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françaises, se sont toujours bravement comportées. Cette défection inattendue mit le premier régiment de ligne bavarois dans une situation critique. Il perdit cent cinquante homines qui furent faits prisonniers, et dut battre en retraite, ce qu'il fit cependant en ordre. L'ennemi reprit le village de Cauth. A onze heures du matin, le général Dumuy, qui était sorti de Breslau à la tête d'un millier de Français, dragons, chasseurs et hussards à pied, qui avaient éte envoyés en Silésie pour être montés, et dont une partie l'était déjà, attaqua l'ennemi en queue: cent cinquante hussards à pied enlevèrent le village de Cauht à la baïonnette, firent cent prisonniers, et reprirent tous les Bavarois qui avaient été faits prisonniers.

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L'ennemi, pour rentrer avec plus de facilité daus Glatz s'était séparé en deux colonnes. Le général Lefebvre, qui était parti de Schweidnitz le 15, tomba sur une de ces colonnes, lui tua cent hommes et lui fit quatre cents prisonniers, parmi lesquels trente officiers.

Un régiment de lanciers polonais, arrivé la veille à Franckenstein, et dont le prince Jérôme avait envoyé un détachement au général Lefebvre, s'est distingué.

La seconde colonne de l'ennemi avait cherché à gagner Glatz par Siberberg; le lieutenant-colonel Ducoudras, aidede-camp du prince, la rencontra et la mit en déroute. Ainsi cette colonne de trois à quatre mille hommes, qui était sortie de Glatz, ne put y rentrer. Elle a été toute entière prise tuée ou éparpillée.

Finckenstein, le 20 mai 1607.

Soixante-seizième bulletin de la grande armée.

Une belle corvette anglaise doublée en cuivre, de vingtquatre canons, montée par cent vingt Anglais, et chargée de poudre et de boulets, s'est présentée pour entrer dans la ville

de Dantzick. Arrivée à la hauteur de nos ouvrages, elle a été assaillie par une vive fusillade des deux rives, et obligée d'amener. Un piquet du régiment de Paris a sauté le premier à bord. Un aide-de-camp du général Kalkreuth, qui revenait du quartier-général russe, plusieurs officiers anglais ont été pris à bord.

Cette corvette s'apelle le Sans-Peur.

Indépendamment de cent vingt Anglais, il y avait soixante Russes sur ce bâtiment.

La perte de l'ennemi au combat de Weischelmunde du 15, a été plus forte qu'on ne l'avait d'abord pensé, une colonne russe qui avait longé la mer, ayant été passée au fil de la baïonnette. Compte fait, on a enterré treize cents cadavres

russes.

Le 16, une división de sept mille Russes, commandée par le général Turkow, s'est portée de Broc sur le Bug, sur Pultusk, pour s'opposer à de nouveaux travaux qui avaient été ordonnés pour rendre plus respectable la tête de pont.

Ces ouvrages étaient défendus par six bataillons bavarois, commandés par le prince royal de Bavière.

L'ennemi a tenté quatre attaques. Dans toutes, il a été culbuté par les Bavarois, et mitraillé par les batteries des différens ouvrages.

Le maréchal Masséna évalue la perte de l'ennemi à trois cents morts et au double de blessés.

Ce qui rend l'affaire plus belle, c'est que les Bavarois étaient moins de quatre mille hommes.

Le prince royal se loue particulièrement du baron de Wreden, officier-général au service de Bavière, d'un mérite distingué. La perte des Bavarois a été de quinze hommes tués et de cent cinquante blessés.

Il y a autant de déraison dans l'attaque faite contre les ouvrages du général Lemarrois, dans la journée du 13, et dans

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l'attaque du 16 sur Pultusk, qu'il y en avait il y a six sẽmaines, dans la construction de ce grand nombre de radeaux auxquels l'ennemi faisait travailler sur le Bug.

Le résultat a été que ces radeaux, qui avaient coûtésix semaines de travail, ont été brûlés en deux heures, quand on l'a voulu, et que ces attaques successives contre des ouvrages bien retranchés et soutenus de bonnes batteries, leur ont valu des pertes considérables sans espoir de profit.

Il paraîtrait que ces opérations ont pour but d'attirer l'attention de l'armée française sur sa droite, mais les positions de l'armée française sont raisonnées sur toutes les bases et dans toutes les hypothèses, défensives comme offensives.

Pendant ce temps, l'intéressant siége de Dantzick continue à marcher. L'ennemi éprouvera un notable dommage en perdant cette place importante et les vingt mille hommes qui y sont renfermés.

Une mine a joué sur le Blockhausen et l'a fait sauter. On a débouché, sur le chemin couvert, par quatre amorces, et ou exécute la descente du fossé.

L'empereur a passé aujourd'hui l'inspection du cinquième régiment provisoire. Les huit premiers ont subi leur incorporation.

On se loue beaucoup dans ces régimens des nouveaux conscrits génois, qui montrent de la bonne volonté et de l'ardcur.

Finckenstein, le 28 mai 1807.

Soixante-dix-septième bulletin de la grande armée.

Dantzick a capitulé. Cette belle place est en notre pouvoir. Huit cents pièces d'artillerie, des magasins de toute espèce plus de cinq cents mille quintaux de grains, des caves considérables, de grands approvisionnemens de draps et d'épiceries, des ressources de toute espèce pour l'armée, et enfiu une

place forte du premier ordre appuyant notre gauche, comme Thorn appuie notre centre et Prag notre droite; tels sont les avantages obtenus pendant l'hiver et qui ont signalé les loisirs de la grande armée : c'est le premier, le plus beau fruit de la victoire d'Eylau. La rigueur de la saison, la neige qui a couvert nos tranchées, la gelée qui y a ajouté de nouvelles difficultés, n'ont pas été des obstacles pour nos travaux. Le maréchal Lefebvre a tout bravé ; il a animé d'un même esprit les Saxons, les Polonais, les Badois, et les a fait marcher à son but. Les difficultés que l'artillerie a eues à vaincre étaient considérables. Cent bouches à feu, cinq à six cent milliers de poudre, une immense quantité de boulets ont été tirés de Stettin et des places de la Silésie. Il a fallu vaincre bien des difficultés de transport, mais la Vistule a offert un moyen facile et prompt. Les marins de la garde ont fait passer les bateaux sous le fort de Graudentz avec leur habileté et leur résolution ordinaires. Le général Chasseloup, le général Kirgener, le colonel Lacoste, et en général tous les officiers du génie ont servi de la manière la plus distinguée. Les sapeurs ont montré une rare intrépidité. Tout le corps d'artillerie commandé par le général Lariboissière a soutenu sa réputation. Le deuxième régiment d'infanterie légère, le douzième et les troupes de Paris, le général Schramm et le général Puthod se sont fait remarquer.

Un journal détaillé de ce siége sera rédigé avec soin. Il consacrera un grand nombre de faits de bravoure dignes d'être offerts comme exemples, et faits pour exciter l'enthousiasme et l'admiration.

Le 17, la mine fit sauter un blockausen de la place d'armes du chemin couvert.

Le 19, la descente et le passage du fossé furent exécutés à sept heures du soir.

Le 21, le maréchal Lefebvre ayant tout préparé pour l'as

saut, on y montait lorsque le colonel Lacoste, qui avait été envoyé le matin dans la place pour affaires de service, fit connaître que le général Kalkreuth demandait à capituler aux mêmes conditions qu'il avait autrefois accordées à la garnison de Mayence. On y consentit.

Le Hakelsberg aurait été enlevé d'assaut sans une grande perte, mais le corps de place était encore entier; un large fossé rempli d'eau courante offrait assez de difficultés pour que les assiégés prolongeassent leur défense pendant une quinzaine de jours. Dans cette situation, il a paru convenable de leur accorder une capitulation honorable.

Le 27, la garnison a défilé, le général Kalkreuth à sa tête. Cette forte garnison, qui d'abord était de seize mille hommes, est réduite à neuf mille, et sur ce nombre, quatre mille ont déserté. Il y a même des officiers parmi les déserteurs. « Nous ne voulons pas, disent-ils, aller en Sibérie. » Plusieurs milliers de chevaux nous ont été remis; mais ils sont en fort mauvais état.

On dresse en ce moment les inventaires des magasins. Le général Rapp est nommé gouverneur de Dantzick.

Le lieutenant-général russe Kamenski, après avoir été battu le 15, s'était acculé sous les fortifications de Weischelmunde; il y est demeuré sans rien oser entreprendre, et il a été spectateur de la reddition de la place. Lorsqu'il a vu que l'on établissait des batteries à boulets rouges pour brûler ses vaisseaux, il est monté à bord et s'est retiré. Il est retourné à Pilau.

Le fort de Weischelmunde tenait encore. Le maréchal Lefebvre l'a fait sommer le 29, et pendant que l'on réglait la capitulation, la garnison est sortie du fort et s'est rendue. Le commandant, abandonné, s'est sauvé par mer, ainsi nous sommes maîtres de la ville et du port de Dantzick. Ces événemens sont d'un heureux présage pour la campagne. L'empe

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