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quinze hommes tués et cinquante blessés au plus. Un seu eapitaine a été tué d'un boulet.

Cette affaire, due aux dispositions du duc de Dalmatie et à l'intrépidité avec laquelle le duc d'Istrie a fait charger la cavalerie, fait le plus grand honneur à la division Mouton; il est vrai que cette division est composée de corps dont le seul nom est depuis long-temps un titre d'honneur.

Le château de Burgos a été occupé et trouvé en bon état. Il y a des magasins considérables de farines, de vin et de blé.

Le 11, l'empereur a passe la revue de la division Bonnet et l'a dirigée immédiatement sur les débouchés des gorges de Saint-Ander.

Voici la position de l'armée aujourd'hui :

Le maréchal duc de Bellune poursuivant vivement les restes de l'armée de Galice, qui se retire par Villarcayo et Reynosa, point vers lequel le duc de Dalmatie est en marche. Il ne lui restera plus d'autres ressources que de se disséminer dans des montagnes, en abandonnant son artillerie, ses bagages et tout ce qui constitue une armée.

S. M. l'empereur est à Burgos avec sa garde; le général Milhaud, avec sa division de dragons, marche sur Palencia; le général Lassalle a pris possession de Lerma.

Ainsi, dans un moment, les armées de Galice et d'Estramadure ont été battues, dispersées et en partie détruites, et cependant tous les corps de l'armée ne sont pas arrivés. Les trois-quarts de la cavalerie sont en arrière, et près de la moitié de l'infanterie.

On a remarqué dans l'armée insurgée les contrastes les plus opposés. On a trouvé dans la poche des officiers morts, des contrôles de compagnies qui s'intitulaient compagnies de Brutus, compagnies del Popolo; c'étaient les compagnies des étudians des écoles; d'autres dont les compagnies portaient

des noms de saints; c'était l'insurrection des paysans. Anarchie et désordres, voilà ce que l'Angleterre sème en Espagne. Qu'en recueillera-t-elle ? la haine de cette brave nation éclairée et réorganisée. Du reste, l'extravagance des meneurs des insurgés s'aperçoit partout. Il y a des drapeaux parmi ceux que nous avons pris, où l'aigle impérial se trouve déchiré par le lion d'Espagne ; et qui se permet de pareilles allégories ? Les troupes les plus mauvaises qui existent en Europe.

La cavalerie de l'armée d'Estramadure a été battue de l'œil. Du moment que le dixième de chasseurs l'a elle s'est mise en déroute, et on ne l'a plus revue.

aperçue,

L'empereur a passé la revue du corps du duc de Dalmatie, comme il partait de Burgos pour marcher sur les derrières de l'armée de Galice. S. M. a fait des promotions, donné des récompenses, et a été fort contente de la troupe. Elle a témoigné sa satisfaction aux vainqueurs de Médina del Riosecco et de Burgos, le maréchal duc d'Istrie, et les généraux Merle et Mouton.

Au quartier-impérial de Burgos, le 12 novembre 1808.

Au président du corps législatif.

Monsieur le président du corps législatif, mes troupes ayant, au combat de Burgos, pris douze drapeaux de l'armée d'Estramadure, parmi lesquels se trouvent ceux des gardes wallonnes et espagnoles, j'ai voulu profiter de cétte circonstance et donner une marque de ma considération aux députés des départemens au corps législatif, en leur envoyant ces drapeaux pris dans la même quinzaine où j'ai présidé à l'ouverture de leur session. Que les députés des départemens et les colléges électoraux dont ils font partie, y voient le désir que j'ai de leur donner une preuve de mon estime. Cette lettre n'étant à autre fin, je prie Dieu qu'il vous ait, mon

sieur le président du corps législatif, en sa sainte et digne

garde.

Burgos, le 13 décembre 1808.

Troisième bulletin de l'armée d'Espagne.

L'armée de Galice, qui est en fuite de Bilbao, est poursuivie par le maréchal duc de Bellune, dans la direction d'Espinosa; par le maréchal duc de Dantzick, dans celle de Villarcayo, et tournée sur Reynosa, par le maréchal duc de Dalmatie. Des événemens importans doivent avoir lieu.

Le général Milhaud, avec sa division de cavalerie, est entréà Palencia, et a poussé des détachemens sur les débouchés de Reynosa, à la suite d'un parc d'artillerie de l'armée de Galice.

Les jeunes étudians de Salamanque, qui croyaient faire la conquête de la France, les paysans fanatiques qui rêvaient déjà le pillage de Baïonne et de Bordeaux, et se croyaient conduits par tous les saints apparus à des moines imposteurs, se trouvent déchus de leurs folles chimères. Leur désespoir et leur consternation sont au comble; ils se lamentent des malheurs auxquels ils sont en proie, des mensonges qu'on leur a fait accroire, et de la lutte sans objet dans laquelle ils sont engagés.

Toute la plaine de Castille est déjà couverte de notre cavalerie. L'élan et l'ardeur de nos troupes les portent à faire quatorze et quinze lieues par jour. Nos grand'gardes sont sur le Duero. Toute la côte de Bilbao et de Saint-Ander est nettoyée d'ennemis.

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L'infortunée ville de Burgos, en proie à tous les maux d'une ville prise d'assaut, fait frémir d'horreur. Prêtres moines, habitans, se sont sauvés à la première nouvelle du combat, menacés de voir les soldats de l'armée d'Estramadure

se défendre dans les maisons, comme ils en avaient annoncé l'intention, pillés d'abord par eux, et ensuite par nos soldats entrant dans les maisons pour en chasser les ennemis et n'y trouvant plus d'habitans.

Il faudrait que des hommes comme M. de Stein, qui, au défaut de troupes de ligne qui n'ont pu résister à nos aigles, méditent le sublime projet de lever des masses, fussent témoins des malheurs qu'elles entraînent, et du peu d'obstacle que cette ressource peut offrir à des troupes réglées.

On a trouvé dans Burgos et dans les environs pour trente millions de laines que S. M. l'empereur a fait séquestrer. Toutes celles qui appartiendraient à des moines et à des individus faisant partie des insurgés, seront confisquées et serviront de première indemnité aux Français, pour les pertes qu'ils ont éprouvées; car à Madrid même, les Français domiciliés depuis quarante ans, ont été dépouillés de leurs biens; les Espagnols fidèles à leur roi, ont été déclarés émigrés. Les biens de d'Aranza, le ministre le plus vertueux et le plus éclairé; de Massaredo, le marin le plus instruit; d'Offarill, le meilleur militaire de l'Espagne, ont été vendus à l'encan. Ceux de Campo d'Alange, respectable par ses vertus, par son nom et par sa fortune, propriétaire de soixante mille mérinos et de trois millions de revenus, sont devenus la proie de ces frénétiques.

Une autre mesure que l'empereur a ordonnée, c'est la confiscation de toutes les marchandises de fabrique anglaise, celle des denrées coloniales débarquées en Espagne depuis l'insurrection. Les marchands de Londres feront donc bien d'envoyer des marchandises à Lisbonne, à Porto et dans les ports d'Espagne. Plus ils en enverront et plus grande sera la contribution qu'ils nous paient.

La ville de Palencia, dirigée par un digne évêque, a accueilli nos troupes avec empressement. Cette ville ne se res

sent pas des calamités de la guerre. Un saint évêque qui pratique les principes de l'évangile, animé par la charité chrétienne, des lèvres duquel il ne découle que du miel, est le plus grand bienfait que le Ciel accorde aux peuples. Un évêque passionné, haineux et furibond, qui ne prêche que la désobéissance et la rébellion, le désordre et la guerre, est un monstre que Dieu a donné aux peuples dans sa colère, pour les égarer dans la source même de la morale.

Dans les prisons de Burgos étaient renfermés plusieurs moines. Les paysans les ont lapidés. « Malheureux que vous êtes, leur disaient-ils, c'est vous qui nous avez entraînés dans ce comble d'infortunes. Nos malheureuses femmes, nos pauvres enfans, nous ne les reverrons peut-être plus. Misérables que vous êtes, le Dieu juste vous punira aux enfers de tous les maux que vous causez à nos familles et à notre patrie.

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Burgos, le 15 novembre 1808.

Quatrième bulletin de l'armée d'Espagne.

S. M. a passé hier la revue de la division Marchand, a nommé les officiers et sous-officiers les plus méritans à toutes les places vacantes, et a donné des récompenses aux soldats qui s'étaient distingués. S. M. a été extrêmement contente de ces troupes, qui arrivent presque sans s'arrêter des bords de la Vistule.

Le duc d'Elchingen est parti de Burgos. L'empereur a passé ce matin la revue de sa garde dans la plaine de Burgos. S. M. a vu ensuite la division Dessolles et a nommé à toutes les places vacantes dans cette division.

Les événemens se préparent et tout est en marche. Rien ne réussit à la guerre qu'en conséquence d'un plan bien combiné.

Parmi les prisonniers nous en avons trouvé qui portaient

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