Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

rent en force Druczewo. Le général Claparède soutint le feu de l'ennemi. Le maréchal Massena se porta sur la ligne, repoussa l'ennemi et déconcerta, ses projets. Le dix-septième régiment d'infanterie légère a soutenu sa réputation. Le général Montbrun s'est fait remarquer. Un détachement du vingt-huitième d'infanterie légère et un piquet du vingt- ́ cinquième de dragons ont mis en fuite les cosaques. Tout ce que l'ennemi a entrepris contre nos postes dans les journées du 11 et du 12, a tourné à sa confusion..

On a vu par l'armistice que la gauche de l'armée française est appuyée sur Currisch Haff, à l'embouchure du Niémen; de là notre ligne se prolonge sur Grodno. La droite, commandée par le maréchal Massena, s'étend sur les confins de la Russie, entre les sources de la Narew et du Bug.

Le quartier-général va se concentrer à Koenigsberg, où l'on fait toujours de nouvelles découvertes en vivres, munitions et autres effets appartenant à l'ennemi.

Une position aussi formidable est le résultat des succès les plus brillans; et tandis que toute l'armée ennemie est en fuite et presque anéantie, plus de la moitié de l'armée française n'a pas tiré un coup de fusil.

Tilsitt, le 24 juin 1807.

Quatre-vingt-cinquième bulletin de la grande armée.

Demain les deux empereurs de France et de Russie doivent avoir une entrevue. On a à cet effet, élevé au milieu du Niémen, un pavillon où les deux monarques se rendront de chaque rive.

Peu de spectacles seront aussi intéressans. Les deux côtés du fleuve seront bordés par les deux armées, pendant que les deux chefs conféreront sur les moyens de rétablir l'ordre et de donner le repos à la génération présente.

Le grand-maréchal du palais Duroc est allé, hier à trois heures après midi, complimenter l'empereur Alexandre.

Le maréchal comte de Kalkreuth a été présenté aujourd'hui à l'empereur; il est resté une heure dans le cabinet de S. M.

L'empereur a passé ce matin la revue du corps du maréchal Lannes. Il a fait différentes promotions, a récompensé les braves, et a témoigné sa satisfaction aux cuirassiers saxons.

[ocr errors][merged small]

Quatre-vingt-sixième bulletin de la grande armée.

A

Le 25 juin, à une heure après midi, l'empereur accompagné du grand-duc de Berg, du prince de Neufchâtel, du maréchal du palais Duroc et du grand-écuyer Caulaincourt, s'est embarqué sur les bords du Niémen dans un bateau préparé à cet effet ; il s'est rendu au milieu de la rivière, où le général Lariboissière, commandant l'artillerie de la garde, avait fait placer un large radeau, et élever un pavillon. A côté, était un autre radeau et pavillon pour la suite de LL. MM. Au même moment, l'empereur Alexandre est parti de la rive droite, sur un bateau, avec le grand-duc Constantin, le général Benigsen, le général Ouwaroff, le prince Labanoff et son premier aide-de-camp, le comte de Liéven..

Les deux bateaux sont arrivés en même temps; les deux empereurs se sont embrassés en mettant le pied sur le radeau; ils sont entrés ensemble dans la salle qui avait été préparée et y sont restés deux heures. La conférence finie, les personnes de la suite des deux empereurs ont été introduites. L'empereur Alexandre a dit des choses agréables aux militaires qui accompagnaient l'empereur, qui, de son côté, s'est entretenu long-temps avec le grand-duc Constantin et le général Benigsen.

La conférence finie, les deux empereurs sont montés cha cun dans leur barque. On conjecture que la conférence à eu le résultat le plus satisfaisant. Immédiatement après, le prince Labanoff s'est rendu au quartier-général français. On est convenu que la moitié de la ville de Tilsitt serait neutralisée. On y a marqué le logement de l'empereur de Russie et de sa cour. La garde impériale russe passera le fleuve et sera cantonnée dans la partie de la ville qui lui est destinée.

Le grand nombre des personnes de l'une et l'autre armée, accourues sur l'une et l'autre rive pour être témoins de cette scène, réndaient ce spectacle d'autant plus intéressant, que les spectateurs étaient des braves des extrémités du monde.

Tilsitt, le 26 juin 1807.

y

Aujourd'hui à midi et demi, S. M. s'est rendue au pavillon de Niémen. L'empereur Alexandre et le roi de Prusse sont arrivés au même moment. Ces trois souverains sont restés ensemble dans le salon du pavillon pendant une demiheure.

A cinq heures et demie, l'empereur-Alexandre est passé sur la rive gauche. L'empereur Napoléon l'a reçu à la descente du bateau. Ils sont montés à cheval l'un et l'autre ; ils ont parcouru la grande rue de la ville, où se trouvait rangée la garde impériale française à pied et à cheval, et sont descendus au palais de l'empereur Napoléon. L'empereur Alexandre y a diné avec l'empereur, le grand-duc Constantin et le grand-duc de Berg.

[ocr errors]

Tilsitt, le 27 juin 1807.

Le général de division Teulié, commandant la division italienne au siége de Colbert, qui avait été blessé à la cuisse d'un boulet, le 12 à l'attaque du fort Wolsberg, vient de

mourir de ses blessures. C'était un officier également distingué par sa bravoure et ses talens militaires.

La ville de Kosel a capitulé.

Le 24 juin, à deux heures du matin, S. A. I. le prince Jérôme a fait attaquer et enlever le camp retranché que les Prussiens occupaient sous Glatz, à portée de mitraille de cette place.

Le général Vandamme, à la tête de la division wurtembergeoise, ayant avec lui un régiment provisoire de chasseurs français à cheval, a commencé l'attaque sur la rive gauche de la Neisse, tandis que le général Lefebvre avec les Bavarois attaquait sur la rive droite. En une demi-heure, toutes les redoutes ont été enlevées à la baïonnette, l'ennemi a fait sa retraite en désordre, abandonnant dans le camp douze cents hommes tués et blessés, cinq cents prisonniers et douze pièces de canon.

Les Bavarois et les Wurtembergeois se sont très-bien conduits. Les généraux Vandamme et Lefebvre ont dirigé les attaques avec une grande habileté.

Tilsitt, le 28 juin 1807.

Hier, à trois heures après midi, l'empereur s'est rendu chez l'empereur Alexandre. Ces deux princes sont restés ensemble jusqu'à six heures. Ils sont alors montés à cheval et sont allés voir manoeuvrer la garde impériale. L'empereur Alexandre a montré qu'il connaît très-bien toutes nos mapœuvres, et qu'il entend parfaitement tous les détails de la tactique militaire.

A huit heures, les deux souverains sont revenus au palais de l'empereur Napoléon, où ils ont dîné, comme la veille, avec le grand-duc Constantin et le grand-duc de Berg.

[ocr errors]

Après le dîner, l'empereur Napoléon a présenté LL. Exc. le ministre des relations extérieures et le ministre secrétaire

d'état à l'empereur Alexandre, qui lui a aussi présenté S. Exc. M. de Budberg, ministre des affaires étrangères, et le prince Kourakin.

Les deux souverains sont ensuite rentrés dans le cabinet de l'empereur Napoléon, où ils sont restés seuls jusqu'à onze heures du soir.

Aujourd'hui 28, à midi, le roi de Prusse a passé le Niémen, et est venu occuper à Tilsitt le palais qui lui avait été préparé. Il a été reçu à la descente de son bateau, par le maréchal Bessières. Immédiatemeut après, le grand-duc de Berg est allé lui rendre visite.

A une heure, l'empereur Alexandre est venu faire une visite à l'empereur Napoléon, qui est allé au-devant de lui jusqu'à la porte de son palais.

A deux heures, S. M. le roi de Prusse est venu chez l'empereur Napoléon, qui est allé le recevoir jusqu'au pied de l'escalier de son appartement.

A quatre heures, l'empereur Napoléon est allé voir l'empereur Alexandre. Ils sont montés à cheval à cinq heures, et se sont rendus sur le terrain où devait manœuvrer le corps du maréchal Davoust.

Tilsitt, le 1er juillet 1807.

Le 29 et le 30 juin, les choses se sont passées entre les trois souverains comme les jours précédens. Le 29, à six heures du soir, ils sont allés voir manœuvrer l'artillerie de la garde. Le lendemain, à la même heure, ils ont vu manœuvrer les grenadiers à cheval. La plus grande amitié paraît régner entre ces princes.

A l'un de ces diners qui ont toujours lieu chez l'empereur Napoléon, S. M. a porté la santé de l'impératrice de Russie et de l'impératrice-mère. Le lendemain, l'empereur Alexandre a porté la santé de l'impératrice des Français.

« ZurückWeiter »