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de bronze, que les Anglais n'eurent pas le temps d'em barquer.

Le 8, la garnison de Roses fit sortir trois colonnes protégées par l'artillerie des vaisseaux anglais. Le général Mazuchelli les reçut à bout portant et leur tua plus de six cents hommes.

Le 12, les ennemis voulurent encore faire une sortie; ils trouvèrent les mêmes braves, et le général Mazuchelli en couvrit ses tranchées. Depuis ce moment, la garnison a paru consternée et n'a plus voulu sortir.

Dans Barcelonne, le général Duhesme fait le plus grand éloge des vélites et des troupes d'Italie qui sont sous ses ordres.

On croit que le quartier-général part cette nuit de Burgos.

Aranda, le 25 novembre 1808.

Neuvième bulletin de l'armée d'Espagne.

Le système militaire des ennemis paraît avoir été le sui

vant :

Sur leur gauche était l'armée de Galice, composée de la moitié des troupes de ligne d'Espagne et de toutes les ressources de la Galice, des Asturies et du royaume de Léon.

Au centre, était l'armée d'Estramadure, que les corps anglais avaient promis d'appuyer, et qui était composée de toutes les ressources que pouvaient fournir l'Estramadure et les provinces voisines.

L'armée d'Andalousie, de Valence, de la Nouvelle-Castille et d'Aragon, que l'on porte à soixante-dix ou quatre-vingt mille hommes, occupait, le 20 novembre, Calehorra, Tudela et les bords de l'Aragon. Cette armée appuyait la droite de l'ennemi elle était composée de toutes les troupes qui se trouvaient au camp de Saint-Roch, en An

dalousie, à Valence, à Carthagène et à Madrid, de toutes les levées et de toutes les ressources de ces provinces. C'est contre cette armée que les corps de l'armée française manœuvrent aujourd'hui, les autres ayant été dispersés et détruits dans les batailles d'Espinosa et de Burgos.

Le quartier-général a été transporté le 22 de Burgos à Lerma, et le 23, de Lerma à Aranda.

Le duc d'Elchingen s'est porté le 22 à Soria : cette ville, qui est l'ancienne Numance, est un chef-lieu de province : c'est un des pays de l'Espagne où les têtes avaient été le plus volcanisées, et c'est celui qui a fait le moins de résistance. La ville a été désarmée, et un comité composé de gens bien intentionnés a été chargé de l'administration de la province.

Le duc d'Elchingen occupait par sa cavalerie légère Medina-Celi, et battait la route de Sarragosse à Madrid; son avant-garde marchait sur A gréda.

Le 22, les ducs de Montebello et de Conegliano faisaient leur jonction au pont de Lodosa.

Le 24, le duc de Bellune portait son quartier-général à Venta-Gonnez.

Presque toutes les routes de communication de Madrid avec les provinces du Nord se trouvent interceptées; un grand nombre de courriers et de malles de poste aux lettres sont tombés entre les mains de nos coureurs. La confusion paraît extrême à Madrid, et il règne dans toute la nation un défaut de confiance et un désir du repos et de la paix que la puérile arrogance et la criminelle astuce des meneurs ne parviennent pas à détruire.

Il paraît difficile que l'armée qui forme la droite de l'ennemi et qui est sur l'Ebre, puisse se replier sur Madrid et sur le Midi de l'Espagne. Les événemens qui se préparent décideront probablement du sort de cette autre moitié de l'armée espagnole.

Le temps est humide; un brouillard épais règne depuis trois jours cette saison est plus défavorable encore aux naturels du pays qu'aux hommes accoutumés aux climats du Nord.

Le général Gouvion-Saint-Cyr continue à faire pousser vivement le siége de Roses.

Aranda de Duero, le 26 novembre 1808.

Dixième bulletin de l'armée d'Espagne.

Il paraît que les forces espagnoles s'élèvent à cent quatrevingt-dix mille hommes effectifs.

Quatre-vingt mille hommes effectifs faisant soixante mille hommes sous les armes, qui composaient les armées de Galice et d'Estramadure, et que commandaient Blake, la Romana et Galluzzo, ont été dispersés et mis hors de combat.

L'armée d'Andalousie, de Valence, de la Nouvelle-Castille et d'Aragon, que commandaient Castanos, Penas et Palafox, et qui paraissait être également de quatre-vingt mille hommes, c'est-à-dire soixante mille hommes sous les armes, aura sous peu de jours accompli ses destins. Le maréchal duc de Montebello a ordre de l'attaquer de front avec trente mille hommes, tandis que les ducs d'Elchingen et de Bellune sont déjà placés sur ses derrières.

Reste soixante mille hommes effectifs qui peuvent donner quarante mille hommes sous les armes, dont trente mille sont en Catalogne et dix mille hommes existent à Madrid, à Valence et dans les autres lieux de dépôts, ou sont en mou

vement.

Avant de faire un pas au-delà du Duero, l'empereur a pris la résolution de faire anéantir les armées du centre et de gauche, et de faire subir le même sort à celle de droite du général Castanos.

Lorsque ce plan aura été exécuté, la marche sur Madrid ne sera plus qu'une promenade. Ce grand dessein doit, à l'heure qu'il est, être accompli.

Quant au corps de Catalogne, étant en partie composé des troupes de Valence, Murcie et Grenade, ces provinces me-nacées retireront leurs troupes, si toutefois l'état des communications le permet; dans tous les cas, le septième corps, après avoir terminé le siége de Roses, en rendra bon compte. A Barcelonne, le général Duhesme, avec quinze mille hommes approvisionnés pour six mois, répond de cette importante place.

Nous n'avons par parlé des forces anglaises. Il paraît qu'une division est en Galice, et qu'une autre s'est montrée à Badajoz vers la fin du mois passé. Si les Anglais out de la cavalerie, nous devrions nous en apercevoir; car nos troupes légères sont presque parvenues aux frontières du Portugal. S'ils ont de l'infanterie, ils ne sont pas probablement dans l'intention de s'en servir en faveur de leurs alliés, car voilà trente jours que la campagne est ouverte; trois fortes armées ont été détruites, une immense artillerie a été enlevée; les provinces de Castille, de la Montana, d'Aragon, de Soria, etc., sont conquises; enfin le sort de l'Espagne et du Portugal est décidé, et l'on n'entend parler d'aucun mouvement des troupes anglaises.

Cependant la moitié de l'armée française n'est point encore arrivée ; une partie du quatrième corps d'armée, le cinquième et le huitième corps entiers, six régimens de cavalerie légère, beaucoup de compagnies d'artillerie et de sapeurs, et un grand nombre d'hommes des régimens qui sont en Espagne, n'ont pas encore passé la Bidassoa.

A la vérité, et sans faire tort à la bravoure de nos soldats, on doit dire qu'il n'y a pas de plus mauvaises troupes que les troupes espagnoles; elles peuvent, comme les Arabes, tenir

derrière des maisons, mais elle n'ont aucune discipline, aucune connaissance des manœuvres, et il leur est impossible de résister sur un champ de bataille. Les montagnes même ne leur ont offert qu'une faible protection. Mais grâce à la puissance de l'inquisition, à l'influence des moines, à leur adresse à s'emparer de toutes les plumes et à faire parler toutes les langnes, on croit encore dans une grande partie de l'Espagne que Blake a été vainqueur, que l'armée française a été détruite, que la garde impériale a été prise. Quel que soit le succès momentané de ces misérables ressources et de ces ridicules efforts, le règne de l'inquisition est fini; ses tribunaux révolutionnaires ne tourmenteront plus aucune contrée de l'Europe; en Espagne comme à Rome l'inquisition sera abolie, et l'affreux spectacle des auto-da-fé ne se renouvellera pas; cette réforme s'opérera malgré le zèle religieux des Anglais, malgré l'alliance qu'ils ont contractée avec les moines imposteurs qui ont fait parler la Vierge d'el Pilar et les saints de Valladolid. L'Angleterre a pour alliés le monopole, l'inquisition et les franciscains; tout lui est bon pourvu qu'elle divise les peuples et qu'elle ensanglante le continent,

Un brick anglais, le Ferrets, parti de Portsmouth le 11 de ce mois, a mouillé le 22 dans le port de Saint-Ander qu'il ne savait pas être occupé par les Français ; il avait à bord des dépêches importantes et beaucoup de papiers anglais dont on s'est emparé.

On a trouvé à Saint-Ander une grande quantité de quinquina et de denrées coloniales qui ont été envoyées à Baïonne.

Le duc de Dalmatie est entré dans les Asturies; plusieurs villes et beaucoup de villages ont demandé à se soumettre pour sortir enfin de l'abîme creusé par les conseils des étrangers, et par les passions de la multitude.

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