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L'empereur se loue de l'activité du maréchal Kellermann à former des régimens provisoires, dont plusieurs sont arrivés à l'armée dans une très-bonne tenue, et ont été incorporés.

S. M. se loue également du général Clarke, gouverneur de Berlin, qui montre autant d'activité et de zèle que de talent, dans le poste important qui lui est confié.

Le prince Jérôme, commandant des troupes en Silésie. fait preuve d'une grande activité, et montre les talens et la prudence qui ne sont, d'ordinaire, que les fruits d'une longue expérience.

Finckenstein, le 9 avril 1807.

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Soixante-dixième bulletin de la grande armée.

Un parti de quatre cents Prussiens, qui s'était embarqué à Koenigsberg, a débarqué dans la presqu'ile, vis-à-vis de Pilau, et s'est avancé vers le village de Carlsberg. M. Mainguernaud, aide-de-camp du maréchal Lefebvre, s'est porté sur ce point avec quelques hommes. Il a si habilement manœuvré, qu'il a enlevé les quatre cents Prussiens, parmi lesquels il y avait cent vingt hommes de cavalerie.

Plusieurs régimens russes sont entrés par mer dans la ville de Dantzick. La garnison a fait différentes sorties. La légion polonaise du Nord et le prince Michel Radzivil qui la commande, se sont distingués; ils ont fait une quarantaine de prisonniers russes. Le siége se continue avec activité. L'artillerie de siège commence à arriver.

Il n'y a rien de nouveau sur les différens points de l'armée, L'empereur est de retour d'une course qu'il a faite à Marienwerder et à la tête de pont sur la Vistule. Il a passé en revue le douzième régiment d'infanterie légère et les gendarmes d'ordonnance.

La terre, les lacs, dont le pays est rempli, et les petites

rivières commencent à dégeler. Cependant, il n'y a encore aucune apparence de végétation.

Finckenstein, le 19 avril 1807.

Soixante-onzième bulletin de la grande armée.

La victoire d'Eylau ayant fait échouer tous les, projets qué l'ennemi avait formés contre la Basse-Vistule, nous a mis en mesure d'investir Dantzick et de commencer le siége de cette place. Mais il a fallu tirer les équipages de siége des forteresses de la Silésie et de l'Oder, en traversant une étendue de plus de cent lieues dans un pays où il n'y a pas de chemins. Ces obstacles ont été surmontés, et les équipages de siége commencent à arriver. Cent pièces de canon de gros calibre, venues de Stettin, de Custrin, de Glogau et de Breslau, auront sous peu de jours leur approvisionnement complet.

Le général prussien Kalkreuth commande la ville de Dantzick Sa garnison est composée de quatorze mille Prussiens et six mille Russes. Des inondations et des 'marais, plusieurs rangs de fortifications et le fort de Weischelmunde, ont rendu difficile l'investissement de la place.

Le journal du siége de Dantzick fera connaître ses progrès à la date du 17 de ce mois. Nos ouvrages sont parvenus à quatre-vingt toises de la place; nous avons même plusieurs fois insulté et dépalissadé les chemins couverts.

Le maréchal Lefebvre montre l'activité d'un jeune homme. Il était parfaitement secondé par le général Savary; mais ce général est tombé malade d'une fièvre bilieuse à l'abbaye d'Oliva, qui est à peu de distance de la place. Sa maladie a été assez grave pour donner pendant quelque temps des craintes sur ses jours. Le général de brigade Schramm, le général d'artillerie Lariboissière et le général du génie Kir gener ont aussi très-bien secondé le maréchal Lefebvre. Le

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général de division du génie Chasseloup vient de se rendre devant Dantzick.

Les Saxons, les Polonais, ainsi que les Badois, depuis que le prince héréditaire de Bade est à leur tête, rivalisent entre eux d'ardeur et de courage.

L'ennemi n'a tenté d'autre moyen de secourir Dantzick que d'y faire passer par mer quelques bataillons et quelques provisions.

En Silésie, le prince Jérôme fait suivre très-vivement le siége de Neiss.

Depuis que le prince de Pletz a abandonné la partie, l'aidede camp du roi de Prusse, baron de Kleist, est arrivé à Glatz par Vienne, avec le titre de gouverneur-général de la Silésie. Un commissaire anglais l'a accompagné, pour surveiller l'emploi de 80,000 mille livres sterlings, donnés au roi de Prusse par l'Angleterre.

Le 13 de ce mois, cet officier est sorti de Glatz avec un corps de quatre mille hommes, et est venu attaquer, dans la position de Franckenstein, le général de brigade Lefebvre, commandant le corps d'observation qui protége le siége de Neiss. Cette entreprise n'a eu aucun succès: M. de Kleist a été vivement repoussé.

Le prince Jérôme a porté, le 14, son quartier-général à Munsterberg.

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Le général Loison a pris le commandement du siége de Colberg. Les moyens nécessaires pour ses opérations commencent à se réunir. Ils ont éprouvé quelques retards, parce qu'ils ne devaient pas contrarier la formation des équipages de siége de Dantzick.

Le maréchal Mortier, sous la direction duquel se trouve le siége de Colberg, s'est porté sur cette place, en laissant en Pomeranie le général Grandjean avec un corps d'observation, et l'ordre de prendre position sur la Peene.

La garnisón dé Stralsund ayant sur ces entrefaites reçu par mer un renfort de quelques régimens, et ayant été informée du mouvement fait par le maréchal Mortier, avec une partie de son corps d'armée, a débouché en force. Le général Grandjean, conformément à ses instructions, a passé la Peene et a pris position à Anclam. La nombreuse flottille dés Suédois leur a donné lá facilité de faire des débarquemens sur différens points et de surprendre un poste hollandais de trentë hommes, et un poste îtalien de trente-sept hommes. Le maréchal Mortier, instruit de ces mouvemens, s'est porté, le 13, sür Sttetin, et ayant réuni ses forces, a manœuvré pour attirer les Suédois, dont le corps ne s'élève pas à douze mille hommes.

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Lá grande-armée est depuis deux mois stationnaire dans ses positions. Ce temps a été employé à renouveler et remonter la cavalerie, à réparer l'armement, à former de grands magasins de biscuit et d'eau dé-vie, à approvisionner le soldat de souliers: chaque homme, indépendamment de la paire qu'il porte, en a deux dans le sac.

La Silésie et l'île de Nogat ont fourni aux cuirassiers, aux dragons, à la cavalerie légère, de bonnes et nombreuses re

montes.

Dans les premiers jours de mai, un corps d'observation de cinquante mille hommes, français et espagnols, sera réuni sur l'Elbe. Tandis que la Russie a presque toutes ses troupes concentrées en Pologne, l'empire français n'y a qu'enc, partie de ses forces; mais telle est la différence de puissance réelle des deux états. Les cinq cent mille Russes que les gazetiers font marcher tantôt à droite, tantôt à gauche, n'existent que dans leurs feuilles et dans l'imagination de quelques lecteurs qu'on abuse d'autant plus facilement, qu'on leur montre l'immensité du territoire russe, sans parler de l'étendue de ses pays incultes et de ses vastes déserts.

La garde de l'empereur de Russie est, à ce qu'on dit, arrivée à l'armée; elle reconnaîtra, lors des premiers événemens, s'il est vrai, comme l'ont assuré les généraux ennemis que la garde impériale ait été détruite. Cette garde est aujourd'hui plus nombreuse qu'elle ne l'a jamais été, et presque double de ce qu'elle étaît à ́Austerlitz.

Indépendamment du pont qui a été établi sur la Narew, on en construit un sur pilotis entre Varsovie et Praga; il est déjà fort avancé. L'empereur se propose d'en faire faire trois autres sur différens points. Ces ponts sur pilotis sont plus solides et d'un meilleur service que les ponts de bateaux. Quelque grands travaux qu'exigent ces entreprises sur une rivière de quatre cents teises de large, l'intelligence et l'activité des officiers qui les dirigent, et l'abondance de bois, en facilitent le succès.

M. le prince de Bénévent est toujours à Varsovie, occupé à traiter avec les ambassadeurs de la Porte et de l'empereur de Perse. Indépendamment des services qu'il rend à S. M. dans son ministère, il est fréquemment chargé de commissions importantes relativement aux différens besoins de l'armée.

Finckenstein, où S. M. s'est établie pour rapprocher son quartier-général de ses positions, est un très-beau château qui a été construit par M. de Finckenstein, gouverneur de Frédéric H, et qui appartient maintenant à M. de Dohna, grand-maréchal de la cour de Prusse.

Le froid a repris depuis deux jours. Le printemps n'est encore annoncé que par le dégel. Les arbustes les plus précoces ne donnent aucun signe de végétation.

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