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On travaille à ces ouvrages avec la plus grande activité, et déjà un grand nombre de sonnettes battent des pilotis: par ce moyen, et avec les fortifications qu'on fait sur la rive gauche, nous sommes assurés de pouvoir manœuvrer sur les deux rives à volonté.

Notre cavalerie légère est vis-à-vis de Presbourg, appuyée sur le lac de Neusiedel.

Le général Lauriston est en Styrie sur le Simmeringberg et sur Bruck.

Le maréchal duc de Dantzick est en grandes marches avec les Bavarois. Il ne tardera pas à rejoindre l'armée près de Vienne.

Les chasseurs à cheval de la garde sont arrivés hier; les dragons arrivent aujourd'hui ; on attend dans peu de jours les grenadiers à cheval et soixante pièces d'artillerie de la garde.

Nous avons fait prisonniers lors de la capitulation de Vienne, sept feld-maréchaux-lieutenans, neuf généraux-majors, dix colonels, vingt majors et lieutenans-colonels, cent capitaines, cent cinquante lieutenans, deux cents sous-lieutenans, et trois inille sous-officiers et soldats, parmi lesquels ne sont pas compris les hommes qui étaient aux hôpitaux, et qui montaient à plusieurs milliers.

Ebersdorf, 27 mai 1809.

Proclamation à l'armée d'Italie.

Soldats de l'armée d'Italie,

Vous avez glorieusement atteint le but que je vous avais marqué; le Simering a été témoin de votre jonction avec la grande armée.

Soyez les bienvenus! Je suis content de vous !!!. Surpris par un ennemi perfide avant que vos colonnes fussent réunies,

vous avez dû rétrograder jusqu'à l'Adige; mais lorsque vous reçûtes l'ordre de marcher en avant, vous étiez sur le champ mémorable d'Arcole, et là, vous jurâtes sur les mânes de nos héros de triompher. Vous avez tenu parole à la bataille de la Piave, aux combats de Saint-Daniel, de Tarvis, de Gorice. Vous avez pris d'assaut les forts de Malborghetto, de Pradel et fait capituler la division ennemie retranchée dans Prévald et Laybach. Vous n'aviez pas encore passé la Drave, et déjà vingt-cinq mille prisonniers, soixante pièces de bataille, dix drapeaux avaient signalé votre valeur. Depuis, la Drave, la Save, la Muer n'ont pu retarder votre marche. La colonne autrichienne de Jellachich, qui la première entra dans Munich, qui donna le signal des massacres dans le Tyrol, environnée à Saint-Michel, est tombée dans vos baïonnettes. Vous avez fait une prompte justice de ces débris dérobés à la colère de la grande armée.

Soldats, cette armée autrichienhe d'Italie, qui un moment souilla par sa présence mes provinces, qui avait la prétention de briser ma couronne de fer, battue, dispersée, anéantie, grâces à vous, sera un exemple de la vérité de cette devise: Dieu me la donne, gare à qui la touche. NAPOLÉON.

Ebersdorf, 28 mai 1809.

Treizième bulletin de la grande armée.

Dans la nuit du 26 au 27, nos ponts sur le Danube ont été enlevés par les eaux et par des moulins qu'on a détachés. On n'avait pas encore eu le temps d'achever les pilotis et de placer la grande chaîne de fer. Aujourd'hui, l'un des ponts est rétabli, on espère que l'autre le sera demain.

L'empereur a passé la journée d'hier sur la rive gauche, pour visiter les fortifications que l'on élève dans l'île d'In-derLobau, et pour voir plusieurs régimens du corps du duc de Rivoli en position de cette espèce de tête de pont.

Le 27, à midi, le capitaine Bataille, aide-de-camp du prince vice-roi, a apporté l'agréable nouvelle de l'arrivée de l'armée d'Italie à Bruck. Le général Lauriston avait été envoyé au devant d'elle, et la jonction a eu lieu sur le Simmeringberg. Un chasseur du neuvième qui était en coureur en avant d'une reconnaissance de l'armée d'Italie, rencontra un chasseur d'un peloton du vingtième, envoyé par le général Lauriston, Après s'être observés pendant quelque temps, ils reconnurent qu'ils étaient Français et s'embrassèrent. Le chasseur dů vingtième marcha sur Bruck, pour se rendre auprès du viceroi, et celui du neuvième se dirigea vers le général Lauriston pour l'informer de l'approche de l'armée d'Italie. Il y avait plus de douze jours que les deux armées n'avaient pas de nouvelles l'une de l'autre. Le 26 au soir, le général Lauriston était à Bruck au quartier-général du vice-roi.

Le vice-roi a montré dans toute cette campagne un sangfroid et un coup d'œil qui présagent un grand capitaine.

Dans la relation des faits qui ont illustré l'armée d'Italie pendant ces vingt derniers jours, Sa Majesté a remarqué avec plaisir la destruction du corps de Jellachich. C'est ce général qui fit aux Tyroliens cette insolente proclamation qui alluma leur fureur et aiguisa leurs poignards. Poursuivi par le duc de Dantzick, menacé d'être pris en flanc par la brigade du général Dupellin, que le duc d'Auerstaedt avait fait déboucher par Mariazell, il est venu tomber comme dans un piége en avant de l'armée d'Italie. L'archiduc Jean qui, il y si peu de temps, et dans l'excès de sa présomption, se dégradait par sa lettre au duc de Raguse, a évacué Gratz, hier, 27, ramenant à peine vingt ou vingt-cinq mille hommes de cette belle armée qui était entrée en Italie. L'arrogance, l'insulte, les provocations à la révolte, toutes ses actions portant le caractère de la rage, ont tourné à sa honte.

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Les peuples de l'Italie se sont conduits comme auraient pu

le faire les peuples de l'Alsace, de la Normandie ou du Dauphiné. Dans la retraite de nos soldats, ils les accompagnaient de leurs vœux et de leurs larmes; ils reconduisaient par des chemins détournés, et jusqu'à cinq marches de l'armée, les hommes égarés. Lorsque quelques prisonniers ou quelques blessés, français ou italiens, ramenés pår l'ennemi, traversaient les villes et les villages, les habitans leur portaient des secours; ils cherchaient pendant la nuit les moyens de les travestir et de les faire sauver.

Les proclamations et les discours de l'archiduc Jean n'inspiraient que le mépris et le dédain, et l'on aurait peine à se peindre la joie des peuples de la Piave, du Tagliamento et du Frioul, lorsqu'ils virent l'armée de l'ennemi fuyant en désordre, et l'armée du souverain et de la patrie revenant triomphante.

Lorsqu'on a visité les papiers de l'intendant de l'armée autrichienne qui était à la fois le chef du gouvernement et de la police, et qui a été pris à Padoue avec quatre voitures, on y a découvert la preuve de l'amour des peuples d'Italie pour l'empereur. Tout le monde avait refusé des places, personne ne voulait servir l'Autriche: et parmi sept millions d'hommes qui composent la population du royaume, l'ennemi u'a trouvé que trois misérables qui n'aient pas repoussé la séduction.

Les régimens d'Italie qui s'étaient distingués en Pologne et qui avaient rivalisé d'intrépidité dans la campagne de Catalogne avec les plus vieilles bandes françaises, se sont couverts de gloire dans toutes les affaires. Les peuples d'Italie marchent à grands pas vers le dernier terme d'un heureux changement. Cette belle partie du continent, où s'attachent tant de grands et d'illustres souvenirs, que la cour de Rome, que cette nuée de moines, que ses divisions avaient perdue, reparaît avec honneur sur la scène de l'Europe.

Tous les détails qui suivent, de l'armée autrichienne, cons

tatent que dans les journées du 21 et du 22, sa perte a été énorme. L'élite de l'armée a péri. Selon les aimables de Vienne, les manoeuvres du général Danube ont sauvé l'armée autrichienne.

Le Tyrol et le Voralberg sont parfaitement soumis. La Carniole, la Styrie, la Carinthie, le pays de Salzbourg, la Haute et la Basse-Autriche sont pacifiés et désarmés.

Trieste, cette ville où les Français et les Italiens ont subi tant d'outrages, a été occupée. Les marchandises coloniales anglaises ont été confisquées. Une circonstance de la prise de Trieste a été très-agréable à l'empereur : c'est la délivrance de l'escadre russe; elle avait eu ordre d'appareiller pour Ancône; mais retenue par les vents contraires, elle était restée au pouvoir des Autrichiens.

La jonction de l'armée de Dalmatie est prochaine. Le duc de Raguse s'est mis en marche aussitôt qu'il a appris que l'armée d'Italie était sur l'Izonso. On espère qu'il arrivera à Laybach avant le 5 juin.

Le brigand Schill qui se donnait, et avec raison, le titre de général au service de l'Angleterre, après avoir prostitué le nom du roi de Prusse, comme les satellites de l'Angleterre prostituent celui de Ferdinand à Séville, a été poursuivi et jeté dans une île de l'Elbe. Le roi de Westphalie, indépendamment de quinze mille hommes de ses troupes, avait une division hollandaise et une division française; et le duc de Valmy a déjà réuni à Hanau deux divisions du corps d'observation, commandées par les généraux Rivaux et Des peaux, et composées des brigades Lameth, Clément, Taupin et Vaufreland.

La pacification de la Souabe rend disponible le corps d'observation du général Beaumont qui est réuni à Augsbourg, et où se trouvent plus de trois mille dragons.

La rage des princes de la maison de Lorraine contre la

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