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dez pas à ma confiance, il ne me restera qu'à vous traiter en provinces conquises, et à placer mon frère sur un autre trône. Je mettrai alors la couronne d'Espagne sur ma tête et je saurai la faire respecter des méchans, car Dieu m'a donné la force et la volonté nécessaires pour surmonter tous les obstacles. NAPOLÉON.

Au camp impérial de Madrid, 7 décembre 1808.

Circulaire aux archevêques, aux évêques et aux présidens des consistoires.

M. l'évêque de......,

Les victoires remportées par nos armes aux champs d'Espinosa, de Burgos, de Tudela et de Somo-Sierra, l'entrée de nos troupes dans la ville de Madrid, et le bonheur particulier que nous avons eu de sauver cette ville intacte des mains des brigands insurgés qui en tenaient tous les honnêtes habitans sous l'oppression, nous portent à vous écrire cette lettre. Nous désirons qu'aussitôt après sa réception, vous vous concertiez avec qui de droit, afin d'appeler nos peuples dans les églises, et de faire chanter un Te Deum et telles autres prières que vous vous voudrez désigner, pour rendre grâce à Dieu d'avoir protégé nos armes et d'avoir confondu les ennemis de notre nation et de la tranquillité du continent, qui, réveillant sans cesse l'esprit de faction, cherchent à consolider leur monopole par les désordres publics et par le malheur des peuples.

Sur ce, M. l'évêque d...., nous prions Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde. Napoléon.

Madrid, le 8 décembre 1808:

Seizième bulletin de l'armée d'Espagne.

Le duc de Montebello se loue beaucoup de la conduite du général de brigade Pouzet à la bataille de Tudela; du général de division Lefebvre, du général de brigade d'artillerie Couin, de son aide-de-camp Gueheneuc. Il fait une mention particulière des trois régimens de la Vistule. Le général de brigade Augereau, qui a chargé à la tête de la division Morlot, s'est fait remarquer. Messieurs Viry et Labédoyère ont pris une pièce de canon au milieu de la ligne ennemie. Le second a été légèrement blessé au bras.

S. M. a nommé le colonel Pepin général de brigade, et le major polonais Kliki, colonel. Le colonel polonais Kasinowski, qui a été blessé, a été nommé membre de la légion-d'honneur.

Le général de division Ruffin, ayant passé le Tage à Aranjuez, s'est porté sur Orcanna et a coupé le chemin aux débris de l'armée d'Andalousie qui voulaient se retirer en Andalousie et qui se sont jetés sur Cuença.

Les divisions de cavalerie des généraux Lasalle et Milhaud se sont dirigées sur le Portugal par Talavera de la Reina. Le duc de Dantzick arrive aujourd'hui à Madrid avec son corps d'armée.

Le maréchal Ney, avec son corps d'armée, est arrivé à Guadalaxara venant de Sarragosse.

S. M. voulant épargner aux honnêtes habitans de cette ville les horreurs d'un assaut, n'a pas voulu qu'on attaquât Sarragosse jusqu'au moment où la nouvelle des événemens de Madrid et de la dispersion des armées espagnoles y serait connue. Cependant si cette ville s'obstinait dans sa résistance, les mines et les bombes en feraient raison.

Le huitième corps est entré en Espagne. Le général Delaborde va porter son quartier-général à Vittoria.

La division polonaise du général Valence arrive aujourd'hui à Buitrago.

Les Anglais sont en retraite de tous côtés. La division Lasalle a cependant rencontré seize hommes qu'elle a sabrés; c'était des traîneurs ou des hommes qui s'étaient égarés.

Le maréchal Mortier arrivera le 16 en Catalogne, pour tourner l'armée ennemie et faire sa jonction avec les généraux Dubesme et Saint-Cyr.

Le 23 novembre, la brêche du château de la Trinité de la ville de Roses était au moment de se trouver praticable. Le même jour, les Anglais ont débarqué quatre cents hommes au pied du château. Un bataillon italien a marché sur eux, leur a tué dix hommes, en a blessé davantage et a jeté le reste dans la mer.

On a remarqué une trentaine de barques qui sortaient du port de Roses, ce qui porte à penser que les habitans commencent à évacuer la ville.

Le 24, l'avant-garde ennemic, campée sur la Fluvia, forte de cinq à six mille hommes, et commandée par le général Alvarès, est venue en plusieurs colonnes attaquer les points de Navata, Puntos, Armodas et Garrigas, occupés par la division du général Souham. Le premier régiment d'infanterie légère et le quatrième bataillon de la troisième légère ont soutenu seuls l'effort de l'ennemi et l'ont ensuite repoussé.

L'ennemi a été rejeté au-delà de la Fluvia, avec une perte considérable en tués et blessés. On a fait des prisonniers, parmi lesquels se trouvent le colonel Lebrun, commandant en second de l'expédition, et colonel du régiment de Tarragone, le major et un capitaine du même régiment.

Madrid, le 10 décembre 1808.

Dix-septième bulletin de l'armée d'Espagne.

S. M. a passé hier, au Prado, la revue du corps du maréchal duc de Dantzick, arrivé avant-hier à Madrid; elle a témoigné sa satisfaction à ces braves troupes.

Elle a passé aujourd'hui la revue des troupes de la confédération du Rhin, formant la division commandée par le général Leval. Les régimens de Nassau et de Bade se sont bien comportés. Le régiment de Hesse-Darmstadt n'a pas soutenu la réputation des troupes de ce pays et n'a pas répondu à l'opinion qu'elles avaient donnée d'elles dans les campagnes de Pologne. Le colonel et le major paraissent être des hommes médiocres.

Le duc d'Istrie est parti le 6 de Guadalaxara; il a fait battre toute la route de Sarragosse et de Valence, a fait cinq cents prisonniers et a pris beaucoup de bagages. Au Bastan, un bataillon de cinq cents hommes, cerné par la cavalerie, a été écharpé.

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L'armée ennemie, battue à Tudela, à Catalayud, abandonnée par ses généraux, par une partie de ses officiers et par un grand nombre de soldats, était réduite à six mille hommes.

Le 8, à minuit, le duc d'Istrie fit attaquer par le général Montbrun à Santa-Cruz un corps qui protégeait la fuite de l'armée ennemie. Ce corps fut poursuivi l'épée dans les reins, et on lui fit mille prisonniers. Il voulut se jeter dans l'Andalousie par Madridego. Il paraît qu'il a été forcé de se disperser dans les montagnes de Cuença.

Madrid, 12 décembre 1808.

Dix-huitième bulletin de l'armée d'Espagne.

La junte centrale d'Espagne avait peu de pouvoir. La plupart des provinces lui répondaient à peine; toutes lui avaient arraché l'administration des finances. Elle était influencée par la dernière classe du peuple; elle était gouvernée par la minorité; Florida-Blanca était sans aucun crédit. La junte était soumise à la volonté de deux hommes, l'un nommé Lorenzo-Calvo, marchand épicier de Sarragosse, qui avait gagné en peu de mois le titre d'excellence; c'était un de ces hommes violens qui paraissent dans les révolutions; sa probité était plus que suspecte; l'autre était un nommé Tilly, condamné autrefois aux galères comme voleur, frère cadet du nommé Gusman, qui a joué un rôle sous Robers pierre dans le temps de la terreur, et bien digne d'avoir eu pour frère ce misérable. Aussitôt que quelque membre de la junte voulait s'opposer à des mesures violentes, ces deux hommes criaient à la trahison: un rassemblement se formait sous les fenêtres d'Aranjuez, et tout le monde signait. L'extravagance et la méchanceté de ces meneurs se manifestaient de toutes les manières. Aussitôt qu'ils apprirent que l'empereur était à Burgos et que bientôt il serait à Madrid, ils poussèrent le délire jusqu'à faire contre la France une déclaration de guerre. remplie d'injures et de traits de folie.

Ce que les honnêtes gens ont à eu souffrir de la dernière classe du peuple se concevrait à peine, si chaque nation ne trouvait dans ses annales le souvenir de crises semblables.

Récemment encore trois respectables habitans de Toledo ont été égorgés.

Lorsque le 11, le général de division Lasalle, poursuivant l'ennemi, est arrivé à Talavera de la Reyna, où les Anglais

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