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en Catalogne jusqu'au 21 décembre; ils font le plus grand honneur au général Gouvion-Saint-Cyr. Tout ce qui s'est passé à Barcelonne est un titre d'éloge pour le général Duhesme, qui a déployé autant de talent que de fermeté.

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Les troupes du royaume d'Italie se sont couvertes de gloire leur belle conduite a sensiblement touché le cœur de l'empereur; elles sont à la vérité composées pour la plupart des corps formés par Sa Majesté pendant la campagne de l'an 5. Les vélites italiens sont aussi sages que braves ils n'ont donné lieu à aucune plainte, et ils ont montré le plus grand courage. Depuis les Romains, les peuples d'Italie n'avaient pas fait la guerre en Espagne; depuis les Romains, aucune époque n'a été si glorieuse pour les armes italiennes.

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L'armée du royaume d'Italie est déjà de quatre-vingt mille soldats, et bons soldats; voilà les garans qu'a cette belle contrée de n'être plus le théâtre de la guerre.

Sa Majesté a porté son quartier-général de Benavente à Valladolid.

Elle a reçu aujourd'hui toutes les autorités de la ville. Dix des plus mauvais sujets de la dernière classe du peuple ont été passés par les armes. Ce sont les mêmes qui avaient massacré le général Cevallos, et qui, pendant si long-temps, ont opprimé les gens de bien.

Sa Majesté a ordonné la suppression du couvent des Dominicains dans lequel un Français a été tué.

Elle a témoigné sa satisfaction au couvent de San-Benito dont les moines sont des hommes éclairés, qui, bien loin d'avoir prêché la guerre et le désordre, de s'être montrés avides de sang et de meurtre, ont employé tous leurs soins et consacré les efforts les plus courageux à calmer le peuple et à le . ramener au bon ordre. Plusieurs Français leur doivent la vie. L'empereur a voulu voir ces religieux, et lorsqu'il a appris qu'ils étaient de l'ordre des Bénédictins, dont les mem

bres se sont toujours illustrés dans les lettres et dans les sciences, soit en France, soit en Italie, il a daigné exprimer la satisfaction qu'il éprouvait de leur avoir cette obligation.

En général, le clergé de cette ville est bon; les moines vraiment dangereux sont ces dominicains fanatiques qui s'étaient emparés de l'inquisition, et qui, ayant baigné leurs mains dans le sang d'un Français, ont eu la lâcheté sacrilége de jurer sur l'évangile que l'infortuné dont on leur demandait compte, n'était point mort et avait été conduit à l'hôpital, et qui ensuite ont avoué qu'après qu'il eut été privé de la vie on avait jeté son corps dans un puits, où on l'a en effet trouvé. Hommes hyppocrites et barbares, qui prêchez l'intolérance, qui suscitez la discorde, qui excitez à verser le sang, vous n'êtes pas les ministres de l'évangile! Le temps où l'Europe voyait sans indignation célébrer par des illuminations, dans les grandes villes, le massacre des protestans, ne peut renaître. Les bienfaits de la tolérance sont les premiers droits des hommes; elle est la première maxime de l'évangile, puisqu'elle est le premier attribut de la charité. S'il fût une époque où quelques faux docteurs de la religion chrétienne prêchaient l'intolérance, alors ils n'avaient pas en vue les intérêts du ciel, mais ceux de leur influence temporelle; ils voulaient s'emparer de l'autorité chez des peuples ignorans. Lorsqu'un moine, un théologien, un évêque, un pontife prêche l'intolérance, il prêche sa condamnation; il se livre à la risée des nations.

Le duc de Dalmatie doit être ce soir à Lugo. De nombreuses colonnes de prisonniers sont en marche pour se rendre ici.

Le général de brigade Duvernay s'est porté avec cinq cents chevaux sur Toro. Il y a rencontré deux ou trois cents hommes restes des débris de l'insurrection; il les a chargés et en a tué ou pris le plus grand nombre. Le colonel des hussards hollandais a été blessé dans cette charge.

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Valladolid, 9 janvier 180g

Vingt-septième bulletin de l'armée d'Espagne.

Après le combat de Prieros contre l'arrière-garde anglaise, le duc de Dalmatie jugea nécessaire de déposter promptement l'ennemi du col de Piedra-Filla. Il fit une marche très-longue, et il en recueillit le fruit. Il prit quinze cents Anglais, cinq pièces de canon, beaucoup de caissons. Il obligea l'ennemi à détruire considérablement d'affûts, de voitures, de bagages et de munitions. Les précipices étaient remplis de ces débris; le désordre était tel, que les divisions Lorges et Lahoussaye ont trouvé parmi les équipages abandonnés, des voitures remplies d'or et d'argent : c'était une partie du trésor de l'armée anglaise : on évalue ce qui est tombé entre les mains des divisions à deux millions.

Le 4 au soir, l'avant-garde de l'armée française était à Castillo et à Nocedo.

Le lendemain 5, l'arrière-garde ennemie a été rencontrée à Puente de Ferrerya au moment où elle faisait une fougasse pour faire sauter le pont; une charge de cavalerie a rendu cette tentative inutile. Il en a été de même au pont de Crueril.

Le 5 au soir, les divisions Lorges et Lahoussaye étaient å Constantin, et l'ennemi à peu de distance de Lugo.

Le 6, le duc de Dalmatie s'est mis en marche pour arri ver sur cette ville.

L'armée anglaise souffre considérablement; elle n'a presque plus de munitions et de bagages, et la moitié de sa cavalerie est à pied. Depuis le départ de Benavente jusqu'au 5 de ee mois, on a compté sur la route dix-huit cents chevaux anglais tués.

Les débris du corps de la Romana errent partout. Dans la

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journée du 1 janvier, le huitième régiment de dragons chargea un carré d'infanterie espagnole et le culbuta. Les régimens du roi, de Mayorca, d'Ibernia, de Barcelonne et de Naples ont été faits prisonniers.

Le général Maupetit ayant rencontré du côté de Zamora, avec sa division de dragons, une colonne de huit cents fuyards, l'a chargée et dispersée, et en a pris ou tué la plus grande partie.

Les paysans espagnols de la Galice et du royaume de Léon sont impitoyables pour les traînards anglais. Malgré les sévères défenses qui ont été faites, on trouve tous les jours beaucoup d'Anglais assassinés.

Le quartier-général du duc d'Elchingen est à Villa-Franca, sur les confins de la Galice et du royaume de Léon.

Le duc de Bellune est sur le Tage.

Toute la garde impériale se concentre à Valladolid.

Les villes de Valladolid, de Palencia, de Ségovie, d'Avila, d'Astorga, de Léon, etc., envoient de nombreuses députations au roi. La fuite de l'armée anglaise, la dispersion des restés des armées de la Romana et de l'Estramadure, et les maux que les troupes des différentes armées font peser sur le pays, rallient les provinces autour de l'autorité légitime.

La ville de Madrid s'est particulièrement distinguée. Les procès-verbaux constatant le serment prêté devant le saint-Sacrement par vingt-huit mille sept cents chefs de famille, ont été mis sous les yeux de l'empereur. Les citoyens de Madrid ont promis à Sa Majesté, que, si elle place sur le trône le roi son frère, ils le seconderont de tous leurs efforts et le défendront de tous leurs moyens.

Valladolid, 13 janvier 1809.

Vingt-huitième bulletin de l'armée d'Espagne.

La partie du trésor de l'ennemi qui est tombée entre les mains de nos troupes était d'un million huit cent mille francs. Les habitans assurent que les Anglais ont emporté huit à dix millions.

Le général anglais jugeant qu'il était impossible que l'infanterie et l'artillerie l'eussent suivi, et eussent gagné sur lui un certain nombre de marches, surtout dans des montagnes aussi difficiles que celles de la Galice, comprit qu'il ne devait avoir à sa poursuite que des voltigeurs et de la cavalerie. Il prit donc la position de Castro, sa droite appuyée à la rivière de Tamboya, qui passe à Lugo, et qui n'est pas guéable.

Le duc de Dalmatie arriva le 6 en présence de l'ennemi. Il employa les journées du 7 et du 8 à le reconnaître, et à réunir son infanterie et son artillerie, qui étaient encore en arrière. Il forma son plan d'attaque. La gauche seule de l'ennemi était attaquable; il manœuvra sur cette gauche. Ses dispositions exigèrent quelques mouvemens dans la journée du 8, le duc de Dalmatie étant dans l'intention d'attaquer le léndemain 9. Mais l'ennemi s'en étant douté, fit sa retraite pendant la nuit, et le matin, notre avant-garde entra à Lugo. L'ennemi a abandonné trois cents malades anglais dans les hôpitaux de la ville, un parc de dix-huit pièces de canon et trois cents charriots de munitions. Nous lui avons fait sept cents prisonniers. La ville et les environs de Lugo sont encombrés de cadavres de chevaux anglais. Ainsi voilà plus de deux mille cinq cents chevaux que les Anglais ont tués dans leur retraite.

Il fait un temps affreux; la neige et la pluie tombent continuellement.

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