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sitions, se retira dans les jardins qui sont autour de la Corogne. La nuit devenant très-obscure, on fut obligé de suspendre l'attaque. L'ennemi en a profité pour s'embarquer en toute hâte. Nous n'avons eu d'engagés pendant le combat, qu'environ six mille hommes, et tout était disposé pour partir de la position que nos troupes occupaient le soir, et profiter du lendemain pour une affaire générale. La perte de l'ennemi est immense; deux batteries de notre artillerie l'ont foudroyé pendant la durée du combat. On a compté sur le champ de bataille plus de huit cents cadavres anglais, parmi lesquels on a trouvé le corps du général Hamilton, et ceux de deux autres officiers généraux dont on ignore les noms. Nous avons pris vingt officiers, trois cents soldats et quatre pièces de canon. Les Anglais ont laissé plus de quinze cents chevaux qu'ils avaient tués. Notre perte s'élève à cent hommes; nous en avons eu cent cinquante blessés. Le colonel du quarante-cinquième s'est distingué. Un porte-aigle du trente-unième d'infanterie légère a tué de sa propre main un officier anglais qui, dans la mêlée, s'était attaché à lui pour tâcher de lui enlever son aigle. Le général d'artillerie Bourgeat et le colonel Fontenay se sont très-bien montrés.

Le 17 à la pointe du jour, on a vu le convoi anglais mettre à la voile: le 18 tout avait disparu. Le duc de Dalmatie avait fait canonner les bâtimens des hauteurs du fort Sandiego. Plusieurs transports ont échoué, et tous les hommes qu'ils portaient ont été pris.

On a trouvé dans l'établissement de la Payoza trois mille fusils anglais. On s'est aussi emparé des magasins de l'ennemi et d'une quantité considérable de munitions et d'effets appartenans à l'armée. On a ramassé dans les faubourgs beaucoup de blessés. L'opinion des habitans du pays et des déserteurs est que le nombre des blessés dans le combat excède deux mille cinq cents.

Ainsi s'est terminée l'expédition anglaise envoyée en Espagne. Après avoir fomenté la guerre dans ce malheureux pays, les Anglais l'ont abandonné. Ils avaient débarqué trente-huit mille hommes et six mille chevaux; nous leur avons pris de compte fait six mille cinq cents hommes, non compris les malades. Ils ont rembarqué très-peu de bagages, très-peu de munitions et très-peu de chevaux : on en a compté cinq mille tués et abandonnés. Les hommes qui ont trouvé un asile sur leurs vaisseaux sont harassés et découragés. Dans une autre saison, il n'en aurait pas échappé un seu!. La facilité de couper les ponts, la rapidité des torrens qui, pendant l'hiver, deviennent de profondes rivières, le peu de durée des journées et la longueur des nuits, sont très-favorables à une armée en retraite.

Des trente-huit mille hommes que les Anglais avaient débarqués, on peut assurer qu'à peine vingt-quatre mille hommes retourneront en Angleterre.

L'armée de la Romana qui, à la fin de décembre, au moyen des renforts qu'elle avait reçus de la Galice, était forte de seize mille hommes, est réduite à moins de cinq mille hommes, qui errent entre Vigo et Santyago, et sont vivement poursuivis. Le royaume de Léon, la province de Zamora et toute la Galice que les Anglais avaient voulu couvrir, sont conquis et soumis.

Le général de division Lapisse a envoyé en Portugal des patrouilles qui y ont été très-bien reçues.

Le général Maupetit est entré à Salamanque. Il y a encore trouvé quelques malades anglais,

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Les régimens anglais portant les numéros 42, 50 et 52 ont été entièrement détruits au combat du 16 près la Coro

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gne. Il ne s'est pas embarqué soixante hommes de chacun de ces corps. Le général en chef Moore a été tué en voulant charger à la tête de cette brigade, pour rétablir les affaires. Efforts impuissans! cette troupe a été dispersée et son général frappé au milieu d'elle. Le général Baird avait déjà été blessé; il traversa la Corogne pour gagner son vaisseau, et né se fit panser qu'à bord. Le bruit court qu'il est mort le 19.

Après la bataille du 16, la nuit fut terrible à la Corogne. Les Anglais y entrèrent consternés et pêle-mêle. L'armée anglaise avait débarqué plus de quatre-vingts pièces de canon; elle n'en a pas rembarqué douze. Le reste a été pris ou perdu, et de compte fait, nous nous trouvons en possession de soixante pièces de canon anglaises.

Indépendamment du trésor de deux millions que l'armée a pris aux Anglais, il paraît qu'un trésor plus considérable a été jeté dans les précipices qui bordent la route d'Astorga à la Corogne. Les paysans et les soldats ont ramassé parmi les rochers une grande quantité d'argent.

Dans les engagemens qui ont eu lieu pendant la retraite, et avant le combat de la Corogne, deux généraux anglais avaient été tués, et trois avaient été blessés. On nomme parmi ces derniers le général Crawfurd. Les Anglais ont perdu tout ce qui constitue une armée : généraux, artillerie, chevaux, bagages, munitions, magasins.

Dès le 17, à la pointe du jour, nous étions maîtres des hauteurs qui dominent la rade de la Corogne, et nos batteries jouaient contre le convoi anglais. Il en est résulté que plusieurs bâtimens n'ont pu sortir, et ont été pris lors de la capitulation de la Corogne. On a trouvé aussi cinq cents chevaux anglais encore vivans, seize mille fusils, et beaucoup d'artillerie de siége abandonnée par l'ennemi. Un grand nombre de magasins sont pleins de munitions confectionnées que les Anglais voulaient emmener, mais qu'ils ont été forcés de

laisser. Un magasin à poudre situé dans la presqu'ile, contenant deux cents milliers de poudre, nous est également resté. Les Anglais surpris par l'événement du combat du 16, n'ont pas même eu le temps de détruire leurs magasins. Il y avait trois cents malades anglais dans les hôpitaux. Nous avons trouvé dans le port sept bâtimens anglais; trois étaient chargés de chevaux et quatre de troupes. Ils n'avaient pu appareiller.

La place de la Corogne a une enceinte qui la met à l'abri d'un coup de main. Il n'a donc été possible d'y entrer que le 20 par une capitulation. On a trouvé à la Corogne plus de deux cents pièces de canon espagnoles. Le consul français Fourcroy, le général Quesnel et son état-major; M. Bougars, officier d'ordonnance, M. Taboureau, auditeur, et trois cent cinquante Français, soldats ou marius qui avaient été pris ou en Portugal ou sur le bâtiment l'Atlas, ont été délivrés. Ils se louent beaucoup des officiers de la marine espagnole.

Les Anglais n'auront rapporté de leur expédition que la haine des Espagnols, la honte et le déshonneur. L'élite de leur armée, composée d'Ecossais, a été blessée, tuée ou prise.

Le général Franceschi est entré à Santyago de Compostelle, où il a trouvé quelques magasins et une garde anglaise qu'il a fait prisonnière. Il a sur-le-champ marché sur Vigo. La Romana paraissait se diriger sur ce port avec deux mille cinq cents hommes, les seuls qu'il ait pu rallier. La division Mermet marchait sur le Ferrol.

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L'air était infecté à la Corogne par douze cents cadavres de chevaux que les Anglais avaient égorgés dans les rues. Le premier soin du duc de Dalmatie a été de pourvoir au rétablissement de la salubrité si importante pour le soldat et pour 'les habitans.

Le général Alzedo, gouverneur de la Corogne, paraît n'avoir pris parti pour les insurgés, que contraint par la force. Il

a prêté avec enthousiasme le serment de fidélité au roi Joseph Napoléon. Le peuple manifeste la joie qu'il éprouve d'être délivré des Anglais.

Trente-deuxième bulletin de l'armée d'Espagne.

Le duc de Dalmatie arrivé devant le Ferrol, fit investir la place. Des négociations furent entamées. Les autorités civiles et les officiers de terre et de mer paraissaient disposés à se rendre; mais le peuple, fomenté par les espions qu'avaient laissés les Anglais, se souleva.

Le 24, le duc de Dalmatie reçut deux parlementaires. L'un avait été envoyé par l'amiral Melgarejo, commandant l'escadre espagnole ; l'autre, qui passa par les montagnes, avait été envoyé par les commandans des troupes de terre. Ces deux parlementaires étaient partis à l'insu du peuple. Ils firent connaître que toutes les autorités étaient sous le joug d'une populace effrénée, soudoyée et soulevée par les agens de l'Angleterre, et que huit mille hommes de la ville et des environs étaient armés.

Le duc de Dalmatie dut se résoudre à faire ouvrir la tranchée; mais du 24 au 25, différens mouvemens se manifestèrent dans la ville. Le dix-septième régiment d'infanterie légère s'étant porté à Mugardos, le trente-unième d'infanterie légère étant aux forts de la Palma et de Saint-Martin et à Lagrana, et bloquant le fort Saint-Philippe, le peuple commença à craindre les suites d'un assaut et à écouter les hommes sensés. Dans la journée du 26, trois parlementaires munis de pouvoirs et porteurs d'une lettre arrivèrent au quartiergénéral et signèrent la reddition de la place.

Le 27, à sept heures du matin, la ville a été occupée par la division Mermet et par une brigade de dragons.

Le même jour à midi, la garnison a été désarmée : le déz

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