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sarmement a déjà produit cinq mille fusils. Les personnes étrangères au Ferrol ont été renvoyées dans leurs villages. Les hommes connus pour s'ètre souillés de sang pendant l'insurrection, ont été arrêtés.

L'amiral Obregon, que le peuple avait arrêté pendant l'insurrection, a été mis à la tête de l'arsenal.

On a trouvé dans le port, trois vaisseaux de cent douze canons; deux de quatre-vingts; un de soixante-quatorze ; deux de soixante-quatre; trois frégates et un certain nombre de corvettes, de bricks et autres bâtimens désarmés ; plus de quinze cents pièces de canon de tous calibres, et des munitions de toute espèce.

Il est probable que sans la retraite précipitée des Anglais, et sans l'événement du 16, ils auraient occupé le Ferrol, et se seraient emparés de cette belle escadre. Les officiers de terre et de mer ont prêté serment au roi Joseph avec le plus grand enthousiasme. Ce qu'ils racontent de ce qu'ils ont eu à souffrir de la dernière classe du peuple et des boute-feux de l'Angleterre est difficile à concevoir.

L'ordre règne dans la Galice, et l'autorité du roi est rétablie dans cette province, l'une des plus considérables de la monarchie espagnole.

Le général Laborde a trouvé à la Corogne, sur le bord de la mer, sept pièces de canon que les Anglais avaient enterrées dans la journée du 16, ne pouvant les emmener. La Romana, abandonné par les Anglais et par ses troupes, s'est enfui avec cinq cents hommes du côté du Portugal, pour se jeter en Andalousie.

Il ne restait à Lisbonne que quatre à cinq mille Anglais. Tous les hôpitaux, tous les magasins étaient embarqués, et la garnison se disposait à abandonner ce peuple, aussi indigué de la perfidie des Anglais que révolté par la différence de mœurs et de religion, par la brutale et continuelle intem

pérance des troupes anglaises, par cet enfêtement et par cet orgueil si mal fondés qui rendent cette nation odieuse à tous les peuples du continent.

Trente-troisième bulletin de l'armée d'Espagne.

Le duc de Dalmatie est arrivé le 10 février à Tuy. Toute la province est soumise.

Il réunissait tous les moyens pour passer le lendemain le Minho, qui est extrêmement large dans cet endroit. Il a dû arriver du 15 au 20 à Oporto, et du 20 au 28 à Lisbonne.

Les Anglais s'embarquaient à Lisbonne pour abandonner le Portugal; l'indignation des Portugais était au comble, et il y avait journellement des engagemens notables et sanglans entre les Portugais et les Anglais.

En Galice, le duc d'Elchingen achevait l'organisation de la province. L'amiral Messaredra était arrivé au Ferrol, et l'activité commençait à renaître dans cet arsenal important. La tranquillité est rétablie dans toutes les provinces sous les orJres du duc d'Istrie, et situées entre les Pyrénées, la mer, le Portugal, et la chaîne de montagnes qui couvrent Madrid. La sécurité succède aux jours d'alarmes et de désordres.

De nombreuses députations se rendent de toutes parts auprès du roi à Madrid. La réorganisation et l'esprit public font des progrès rapides sous la nouvelle administration.

Le duc de Bellune marche sur Badajoz; il désarme et pacifie toute la basse Estramadure.

Sarragosse s'est rendue. Les calamités qui ont pesé sur cette ville infortunée, sont un effrayant exemple pour les peuples. L'ordre rétabli dans Sarragosse, s'étend à tout l'Aragon, et les deux corps d'armée qui se trouvaient autour de cette ville, deviennent disponibles

Sarragesse a été le véritable siége de l'insurrection de l'Es

pagne. C'est dans cette ville qu'existait le parti qui voulait appeler un prince de la maison d'Autriche à régner sur le Tage. Les hommes de ce parti avaient hérité de cette opinion qui fut celle de leurs ancêtres à l'époque de la guerre de la succession, et qui vient d'être étouffée sans retour.

La bataille de Tudela avait été gagnée le 23 novembre, et dès le 27, l'armée française campait à peu de distance de Sarragosse.

La population de cette ville était armée. Celle des campagnes de l'Aragon s'y était jointe, et Sarragosse contenait cinquante mille hommes, formés par régimens de mille hommes, et par compagnies de cent hommes. Tous les grades de généraux, d'officiers et de sous-officiers, étaient remplis par des moines. Un corps de troupes de dix mille hommes échappés de la bataille de Tudela, s'était renfermé dans la ville, dont les subsistances étaient assurées par d'immenses magasins, et qui était défendue par deux cents pièces de canon. L'image de notre dame del Pilar, faisait, au gré des moines des miracles qui animaient l'ardeur de cette nombreuse po-pulation, ou qui soutenaient sa confiance. En plaine ces cin quante mille hommes n'auraient pas tenu contre trois régimens; mais enfermés dans leur ville, excités par tous les chefs de partis, pouvaient-ils échapper aux maux que l'ignorance et le fanatisme attiraient sur tant d'infortunés?

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Tout ce qu'il était possible de faire pour les éclairer, les ramener à la raison, a été entrepris. Immédiatement après la bataille de Tudela, on jugea que l'opinion où on était à Sarragosse, que Madrid ferait de la résistance, que les armées de Somo-Sierra, du Guadarama, de l'Estramadure, de Léon et de la Catalogne, obtiendraient quelques succès, servirait de prétexte aux chefs des insurgés pour entretenir le fanatisme des habitans. On résolut de ne pas investir la ville, et de la laisser communiquer avec toute l'Espagne, afin qu'elle apprît

la déroute des armées espagnoles, et qu'elle connút les détails de l'entrée de l'armée française à Madrid. Mais ces nouvelles ne parvinrent qu'aux meneurs, et demeurèrent inconnues à la masse de la population. Non-seulement on lui cachait la vérité, mais on l'encourageait par des mensonges. Tantôt les Français avaient perdu quarante mille hommes à Madrid, la Romana était entré en France; enfin l'armée anglaise arrivait en grande hâte, et les aigles françaises devaient fuir à l'aspect du terrible léopard.

Ce temps sacrifié à des vues politiques et à l'espoir de voir se calier des tètes exaltées par le fanatisme et par l'erreur, n'était pas perdu pour l'armée française. Le général du génie Lacoste, aile-de-camp de l'empereur et officier du plus grand mérite, réunissait à Alagon, les outils, les équipages de mines et les matériaux nécessaires à la guerre souterraine que S. M. avait ordonnée.

Le général de division Dedon, commandant l'artillerie, rassemblait une grande quantité de mortiers, de bombes, d'obus et des bouches à feu de tous calibre. On tirait tous ces objets de Pampelune, éloignée de sept marches de Sarragosse.

Cependant on remarqua que l'ennemi mettait le temps à profit pour fortifier le Monte-Torrero et d'autres positions importantes. Le 21 décembre, la division Suchet le chassa des hauteurs de Saint-Lambert, et de deux ouvrages de campagne qui étaient à portée de la place. La division du général Gazan culbuta l'ennemi des hauteurs de Saint-Grégorio, et fit enlever par le vingt-unième d'infanterie légère et le centième de ligne, les redoutes adossées aux faubourgs, qui défendaient les routes de Suéva et de Barcelonne. Il s'empara également d'une grande manufacture située près de Galliego, où s'étaient retranchés cinq cents Suisses. Le même jour, le duc de Conegliano s'empara des ouvrages et de la position da

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Monte-Torrero, enleva tous les canons, fit beaucoup de prisonniers et un grand mal à l'ennemi.

Le duc de Conegliano étant tombé malade, le duc d'Abrantès vint dans le commencement de janvier, prendre le commandement du troisième corps.

Il signala son arrivée par la prise du couvent de Saint-Joseph, et poursuivit ses succès le 16 janvier, en enlevant la tête du pont de la Huerba, où ses troupes se logèrent. Le chef de bataillon Sthal, du quatorzième de ligne, se distingua à l'attaque du couvent Saint-Joseph, et le lieutenant Victor de Buffon, monta des premiers à l'assaut.

L'investissement de Sarragosse n'était cependant pas encore terminé. On persistait toujours dans les mêmes ménagemens, et on laissait à dessein les communications libres, afin que les insurgés pussent apprendre la déroute des Anglais et leur honteuse fuite au-delà des Espagnes. Ce fut le 16 janvier, que les Anglais furent jetés dans la mer à la Corogne, et ce fut le 26, que les opérations commencèrent à devenir sérieuses devant Sarragosse.

Le duc de Montebello y arriva le 20 pour prendre le commandement supérieur du siége. Lorsqu'il eut acquis la certitude que toutes les nouvelles que l'on faisait parvenir dans la ville, ne produisaient aucun effet, et que quelques moines, qui s'étaient emparés des esprits, réussissaient, ou à empêcher qu'elles vinssent à la connaissance du peuple, ou à les travestir de manière à perpétuer le délire des assiégés, il prit le parti de renoncer à tous les ménagemens.

Quinze mille paysans s'étaient réunis sur la gauche de l'Ebre à Perdiguera. Le duc de Trévise les attaqua avec trois régimens, et malgré la belle position qu'ils occupaient, le soixantequatrième régiment les culbuta et les mit en déroute. Ledixième de hussards se trouva dans la plaine pour les recevoir, et un grand nombre resta sur le champ de bataille. Neuf pièces de

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