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contenu devant les retranchemens de Koenigsberg, mais la marche du gros de l'armée sur Wehlau obligea l'ennemi à évacuer Koenigsberg, et cette place tomba en, notre pouvoir.

Ce qu'on a trouvé à Koenigsberg en subsistances, est immense. Deux cents gros bâtimens, venant de Russie, sont encore tous chargés dans le port. Il y a beaucoup plus de vins et d'eaux-de-vie qu'on était dans le cas de l'espérer.

Une brigade de la division Saint-Hilaire s'est portée devant Pilau pour en former le siége, et le général Rapp a fait partir de Dantzick une colonne chargée d'aller, par le Niérung, établir devant Pilau une batterie qui ferme le Haff. Des bâtimens montés par des marins de la garde nous rendent maîtres de cette petite mer.

Le 17, l'empereur porta son quartier-général à la métairie de Crucken, près Klein-Schirau; le 18, il le porta à Sgaisgirren; le 19, à deux heures après-midi, il entra dans Tilsitt.

Le grand-duc de Berg, à la tête de la plus grande partie de la cavalerie légère, des divisions de dragons et de cuirassiers, a mené battant l'ennemi ces trois jours derniers, et lui a fait beaucoup de mal. Le cinquième régiment de hussards s'est distingué; les cosaques ont été culbutés plusieurs fois et ont beaucoup souffert dans ces différentes charges. Nous avons eu peu de tués et de blessés. Au nombre de ces derniers se trouve le chef d'escadron Piéton, aide-de-camp du grand-duc de Berg.

Après le passage de la Prégel, vis-à-vis Wehlau, un tambour fut chargé par un cosaque, et se jeta ventre à terre; le cosaque prend sa lance pour en percer le tambour; mais celui-ci conserve toute sa présence d'esprit, tire à lui la lance, désarme le cosaque et le poursuit.

Un fait particulier, qui a excité le rire des soldats, a eu lieu

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pour la première fois vers Tilsitt; on a vu une nuée de Kalmoucks se battant à coup de flèches.

Nous en sommes fàchés pour ceux qui donnent l'avantage aux armes anciennes sur les modernes; mais rien n'est plus risible que le jeu de ces armes contre nos fusils.

Le maréchal Davoust, à la tête du troisième corps, a débouché par Labiau, est tombé sur l'arrière-garde ennemie, et lui a fait deux mille cinq cents prisonniers.

De son côté, le maréchal Ney est arrivé le 17 à Insterbourg, y a pris un millier de blessés et a enlevé à l'ennemi des magasins assez considérables.

Les bois, les villages sont pleins de Russes isolés, ou blessés ou malades.

Les pertes de l'armée russe sont énormes; elle n'a ramené avec elle qu'une soixantaine de pièces de canon.

La rapidité des marches empêche de connaître encore toutes les pièces qu'on a prises à la bataille de Friedland; on croit que le nombre passera cent vingt.

A la hauteur de Tilsitt, deux billets ont été remis au grand-duc de Berg, et par suite le prince russe, lieutenantgénéral Labanoff a passé le Niémen, et a conféré une heure avec le prince de Neufchâtel.

L'ennemi a brûlé en grande hâte le pont de Tilsitt sur le Niémen, et paraît continuer sa retraite sur la Russie.

Nous sommes sur les confins de cet empire.

Le Niémen, vis-à-vis Tilsitt, est un peu plus large que la Seine.

L'on voit, de la rive gauche, une nuée de cosaques qui forment l'arrière-garde ennemie sur la rive droite.

Déjà l'on ne commet aucune hostilité.

Ce qui restait au roi de Prusse est conquis. Cet infortuné prince n'a plus en son pouvoir que le pays situé entre le Niémen et Mémel.

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La plus grande partie de son armée ou plutôt de la division de ses troupes, déserte ne voulant pas aller en Russie.

L'empereur de Russie est resté trois semaines à Tilsitt avec le roi de Prusse..

A la nouvelle de la bataille de Friedland, l'un et l'autre sont partis en toute hâte.

Tilsitt, le 21 juin 1807.

Quatre-vingt-unième bulletin de la grande armée.

A la journée d'Heilsberg, le grand-duc de Berg passa sur la ligne de la troisième division de cuirassiers, au moment où le sixième régiment de cuirassiers venait de faire une charge. Le colonel d'Avenay, commandant ce régiment, son sabre dégouttant de sang, lui dit : « Prince, faites la revue de mon régiment, vous verrez qu'il n'est aucun soldat dont le sabre ne soit comme le mien. >>

Les colonels Colbert, du septième de hussards, Lery, du einquième, se sont fait égaleinent remarquer par la plus brillante intrépidité. Le colonel Borde-Soult, du vingt-deuxième de chasseurs, a été blessé. M. Gueheneuc, aide-de-camp du maréchal Lannes, a été blessé d'une balle au bras.

Les généraux aides-de-camp de l'empereur, Reille et Bertrand, ont rendu des services importans. Les officiers d'ordonnance de l'empereur Bongars, Montesquiou, Labiffe, ont mérité des éloges pour leur conduite.

Les aides-de-camp du prince de Neufchâtel Louis de Périgord, capitaine, et Piré, chef d'escadron, se sont fait remarquer.

Le colonel Curial, commandant les fusiliers de la garde, a été nommé général de brigade.

Le général de division Dupas, commandant une division sous les ordres du maréchal Mortier, a rendu d'importans services à la bataille de Friedland.

Les fils des sénateurs Pérignon, Clément de Ris et Garran de Coulon, sont morts avec honneur sur le champ de bataille.

Le maréchal Ney s'étant porté sur Gumbinnen, a arrêté quelques parcs d'artillerie ennemie, beaucoup de convois de blessés, et fait un grand nombre de prisonniers.

Tilsitt, le 22 juin 1807.

Qnatre-vingt-deuxième bulletin de la grande armée.

En conséquence de la proposition qui a été faite par le commandant de l'armée russe, un armistice a été conclu.

L'armée française occupe tout le thalweg du Niémen, de sorte qu'il ne reste plus au roi de Prusse que la petite ville et le territoire de Mémel.

Au camp de Tilsitt, le 22 juin 1807.

Proclamation de S. M. à la grande armée.

Soldats !

Le 5 juin nous avons été attaqués dans nos cantonnemens par l'armée russe. L'ennemi s'est mépris sur les causes de notre inactivité. Il s'est aperçu trop tard que notre repos était celui du lion il se repent de l'avoir oublié.

:

Dans les journées de Guttstadt, de Heilsberg, dans celle, à jamais mémorable, de Friedland, dans dix jours de campagne enfin, nous avons pris cent vingt pièces de canon, sept drapeaux; tué, blessé, ou fait prisonniers soixante mille Russes; enlevé à l'armée ennemie tous ses magasins, ses hðpitaux, ses ambulances, la place de Koenigsberg, les trois cents bâtimens qui étaient dans ce port, chargés de toute espèce de munitions, cent soixante mille fusils que l'Angleterre envoyait pour armer nos ennemis.

`Des bords de la Vistule, nous sommes arrivés sur ceux du

Niémen avec la rapidité de l'aigle. Vous célébrâtes à Austerlitz l'anniversaire du couronnement; vous avez cette année célébré celui de la bataille de Marengo, qui mit fin à la guerre de la seconde coalition.

!

Français vous avez été dignes de vous et de moi. Vous rentrerez en France couverts de tous vos lauriers, après avoir obtenu une paix glorieuse qui porte avec elle la garantie de sa durée. Il est temps que notre patrie vive en repos, à l'abri de la maligne influence de l'Angleterre. Mes bienfaits vous prouveront ma reconnaissance et toute l'étendue de l'amour que je vous porte.

Tilsitt, le 23 juin 1807. Quatre-vingt-troisième bulletin de la grande armée.

La place de Neiss a capitulé.

La garnison, forte de six mille hommes d'infanterie et de trois cents hommes de cavalerie, a défilé le 16 juin devant le prince Jérôme. On a trouvé dans la place trois cent milliers de poudre et trois cents bouches à feu.

Tilsitt, le 24 juin 1807.

Quatre-vingt-quatrième bulletin de la grande armée.

Le grand-maréchal du palais Duroc s'est rendu le 23 au quartier-général des Russes, au-delà du Niémen, pour échanger les ratifications de l'armistice qui a été ratifié par l'empereur Alexandre.

Le 24, le prince Labanoff ayant fait demander une audience à l'empereur, y a eté admis le même jour à deux heures après midi. Il est resté long-temps dans le cabinet de S. M. Le général Kalkreuth est attendu au quartier-général pour signer l'armistice du roi de Prusse.

Le 11

juin, à quatre heures du matin, les Russes attaquè

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