Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

notre abaissement, il ne nous reste plus qu'à gémir sur les malheurs de la guerre, et à rejeter l'opprobre et le blâme sur cette nation qui alimente sou monopole avec le sang du continent. Nous trouverons dans notre énergie, dans le courage, le dévouement et la puissance dé nos peuples, des moyens assurés pour rendre vaines les coalitions qu'ont cimentées l'injustice et la haine, et pour les faire tourner à la confusion de leurs auteurs. Français ! nous bravons tous les périls pour la gloire et pour le repos de nos enfans. NAPOLEON.

Osterode, le 25 mars 1807.

Soixante-séptième bulletin de la grande armée.

[ocr errors]

Le 14 mars à trois heures après-midi, la garnison de Stralsund, à la faveur d'un temps brumeux, déboucha avec deux mille hommes d'infanterie, deux escadrons de cavalerie et six pièces de canon, pour attaquer une redoute construite par la division Dupas. Cette redoute, qui n'était ni fermée ni palissadée, ni armée de canons, était occupée par une seule compagnie de voltigeurs du cinquante-huitième de ligne. L'immense supériorité de l'ennemi n'étonna point ces braves. Cette compagnie ayant été renforcée par une compagnie de voltigeurs du quatrième d'infanteric légère, commandée par le capitaine Barrali, brava les efforts de cette brigade suédoise. Quinze soldats suédois arrivèrent sur les parapets, mais ils y trouvèrent la mort. Toutes les tentatives que fit l'ennemi furent également inutiles. Soixante-deux cadavres suédois ont été enterrés au pied de la redoute. On peut supposer que plus de cent vingt hommes ont été blessés ; cin> quante ont été faits prisonniers. Il n'y avait cependant dans cette redoute que cent cinquante hommes. Plusieurs officiers suédois décorés ont été trouvés parmi les morts. Cet acte d'intrépidité a fixé les regards de l'empereur, qui a accordé

trois décorations de la légion d'honneur aux compagnies de voltigeurs du cinquante-huitième et du quatrième léger. Le capitaine Drivet, qui commandait dans cette mauvaise redoute, s'est particulièrement distingué. Le maréchal Lefebvre a ordonné le 20, au général de brigade Schramm, de passer de l'île du Nogat dans le Frich-Hoff, pour couper la communication de Dantzick avec la mer. Le passage s'est effectué à trois heures du matin; les Prussiens ont été culbutés et ont laissé entre nos mains trois cents prisonniers.

A six heures du soir, la garnison à fait un détachement de quatre mille hommes pour reprendre ce poste; il a été repoussé avec perte de quelques centaines de prisonniers et d'une pièce de canon.

Le général Schramm avait sous ses ordres le deuxième bataillon du deuxième régiment d'infanterie légère et plusieurs bataillons saxons qui se sont distingués. L'empereur a accordé trois décorations de la légion d'honneur aux officiers saxons, et trois aux sous-officiers et soldats et au major qui les com

mandait.

[ocr errors]

En Silésie, la garnison de Neiss a fait une sortie. Elle a donné dans une embuscade. Un régiment de cavalerie wurtember geois a pris les troupes sorties en flanc, leur a tué une cin quantaine d'hommes ét fait soixante prisonniers..

[ocr errors]

Cet hiver a été en Pologne comme il paraît qu'il a été à Paris, c'est à dire variable. Il gêle et dégèle tour-à-tour. Cependant nous sommes assez heureux pour n'avoir pas de ma lades. Tous les rapports disent que l'armée russe en a au contraire beaucoup. L'armée continue a être tranquille dans ses

[merged small][ocr errors]

Les places formant tête de pont de Sierock, Modlin, Praga, Marienbourg, et Marienwerder, prennent tous les jours un nouvel accroissement de forces. Les manutentions et les magasins sont organisés, et s'approvisionnent sur tous les points

de l'armée. On a trouvé à Elbing trois cent mille bouteilles de vin de Bordeaux ; et quoiqu'il coûtât quatre francs la bouteille, l'empereur l'a fait distribuer à l'armée, en en faisant payer le prix aux marchands.

L'empereur a envoyé le prince de Borghèse à Varsovie avec une mission.

Osterode, le 29 mars 1807

!

Soixante-huitième bulletin de la grande armée.

Le 17 mars à trois heures du matin, le général de brigade Lefevre, aide-de-camp du prince Jérôme, se trouvant aveć trois escadrons de chevau-légers et le régiment d'infanterie légère le Taxis, passa auprès de Glatz pour se rendre à Wunchelsbourg. Quinze cents hommes sortirent de la place avec deux pièces de canon. Le lieutenant-colonel Gerard les chargea aussitôt et les rejeta dans Glatz, après leur avoir pris cent soldats, plusieurs officiers et leurs deux pièces de canon.

Le maréchal Masséna s'est porté deWillemberg sur Ortelsbourg; il y a fait entrer la division de dragons Becker, et l'a renforcée d'un détachement de Polonais à cheval. Il y avait à Ortelsbourg quelques cosaques; plusieurs charges ont eu Heu, et l'ennemi a perdu vingt hommes.

Le général Becker, en venant reprendre sa position à Willemberg, a été chargé par deux mille cosaques ; on leur avait tendu une ambuscade d'infanterie, dans laquelle ils ont donné. Ils ont perdu deux cents hommes.

Le 26, à cinq heures du matin, la garnison de Dantzicka! fait une sortie générale qui lui a été funeste. Elle a été répous‣ sée partout. Un colonel, nommé Gracow, qui a fait le mé→ tier de partisan, a été pris avec quatre cents hommes et deux pièces de canon, dans une charge du dix-neuvième de chasseurs. La légion polonaise du Nord s'est fort bien comportée; deux bataillons.saxons se sont distingués.

Du reste, il n'y a rien de nouveau; les lacs sont encore gelés; on commence cependant à s'apercevoir de l'approche

du printemps.

Finckenstein, le 4 avril 1807.

Soixante-neuvième bulletin de la grande armée.

1

Les gendarmes d'ordonnance sont arrivés à Marienwerder. Le maréchal Bessières est parti pour aller en passer la revue. Ils se sont très-bien comportés et ont montré beaucoup de bravoure dans les différentes affaires qu'ils ont eues.

Le général Teulie, qui jusqu'à présent avait conduit le blocus de Colberg, a fait preuve de beaucoup d'activité et de talent. Le général de division Loison vient de prendre le commandement du siége de cette place.

Le 19 mars, les redoutes de Selnow ont été attaquées et emportées par le premier régiment d'infanterie légère italienne. La garnison a fait une sortie. La compagnie de carabiniers du premier régiment léger et une compagnie de dragons l'ont repoussée.

[ocr errors]

1

Les voltigeurs du dix-neuvième régiment de ligne se sont distingués à l'attaque du village d'Allstadt. L'ennemi a perdu dans ces affaires trois pièces de canon et deux cents hommes faits prisonniers.

Le maréchal Lefebvre commande le siége de Dantzick. Le · général Lariboissière a le commandement de l'artillerie. Le corps de l'artillerie justifie, dans toutes les circonstances, la réputation de supériorité qu'il a si bien acquise. Les canonniers français méritent, à juste raison, le titre d'hommes d'élite. On est satisfait de la manière de servir des bataillons du train.

L'empereur a reçu à Finckenstein une députation de la chambre de Marienwerder, composée de MM. le comte de

Groeben, le conseiller baron de Schleinitz et le comte de Dohna, directeur de la chambre. Cette députation a fait à S. M. le tableau des maux que la guerre a attirés sur les babitans. L'empereur lui a fait connaître qu'il en était touché, et qu'il les exemptait, ainsi que la ville d'Elbing, des contributions extraordinaires. Il a dit qu'il y avait des malheurs inévitables pour le théâtre de la guerre, qu'il y prenait part, et qu'il ferait tout ce qui dépendrait de lui pour les alléger. On croit que S. M. partira aujourd'hui pour faire une tournée à Marienwerder et à Elbing.

La seconde division bavaroise est arrivée à Varsovie.

Le prince royal de Bavière est allé prendre à Pultusk le commandement de la première division.

Le prince héréditaire de Bade est allé se mettre à la tête de son corps de troupes à Dantzick. Le contingent de SaxeWeymar est arrivé sur la Warta.

Il n'a pas été tiré aux avant-postes de l'armée un coup de fusil depuis quinze jours.

La chaleur du soleil commence à se faire sentir; mais elle ne parvient point à amollir la terre. Tout est encore gelé: le printemps est tardif dans ces climats.

Des courriers de Constantinople et de Perse arrivent fréquemment au quartier-général.

La santé de l'empereur ne cesse pas d'être excellente. On remarque même qu'elle est meilleure qu'elle n'a jamais été. Ꭹ a des jours où S. M. fait quarante lieues à cheval.

[ocr errors]

On avait cru, la semaine dernière, à Varsovie, que l'empereur y était arrivé à dix heures du soir. La ville entière fut aussitôt et spontanément illuminée.

Les places de Praga, Sierock, Modlin, Thorn et Marienbourg commencent à être en état de défense; celle de Marienwerder est tracée. Toutes ces places forment des têtes de pont sur la Vistula.

[ocr errors]
« ZurückWeiter »