollandaise, ayant marché sur Stralsund, où s'était retranché le nommé Schill, a enlevé ses retranchemens d'assaut. Schill avait donné ordre de brûler la ville pour assurer sa retraite, mais sa bande n'en a pas eu le temps; elle a été en entier tuée ou prise; lui-même a été tué sur la grande place près du corps-de-garde, dans le moment où il se sauvait et cherchait à gagner le port pour s'embarquer.

L'archiduc Ferdinand a évacué précipitamment Varsovie le 2 juin. Ainsi tout le grand-duché est abandonné par l'armée ennemie, tandis que les troupes que commande le prince Poniatowski occupent les trois quarts de la Galicie.

Vienne, 16 juin 1809.

Dix-neuvième bulletin de la grande armée.

par

L'anniversaire de la bataille de Marengo a été célébré la victoire de Raab, que la droite de l'armée commandée par le vice-roi, a remportée sur les corps réunis de l'archiduc Jean et de l'archiduc Palatin.

Depuis la bataille de la Piave, le vice-roi a poursuivi l'archiduc Jean, l'épée dans les reins.

L'armée autrichienne espérait se cantonner aux sources de la Raab, entre Saint-Gothard et Comorn.

Le 5 juin, le vice-roi partit de Neustadt et porta son quartier-général à OEdembourg, en Hongrie.

Le 7, il continua son mouvement, et arriva à Guns. Le général Lauriston, avec son corps d'observation, le rejoignit sur la gauche.

Le 8, le général Montbrun, avec sa division de cavalerie

légère, força le passage de la Raabnitz, auprès de Sovenshaga, culbuta trois cents cavaliers de l'insurrection hongroise, et les rejeta sur Raab.

Le 9, le vice-roi se porta sur Sarvar.

La cavalerie du général Grouchy rencontra l'arrière-garde ennemie à Vasvar, et fit quelques prisonniers.

Le 10, le général Macdonald, venant de Gratz, arriva à Comorn.

Le 11, le général de division Grenier rencontrà à Karako, une colonne de flanqueurs ennemis qui défendait le pont, et passa la rivière de vive force. Le général Debroc, avec le neuvième de hussards, a fait une belle charge sur un bataillon de quatre cents hommes, dont trois cents ont été faits prisonniers.

Le 12, l'armée déboucha par le pont de Merse sur Papa. Le vice-roi aperçut d'une hauteur toute l'armée ennemie en bataille. Le général de division Montbrun, général de cavalerie et officier d'une grande espérance, déboucha dans la plaine, attaqua et culbuta la cavalerie ennemie, après avoir fait plusieurs manœuvres précises et vigoureuses. L'ennemi avait déjà commencé sa retraite. Le vice-roi passa la nuit à Papa.

Le 13, à cinq heures du matin, l'armée se mit en marche pour se porter sur Raab. Notre cavalerie et la cavalerie autrichienne se rencontrèrent au village de Szanak. L'ennemi fut culbuté et on lui fit quatre cents prisonniers.

L'archiduc Jean, ayant fait sa jonction avec l'archiduc Palatin, près de Raab, prit position sur de belles hauteurs, la droite appuyée à Raab, ville fortifiée, et la gauche couvrant le chemiu de Comorn, autre place forte de la Hongrie.

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Le 14, à onze heures du matin, le vice-roi range son armée en bataille, et avec trente-cinq mille hommes, en attaque cinquante mille. L'ardeur de nos troupes est encore aug

mentée par le souvenir de la victoire mémorable qui a consacré cette journée. Tous les soldats poussent des cris de joie à la vue de l'armée ennemie, qui était sur trois lignes et composée de vingt à vingt-cinq mille hommes, restes de cette superbe armée d'Italie, qui naguère se croyait déjà maîtresse de toute l'Italie; de dix mille hommes commandés par le général Haddick, et formés des réserves des places fortes de Hongrie ; de cinq à six mille hommes composés des débris réunis du corps de Jellachich, et des autres colonnes du Tyrol, échappés aux mouvemens de l'armée, par les gorges de la Carinthie; enfin, de douze à quinze mille hommes de l'insurrection hongroise, cavalerie et infanterie.

Le vice-roi plaça son armée, la cavalerie du général Montbrun, la brigade du général Colbert et la cavalerie du général Grouchy sur la droite; le corps du général Grenier, formant deux échelons, dont la division du général Serras formait l'échelon de droite, en avant; une division italienne, commandée par le général Baraguey-d'Hilliers, formant le second échelon, et la division du général Puthod, en réserve. Le général Lauriston, avec son corps d'observation, soutenu par le général Sahuc, formait l'extrême gauche, et observait la place de Raab.

A deux heures après midi, la canonnade s'engagea. A trois heures, le premier, le second et le troisième échelons, en vinrent aux mains. La fusillade devint vive, la première ligne de l'ennemi fut culbutée, mais la seconde ligne arrêtà un instant l'impétuosité de notre premier échelon qui fut aussisôt renforcé et la culbuta. Alors la réserve de l'ennemi se présenta. Le vice-roi qui suivait tous les mouvemens de l'ennemi, marcha, de son côté, avec sa réserve : la belle position des Autrichiens fut enlevée, et à quatre heures la victoire était décidée.

L'ennemi, en pleine déroute, se serait difficilement rallié

si un défilé ne s'était opposé aux mouvemens de notre cavalerie. Trois mille hommes faits prisonniers, six pièces de canon et quatre drapeaux, sont les trophées de cette journée. L'ennemi a laissé sur le champ de bataille trois mille morts, parmi lesquels on a trouvé un général major. Notre perte s'est élevée à neuf cents hommes tués ou blessés. Au nombre des premiers se trouve le colonel Thierry, du vingt-troisième régiment d'infanterie légère, et parmi les derniers, le général de brigade Valentin et le colonel Expert.

Le vice-roi fait une mention particulière des généraux Grenier, Montbrun, Serras et Danthouard. La division italienne Severoli a montré beaucoup de précision et de sangfroid. Plusieurs généraux ont eu leurs chevaux tués; quatre aides-de-camp du vice-roi ont été légèrement atteints. Ce prince a été constamment au milieu de la plus grande mêlée. L'artillerie commandée par le général Sabatier, a soutenu sa réputation.

Le champ de bataille de Raab avait été dès long-temps reconnu par l'ennemi, car il annonçait fort à l'avance qu'il tiendrait dans cette belle position. Le 15, il a été vivement poursuivi sur la route de Comorn et de Pest.

Les habitans du pays sont tranquilles, et ne prennent aucune part à la guerre. La proclamation de l'empereur a mis de l'agitation dans les esprits. On sait que la nation hongroise a toujours désiré son indépendance. La partie de l'insurrection qui se trouve à l'armée avait déjà été levée par la dernière diète ; elle est sous les armes et elle obéit.

Vienne, 20 juin 1809.

Vingtième bulletin de la grande armée.

Lorsque la nouvelle de la victoire de Raab arriva à Bude, l'impératrice en partit à l'heure même, ainsi que tout ce qui tenait au gouvernement.

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